GattisTitre : Six jours
Auteur : Ryan Gattis
Littérature américaine
Titre original : All involved
Traducteur : Nicolas Richard
Éditeur : Fayard
Nombre de pages : 432
Date de parution : 2 septembre 2015

Auteur :
Ryan Gattis est un romancier américain qui vit à Los Angeles. Cofondateur de la société d’édition Black Hill Press, il est également intervenant à la Chapman University de Californie du Sud et membre du collectif d’arts urbains UGLAR

Présentation de l’éditeur :
29 avril-4 mai 1992.
Pendant six jours, l’acquittement des policiers coupables d’avoir passé à tabac Rodney King met Los Angeles à feu et à sang.
Pendant six jours, dix-sept personnes sont prises dans le chaos.
Pendant six jours, Los Angeles a montré au monde ce qui se passe quand les lois n’ont plus cours.
Le premier jour des émeutes, en plein territoire revendiqué par un gang, le massacre d’un innocent, Ernesto Vera, déclenche une succession d’événements qui vont traverser la ville.
Dans les rues de Lynwood, un quartier éloigné du foyer central des émeutes, qui attirent toutes les forces de police et les caméras de télévision, les tensions s’exacerbent. Les membres de gangs chicanos profitent de la désertion des représentants de l’ordre pour piller, vandaliser et régler leurs comptes.
Au cœur de ce théâtre de guerre urbaine se croisent sapeurs pompiers, infirmières, ambulanciers et graffeurs, autant de personnages dont la vie est bouleversée par ces journées de confusion et de chaos.
Six jours est un roman choral magistral, une sorte de The Wire (Sur Écoute) transposé sur la côte Ouest, un texte provocant à la croisée de Short Cuts et Boyz N the Hood.
Un récit épique fascinant, une histoire de violence, de vengeance et de loyautés.

Mon avis :
La polémique renaît encore ces jours-ci, faut-il supprimer le droit du port d’armes aux États-Unis. La lecture du premier roman traduit en France de Ryan Gattis, même si là n’est pas son objectif, incite à répondre positivement.
«  Il n’y a rien de plus américain que de se défendre quand on menace de vous brutaliser. C’est quasiment l’éthique fondatrice de ce pays. »
En 1992, pendant les émeutes  de Los Angeles, les gangs du quartier hispanique de Lynwood en profitent pour régler leurs comptes. Joker assassine Ernesto, le brave frère de Lil Mosco, un détraqué drogué très violent qui avait abattu sa sœur.
Vengeances en chaîne, Ray et Payasa, frère et sœur d’Ernesto partent en commando contre le gang de Joker. Payasa deviendra ensuite la cible à abattre.
Pendant ces jours d’apocalypse, chacun en profite pour se venger, mettre du grabuge ou ajouter un incendie et bénéficier de l’assurance.
Même la garde nationale, souvent composée d’anciens du Vietnam devient le gang suprême, et joue au justicier avant la fin du couvre-feu.
Los Angeles,  » capitale mondiale des gangs » est une ville explosive où s’opposent noirs et latinos, où les plus jeunes sont initiés aux armes à feu, où tuer devient un business.
La relaxe des policiers blancs ayant abattu le jeune noir ( Rodney King) est le point de départ qui transforme Los Angeles en zone de guerre.
«  Ce qu’il y a, à Los Angeles, c’est un mélange particulièrement toxique de citoyens aux histoires culturelles et aux systèmes de croyances singulièrement disparates, mais ce qu’il y a par-dessus tout c’est une population affiliée à des gangs hautement fragmentés dont le nombre est évalué à cent deux milles individus. »
C’est en donnant la parole successivement à tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ces règlements de compte que Ryan Gattis nous livre la violence d’une ville aux fortes tensions sociales et raciales.
Des descriptions très réalistes, des recoupements entre les différents témoignages, l’emploi des mots hispaniques ( définis dans un glossaire en fin de livre), nous plongent dans cet univers de violence d’où émergent pourtant quelques sursauts d’humanité en la personne d’un pompier ou d’une infirmière.
Avec ce roman coup de poing, Ryan Gattis reconstruit les lieux de cette terre brûlée après ces six jours d’émeutes et nous fait vivre la guerre des gangs dans ce pays de liberté où chacun doit payer son dû.

RL2015moisaméricain (lu en septembre)

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

7 octobre 2015 à 18 h 59 min

Ca semble être un roman fort. Ca me fait penser, de loin, à Gran Torino. Trop bouleversant pour moi !



    8 octobre 2015 à 7 h 24 min

    J’avais beaucoup aimé ce film de Clint Eastwood. Ce livre est un peu moins « romanesque » ( c’est ce que j’aime chez ce réalisateur, construire des histoires très humaines sur fond sociétal)





8 octobre 2015 à 9 h 08 min

Une lecture forte qui remue, on dirait.



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