Titre : Mur de nuages
Auteur : Marie Modiano
Editeur : L’arbalète Gallimard
Nombre de pages : 176
Date de parution : 6 janvier 2022

 

Un mauvais départ

On ne choisit pas sa famille ni l’endroit où l’on naît. Mais cela est déterminant pour l’avenir. Lantos est abandonné à la naissance dans une station-service. Il est recueilli à la Maison des enfants du désert, un orphelinat dans le désert de Taromage. Piqué par un scorpion venimeux, l’enfant tombe dans le coma. Mais il se réveillera avec l’image d’arbres, de fleurs, de parents souriants, d’une ville inconnue en bordure d’océan. Ce rêve devient son eldorado.

Une famille d’accueil

Nevel et Aloïse Soidnell sont des anciens pensionnaires de l’orphelinat. Après les adoptions d’Ulli et de Noël, ils accueillent Lantos chez eux. A six ans, le petit garçon a enfin une famille. Toutefois, les Soidnell ne savent pas donner l’affection qu’ils n’ont jamais connue. Mais ils font ce qu’ils peuvent. Lantos trouve surtout refuge auprès d’Ulli, sa grande sœur adoptive. Et de sa mandoline reçue en cadeau de Noël.

La musique était devenue petit à petit sa langue, la seule qu’il maîtrisait parfaitement, sans bredouiller ni rougir de honte.

 

Un parcours rempli d’obstacles

Souvent le destin s’obstine à contrer les plus pauvres. Adolescent, un malheur le met sur la route de son rêve. Mais Vera Sol, la ville entrevue dans son enfance, est un endroit cruel où le malheur est présent à chaque coin de rue. Sans domicile dans la ville basse, celle où traîne toute la misère du monde, Lantos joue de la musique pour quelques pièces.
Plus tard, il survit avec une prestation par semaine au Seven Blue en duo avec Fryda. Repéré par un directeur marketing, le ciel s’éclaircit avec un potentiel contrat pour une prestation lors d’un évènement commercial dans la ville haute. Enfin, monter au plus près des nuages!

Entre l’âpreté du monde et le flou onirique

Marie Modiano choisit une construction alternée pour ce conte sombre et onirique. D’une part, le récit d’une enfance où la perte et l’abandon se noient dans les notes de musique et le souvenir d’un rêve et d’autre part la réalité du monde adulte dans une ville où croupissent ceux qui ont cru à ses promesses.
Nous ne savons pas vraiment où nous sommes ni à quelle époque. Ce roman devient alors celui de tous les migrants qui ont cru rejoindre un monde meilleur pour se retrouver parqués dans les bas-fonds d’une ville où le bonheur se trouve inaccessible sur les collines au plus près des nuages. En bas, règne la misère de ceux qui se heurtent encore et toujours aux murs de l’adversité.

Marie Modiano, écrivaine, compositrice et chanteuse puise son inspiration dans la musique et ses lectures. J’ai retrouvé ici une ambiance du roman de Véronique Ovaldé, Ce que je sais de Vera Candida. Certes, avec moins de profondeur et de magie. Mais il y a une ambiance latino-américaine, entre réalisme et onirisme et surtout un parcours teinté de mélancolie qui va de l’enfance bafouée aux tentatives de s’en sortir malgré les embûches du destin.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

3 février 2022 à 14 h 15 min

Pour le côté universel dont tu parles.



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