Titre : Rendez-vous à Positano

Auteur : Goliarda Sapienza

Littérature italienne

Titre original : Appuntamento a Positano

Traducteur : Nathalie Castagné Editeur :

Le Tripode Nombre de pages : 255

Date de parution : 9 mars 2017

Le Tripode publie depuis quelques années dans une très belle édition tous les écrits de Goliarda Sapienza. Après mes coups de coeur pour les plus romanesques, L’art de la joie et L’université de Rebibbia,, il me restait à lire Rendez-nous à Positano. J’ai donc profité du Mois Italien pour plonger dans la douceur de la cote amalfitaine.

Dans ce roman, Goliarda évoque sa rencontre avec Erica, une jeune femme belle et sensuelle installée à Positano, un village du sud de l’Italie, peuplé de quelques locaux amicaux et discrets. Avec ce récit romanesque, nous sommes à la fois sous le charme du lieu et de l’énigmatique Erica.

Elle ne sourit qu’avec les lèvres, alors que ses yeux restent toujours tristes.

 

En repérage pour le tournage d’un documentaire , Goliarda surprend la silhouette d’Erica dans les rues de Positano puis dans une crique isolée. Elle ressemble à la Vénus de Botticelli aux pieds nus. Cette femme, veuve depuis trois ans, a une façon majestueuse de se déplacer. Avec l’aide de Giacomino, le boulanger du village, Goliarda rencontre cette beauté mélancolique. Une belle amitié naît entre les deux femmes qui se reverront pendant des années au coeur de cet écrin protégé de la cote amalfitaine.

Les deux amies se confient de plus en plus.

Mais une fois au moins il faut tout raconter de soi, si on a la chance de trouver quelqu’un en qui on a confiance. Personne ne peut garder le silence sur soi-même toute sa vie, sous peine de folie.

Erica raconte à Goliarda son enfance protégée avec ses deux soeurs au sein d’une famille aisée. Leurs difficultés financières à la mort de leur père puis leurs malheurs successifs quand les trois filles se retrouvent orphelines.

Ma mère ne nous avait-elle pas toujours répété qu’il valait mieux mourir que se soumettre à la vulgarité, à la méchanceté, aux actions trop intéressées?

Erica, qui n’a jamais aimé que son jeune cousin Riccardo, aujourd’hui marié en Amérique, voue un pacte avec le diable pour sauver sa soeur Olivia d’un mauvais mariage. Finalement veuve, elle vient s’installer à Positano.

Positano guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées et vous éclaire sur les présentes, et vous préserve souvent de tomber dans l’erreur. C’est curieux, lais parfois j’ai comme l’impression que cette conque protégée à l’arrière par les bastions de montagnes oblige, comme « un miroir de vérité « , à se regarder bien en face, avec devant soi cette grande mer presque toujours limpide et calme, qui elle aussi pousse à la révision de ce que nous sommes.

Au-delà de l’histoire tragique et hautement romanesque d’Erica, de cette rencontre lumineuse entre deux femmes sensuelles et intelligentes, pour lesquelles l’amitié est la seule voie possible pour oublier les douleurs de la vie, il y a ce lieu et ses habitants. Marcher dans le labyrinthe des petites rues, prendre une barque chez Nicola pour aller dans une crique isolée, discuter avec les habitants bienveillants et discrets, se terrer les jours d’orage dans la pièce secrète de la maison d’Erica. Il n’y a là que calme et volupté. Après cette lecture, on a envie de partir dans ce petit coin féérique, si les touristes n’avaient pas depuis envahi ce petit coin de paradis.

Un coup de coeur pour cette histoire racontée, comme toujours par Goliarda Sapienza, avec beaucoup de sensualité, d’humanité dans un décor particulièrement chaleureux.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 mai 2021 à 11 h 20 min

J’ai abandonné L’art de la joie au bout de 250 pages mais je pense que je le reprendrai un jour car même si je trouvai le récit avec beaucoup de longueurs il reste malgré tout très présent en moi. Je lirai peut-être celui-ci avant pour me convaincre totalement que cette auteure mérite que je lui redonne une autre chance….. ou pas 🙂



17 mai 2021 à 12 h 28 min

Comme toi, j’apprécie cette autrice et j’ai loupé celui-ci… Je fais le nécessaire pour réparer



17 mai 2021 à 12 h 50 min

Un voyage livresque qui me fait envie.



26 mai 2021 à 11 h 49 min

c’est vrai que cela donne envie de voyager!!!



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