Titre : Le soleil des Scorta
Auteur : Laurent Gaudé
Illustrateur : Benjamin Bachelier
Éditeur : Tishina
Nombre de pages : 368
Date de parution : 8 octobre 2014
Auteur :
Né en 1972 à Paris, Laurent Gaudé est l’un des grands écrivains et dramaturges d’aujourd’hui. Son œuvre renoue avec un souffle romanesque devenu rare. Souvent primé, il a été distingué dès 2002
avec La Mort du Roi Tsongor, puis par le Prix Goncourt en 2004 pour Le Soleil des Scorta. Séduit par
le projet, Laurent a accepté la proposition de Tishina comme la possibilité d’une re-création : une
nouvelle manière de raconter les Scorta, tout à la fois en mots et en images.
Illustrateur :
Né en 1975 à Grenoble, vivant aujourd’hui à Nantes, Benjamin Bachelier est un artiste complet.
Illustrateur jeunesse depuis 10 ans, il est également bédéaste. Après avoir repris Le Legs de l’alchimiste,
collaboré aux Autres Gens, il a récemment publié un Gatsby le magnifique chez Gallimard. Mais Benjamin est également peintre : depuis des années, loin des mots et des histoires, il explore l’étrange beauté du monde avec ses couleurs radicales. Pour la première fois, sa peinture entre ici dans un livre.
Présentation de l’éditeur :
Le Soleil des Scorta, c’est l’histoire d’une famille qui semble écrasée par le destin autant que par le soleil du Sud de l’Italie. De génération en génération, Carmela, Giuseppe, Domenico et les autres aspirent à une vie meilleure. Mais c’est pourtant là, dans les recoins de cette terre aride, qu’ils vont découvrir ensemble le secret du bonheur…
Le peintre et illustrateur Benjamin Bachelier s’empare de leur saga. Sa version de l’histoire est tantôt lumineuse comme le soleil des Pouilles, tantôt sombre comme la misère des Scorta. Dans un foisonnement de techniques – aquarelles, acryliques, dessins et encres – Benjamin réussit, surtout, à donner des couleurs inattendues aux souvenirs et aux rêves des personnages.
Mon avis :
Quel plaisir de pouvoir relire Le soleil des Scorta, ce superbe roman de Laurent Gaudé qui a obtenu le Prix Goncourt en 2004.
Dans ce roman, l’auteur rend un bel hommage à cette région de l’Italie, découverte avec ses parents et ses proches. Les Scorta en sont de magnifiques témoins, ces « cul-terreux » « mangeurs de soleil« , fiers de leurs origines, dévoués à leur famille, respectueux de la parole donnée et du sens de l’hospitalité. Attachés à la religion mais critiques vis à vis de l’origine et le caractère de leur prêtre. Silencieux sur l’origine de la fortune et à la rancune tenace.
Tout commence avec le retour de Luciano Mascalzone dans son village natal, Montepuccio. Après quinze ans de prison, il réalise son rêve (ou presque) de serrer dans ses bras la femme de sa vie. De ce viol consenti naîtra Rocco. Éloigne du village par le prêtre, il sera élevé par les Scorta et reviendra maîtriser le village de Montepuccio.
Marié à une muette et père de trois enfants, il les laissera volontairement dans la misère car le prix d’une vie se mesure à la sueur du front.
Revenus d’un voyage mystérieux aux États-Unis, les trois enfants, Domenico, Giuseppe et Carmela retrouvent leur ami Raffaele et s’installent durablement dans le village de leur père.
» Nous l’aimons trop cette terre. Elle n’offre rien, elle est plus pauvre que nous, mais lorsque le soleil la chauffe, aucun d’entre nous ne peut la quitter. »
La judicieuse Carmela ouvre un point de vente de tabac alimenté par l’activité de contrebande de Giuseppe.
Mariages, naissances, les générations se succèdent menant à l’éternel la dynastie des Scorta.
Chaque membre de la famille s’impose de « transmettre à son tour un savoir à l’un de siens. »
Laurent Gaudé nous fait vivre au rythme des Scorta, suer sous le soleil intenable du village, rêver sous les oliviers ou se reposer aux terrasses des cafés.
Leurs vies sont faites d’épreuves, d’espoir, de risques, de rédemption et surtout d’amour pour ceux de leur clan.
C’est en cela que l’illustrateur Benjamin Bachelier apporte son éclairage. Avec des aquarelles un peu naïves, épurées, il donne un visage aux Scorta mais surtout une couleur à leurs émotions.
Les ocre, orange et bleu sont les couleurs du village sous la chaleur. Le rouge traduit la violence et le noir la mort. Le rose est souvent synonyme de l’espoir (les fêtes ou le rêve new-yorkais). Les aquarelles traduisent aisément les périodes agitées ou le calme d’une journée.
Ainsi l’auteur et l’illustrateur, l’un par son style et l’autre par ses couleurs, font ressentir aux lecteurs la force de cette terre, les espoirs et les épreuves des Scorta.
Un nom, une terre…avec la force des mots et les couleurs des illustrations.
Après Soie (roman d’Alessandro Baricco) paru en version illustrée (par Rebecca Dautremer) en 2012, Tishina nous offre ainsi une superbe occasion de relire Le soleil des Scorta et de plonger encore plus dans cette atmosphère du Sud de l’Italie grâce aux aquarelles de Benjamin Bachelier.
Commentaires
j’aime bcp ce roman, une bonne idée cette version illustrée!
N’hésite pas à participer au concours
Je crois que je dois être la seule à ne pas aimer la plume de cet auteur.
On n’est jamais seul mais sûr, ce n’est pas la majorité.
Tu devrais peut-être essayer cette version illustrée qui atténue peut-être le côté tragédien de l’auteur.
Je me réjouis de redécouvrir ce texte sublimé de la sorte !!
Si tu n’as pas encore ce livre, tente ta chance au concours…
Quel beau livre! J’avais adoré ma lecture de ce roman, ma découverte de Gaudé et depuis je lis régulièrement ses livres, toujours avec le même plaisir! En tout cas, ce roman graphique donne envie d’être feuilleté!
Un nouveau roman de Laurent Gaudé sortira en janvier. Qu’on se le dise!
Je découvre très agréablement la plume de Laurent Gaudé par l’intermédiaire de ce très jolilivre, et je ne suis pas déçu.
Ensuite, il faut lire La mort du roi Tsongor et La porte des enfers.
Eldorado et Ouragan également, pour la puissance de ses personnages attachants !
Déjà lus. J’ai pratiquement tout lu de l’auteur Mes préférés sont La mort du roi Tsongor, Le soleil des Scorta, La porte des enfers, Salina, Ecoutez nos défaites, Pour seul cortège, Ouragan.