Titre : Un funambule
Auteur : Alexandre Seurat
Editeur : Le Rouergue
Nombre de pages : 96
Date de parution : janvier 2018

Le narrateur est ce funambule chancelant sur son fil, prêt à tomber dans le vide.
«  Le moment où tout glisse d’un point à l’autre, le fil qui tangue, le pied qui se déplace, le balancier lentement se penche d’un côté à l’autre. »
Abandonné par Solenne, le jeune homme s’isole dans la maison en bord de mer de ses parents. Elle lui reprochait son silence, son manque d’assurance.
Aujourd’hui son père l’invite pour la fête des mères. Il appréhende ses retrouvailles, leur regard, leur compassion.
Il a toujours été un enfant sensible, un adolescent difficile qui se réfugiait dans l’écriture.
Ses relations avec ses parents sont tendues, surtout avec sa mère.
Sa vie semble une succession d’abandons. Après le renvoi de sa nourrice, la pension, Solenne était son seul point de repère.
Là, il perd pied.
L’écriture d’Alexandre Seurat est violente, émouvante à l’image des pensées de ce jeune homme sensible, perdu dans ce monde qui ne semble pas fait pour lui.
Le texte est sombre, triturant le mal-être profond d’un homme qui tombe. La description de la visite en hôpital psychiatrique est une scène presque fantomatique d’âmes perdues derrière une vitre dont il se sent si proche.
«  Ils se collaient aux vitres pour le regarder- certains en pyjamas, d’autres en tenue de papier bleu, visages figés, regards flottants, des nappes de buée se collaient à la vitre derrière eux. Il s’approcha. Leurs doigts faisaient des traces sur la vitre. Une femme avança son visage au plus près du sien et le regarda fixement. Ce regard perdu, cherchant où se poser, s’adressait à lui très doucement, comme s’il avait été un repère stable- si elle savait. »

J’ai apprécié cette très belle écriture, cette âme qui se perd derrière les mots mais j’aurais aimé en savoir davantage sur le passé, le pourquoi. La mère reste une énigme même si son rôle semble évident.

Autres titres de l’auteur : La maladroite, L’administrateur provisoire

Rencontre avec Alexandre Seurat.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

31 janvier 2018 à 22 h 13 min

Très noir, peut-être trop noir



1 février 2018 à 12 h 40 min

Comme toi je suis restée sur ma faim concernant le passé du narrateur mais la plume est magnifique



1 février 2018 à 18 h 33 min

J’avais beaucoup aimé La maladroite, et ce titre me tente.



3 février 2018 à 17 h 00 min

je viens de lire le billet de Noukette et ce livre m’intrigue, je finirai sans doute par le lire!



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