Titre : Chârulatâ 
Auteur : Rabindranath Tagore
Littértature indienne
Titre original : Nashta nir
Traducteur : France Bhattacharya
Editeur : Zulma
Nombre de pages : 128
Dates de parution : 1901 en Inde, 2009 en France, poche 8 mai 2025

 

Un nid d’ennui

Chârulatâ est l’épouse de Bhupati, fondateur d’un  journal politique. Enfermée dans sa riche demeure, la jeune femme s’ennuie. Son mari ne vit que pour sa passion journalistique et passe tout son temps au journal. Sans enfants, Chârulatâ aimerait étudier ou écrire.
Son mari convie chez eux Amal, un jeune cousin en troisième année de licence.
L’épouse délaissée peut enfin passer ses journées à discuter de littérature, à concevoir des projets, à s’occuper de quelqu’un. Et la jeune femme désoeuvrée cède à tous les caprices d’Amal. Elle se met à la broderie, sur simple exigence du jeune homme.
Amal, doué pour l’écriture, stimule la jeune femme. Si il connaît rapidement le succès avec la publication de ses textes dans une revue, elle, tente de copier son maître.

Passion et jalousie

Très vite, Chârulatâ tombe éperdument amoureuse du jeune homme. Et elle entend bien mener avec lui une passion exclusive. Elle ne supporte pas que le jeune homme donne à lire ses écrits à d’autres lecteurs. Elle manigance afin d’éloigner sa belle sœur qui lui fait de l’ombre.
Lorsque Bhupati, au bord de la ruine, envisage d’autres projets pour Amal, Chârulatâ, contrainte de taire son attirance, s’enferme dans un chagrin, une rage qui la rongent.
Rabindranath Tagore met en scène un couple assez classique de la société bourgeoise indienne de la fin du XIXe siècle. Si le mari cède aux influences européennes en s’engageant politiquement dans son travail, l’épouse est plutôt soumise, « enfermée » au gynécée. Mais Chârulatâ a des rêves et des ambitions. Et elle goûte à la reconnaissance, au succès, à la liberté grâce à Amal.

Un classique universel

Écrit en 1901, ce texte intitulé «  Le nid gâché » fut adapté au cinéma par Satyajit Ray en 1964. C’est à ce moment qu’il prend le titre de son héroïne, devenant ainsi une Emma Bovary indienne.
Le style est d’une simplicité efficace. Mais les sentiments complexes sont particulièrement bien sentis. Et là, rien n’est simple. Tourments, méprises, illusions, non-dits, aveuglements, les personnages comprennent souvent trop tard l’enjeu de la situation.
Style et comportements inscrivent sans aucun doute ce récit dans une époque révolue. Et pourtant, dans ce triangle amoureux, passion, jalousie et déception sont des valeurs intemporelles et universelles.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

7 juillet 2025 à 8 h 59 min

J’ai commencé La maison et le monde de Tagore il y a quelques mois, mais il m’est tombé des mains. C’était très lent, mais surtout il y avait tout un discours politique qui m’échappait et m’ennuyait.



9 juillet 2025 à 10 h 02 min

Quelle bonne idée cette ré-édition.



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