reinhardtTitre : L’amour et les forêts
Auteur : Eric Reinhardt
Éditeur : Gallimard
Nombre de pages : 368
Date de parution : août 2014

Auteur :
Éric Reinhardt, né à Nancy le 2 avril 1965, est un romancier et éditeur d’art français. Il vit et travaille à Paris.

Présentation de l’éditeur :
À l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte.
Récit poignant d’une émancipation féminine, L’amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d’être libre se dresse contre l’avilissement.

Mon avis :
Avec L’amour et les forêts Eric Reinhardt crée un personnage que ses lecteurs ne sont pas prêts d’oublier. Déjà le nom, Bénédicte Ombredanne, toujours cité dans son entièreté, a quelque chose d’une héroïne d’un autre siècle, d’une rêveuse que l’on suppose meurtrie par le réel.
Elle est ici une lectrice touchée par le précédent roman de l’auteur qui ose lui écrire et a la chance de le rencontrer. Confidences partagées, elle lui révèlera au second rendez-vous la tragédie de son quotidien.
La littérature est une évasion, une vie par procuration tant pour l’auteur que pour le lecteur.
 » moi aussi j’attends des livres que j’entreprends d’écrire qu’ils le secouent, qu’ils m’embarquent dans leur chaloupe, qu’ils le conduisent vers le rivage d’un ailleurs idéal. »
Une manière de s’inventer une autre vie bien plus belle que le quotidien décevant.
Dans une grande envolée romanesque, Eric Reinhardt nous confie alors le témoignage de Bénédicte Ombredanne.
Sa passion pour les romans du XVIIIe siècle et notamment ceux de Villiers de l’Isle Adam se trouve vite enterrée dans une vie de couple difficile. De nombreuses femmes se retrouvent ainsi éloignées de leur rêve entre métier, intendance d’une maison, mari et enfants exigeants et peu reconnaissants. Mais ici, la condition de la mère est poussée à l’extrême avec un mari odieux, humiliant.
Bénédicte Ombredanne, soumise par crainte des colères de son mari et par un désir naturel d’être aimée accepte cette abnégation et renonce à ses rêves. Jusqu’à ce qu’elle s’inscrive sur Meetic et vive une vraie passion. Quelques heures de bonheur vécues comme dans un rêve qui vont toutefois pousser son mari dans un harcèlement encore plus insoutenable.

L’attrait du récit tient à la fois au dévoilement successif des épisodes de vie de Bénédicte Ombredanne par la voix d’Eric, l’auteur jouant son propre rôle et surtout à l’intensité émotionnelle de chaque description. Humour et réalité dans les contacts Meetic, sensualité dans la leçon de tir à l’arc, passion érotique dans la relation avec Christian, exaspération dans le harcèlement nocturne du mari, compassion pour la vie amoureuse de la jeune femme, écoute pour les pensionnaires de Sainte-Blandine, rêve au travers des lectures et écritures, émotion de l’écrivain et de la sœur jumelle.

Le sujet est certes anodin pour bon nombre de personnes mais pourtant si réel. Dans un couple, dans une entreprise ou simplement dans le quotidien de la vie, combien de personnes baissent les bras, courbent le dos, somatise et renonce à l’espoir. L’auteur est parvenu à illustrer et sublimer le sujet avec ce personnage empathique.

Si l’objectif de l’auteur était de tirer une flèche droit dans le cœur, en ce qui me concerne, il est atteint. Je me souviendrais longtemps de Bénédicte Ombredanne.

rentrée

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



6 octobre 2014 à 15 h 50 min

Déjà que j’avais très envie de le lire alors après ta critique encore plus….



eimelle
6 octobre 2014 à 17 h 34 min

cible atteinte alors! Tout comme pour moi, un personnage qui reste en mémoire!



6 octobre 2014 à 20 h 09 min

Décidément, ce roman me tente de plus en plus…



6 octobre 2014 à 20 h 25 min

Ta chronique est magnifique et donne très envie de lire le roman ! Il remonte décidément dans ma wish-list ! Il a l’air incroyable !



7 octobre 2014 à 11 h 31 min

Oh moi aussi je m’en souviendrai longtemps !



7 octobre 2014 à 11 h 45 min

C’est exactement cela, Bénédicte Ombredanne nous poursuivra longtemps. Et pour ma part, son personnage précédent, Victoria (roman Le système Victoria, paru en 2011), me poursuit encore..C’est la force et le talent d’Eric Reinhardt!



7 octobre 2014 à 14 h 09 min

Je viens de me l’acheter lors d’une de mes dernières virées dans ma librairie ;0) Il semble vraiment très intéressant, ce personnage de Bénédicte Ombredanne (qui n’en est pas vraiment un) apparaît vraiment très émouvant…



7 octobre 2014 à 14 h 10 min

Et je rajoute ce lien aussi ;0)



7 octobre 2014 à 16 h 15 min

Tous les lecteurs semblent séduits.



7 octobre 2014 à 16 h 16 min

Merci. Ce livre touche beaucoup de lecteurs. J’espère que tu pourras le lire.



7 octobre 2014 à 16 h 18 min

Je me souviens que tu avais aimé aussi le roman de Ian Mc Ewan. Pas le même genre mais un personnage féminin remarquable là aussi.



7 octobre 2014 à 16 h 19 min

Je pense que je vais prendre Le système Victoria à la bibliothèque dès que possible. J’avais aimé aussi Cendrillon, roman qui m’a fait découvrir l’auteur.



7 octobre 2014 à 18 h 52 min

J’ai beau lire tous les avis élogieux qui apparaissent sur le toile, je reste perplexe… Le plus beau chez Bénédicte Ombredanne, pour moi, ça reste justement son nom. Le reste, je ne l’ai décidément pas perçu comme la plupart des blogueur-ses.



    7 octobre 2014 à 18 h 58 min

    J’ai lu aussi une chronique qui « reprochait » un sujet  » sans intérêt ». Sans vouloir faire de polémique sexiste, qui serait d’ailleurs malvenue puisque l’auteur est un homme, je me demandais tout de même si les lectrices ne seraient pas plus réceptives à ce type d’histoire.
    Nous sommes au moins d’accord sur le pouvoir du nom du personnage.



      7 octobre 2014 à 20 h 22 min

      Je ne trouve pas le sujet sans intérêt, mais je trouve que le traitement l’est dans la mesure où il me semble que Reinhardt n’a pas su trouver la distance nécessaire. Pour moi, la séance de tir à l’arc, par exemple, est une des choses les plus grotesques je l’ai lues cette année. Ce qui ne m’a pas empêché, cependant, d’être touché par la dernière partie – mais c’est bien peu.



8 octobre 2014 à 13 h 10 min

Très envie de le lire ! 🙂



8 octobre 2014 à 23 h 07 min

Je vais finir par craquer…!



9 octobre 2014 à 13 h 44 min

Merci de confirmer mon attirance pour ce livre



9 octobre 2014 à 20 h 07 min

Je l’ai lu et j’ai vraiment adoré ce livre 🙂



10 octobre 2014 à 16 h 12 min

Le thème de ce roman interpelle forcément. Je le lirai, c’est sûr.



    11 octobre 2014 à 9 h 20 min

    Sans pour autant parler de violences, beaucoup de femmes souffrent de ce type d’attitudes masculines (et peut-être l’inverse d’ailleurs, ne soyons pas sexistes). Et l’on peut étendre cette problématique à d’autres environnements que le couple.
    En tout cas, le sujet est traité de manière très romanesque et c’est une lecture passionnante.



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