grimbertTitre : La conquête du monde
Auteur : Sibylle Grimbert
Editeur : Léo Scheer
Nombre de pages : 306
Date de parution :4 janvier 2012

Présentation de l’éditeur :
Ludovic, parfaite incarnation de l’obsession contemporaine de la réussite, ne voit pas ce qui pourrait l’empêcher de conquérir le monde. Jeune historien prometteur devenu brillant avocat, il a triomphé dans tout ce qu’il a entrepris jusque-là. C’est pourtant un personnage égaré, gaffeur, qu’on rencontre au début du roman. Que s’est-il passé ? Il cherche à comprendre, à retrouver le moment où il a lâché prise, mais il est trop tard. La dégringolade a commencé, rien ne l’arrêtera plus. De catastrophe en catastrophe, Sibylle Grimbert, avec ce mélange de force comique et de tendresse pour les êtres perdus qui rendent son univers unique, raconte la métamorphose d’un ambitieux en Don Quichotte de l’ère libérale. Au fil des ans, Ludovic se débattra avec ses pauvres armes contre ses moulins à vent et, de plus en plus lunaire, involontairement farfelu, ne cessera jamais de s’éloigner du réel. Comment vivre tout de même ? Il lui faudra beaucoup de temps, et d’aventures absurdes, pour le découvrir.

Mon avis :
Avec La conquête du monde, j’ai découvert un auteur riche d’un univers particulier. Quelqu’un qui est
très perspicace sur les relations de la société, qui a un regard avisé sur le quotidien et qui décrit un état plutôt tragique avec un style sarcastique et fantasque.
Ludovic est un antihéros très attachant. Brillant historien, il se reconvertit dans le droit, devient un avocat brillant. Mais sa vie se doit d’être une conquête incessante des meilleures opportunités. Doué, opportuniste, il se laisse tenter par un collègue pour promouvoir le badminton. Des bévues , des remarques
désagréables, des projections fumeuses permanentes dans son esprit, Ludovic va souvent passer à côté de la réussite et du bonheur,  se reconvertir et laisser encore passer sa chance. Bien vite, il se rend compte qu’il a eu tort de divorcer, que ses échecs professionnels s’enchaînent. Il imagine alors des projets insensés, comme le marketing du tapioca, la rédaction d’un biopic sur Superman. La réussite de ses amis le plonge dans un état dépressif.
« Désormais, il avait le sentiment d’être au bord de l’autoroute avec une deux-chevaux en panne et de voir défiler sur
l’asphalte bien entretenu les bolides de ses amis.
 »
Et pourtant, il a toujours du travail, une nouvelle femme, Dorothée qui l’aime.
« Au début, je te trouvais fantasque, puis j’ai compris que ce n’était que de l’orgueil, la recherche désespérée du triomphe,
à n’importe quel prix, le refus d’être diffèrent des gens qui t’entourent
. »
Mais sa conquête du monde l’entraîne sur une pente savonneuse. Son esprit s’évade de plus en plus, ses rêves et ses dédoublements de personnalité le perturbent. Et l’on suit ses pérégrinations avec beaucoup de tendresse.
Sibylle Grimbert nous décrit avec beaucoup de finesse les états d’âme de Ludovic, elle insère des situations
cocasses, use d’un humour cynique et intelligent et met en évidence ce monde social difficile où il faut exceller.
Ludovic devient un looser lamentable mais tout comme Adèle, une jeune amie de son fils, on l’aime malgré tout.
L’auteur termine son roman avec une fin ouverte, entre rêve et réalité qui permet à chacun de sauver son héros comme il l’entend.
Grâce au style incomparable de Sibylle Grimbert, j’ai beaucoup souri pendant ma lecture alors que le sujet du roman est très sérieux puisqu’il montre que l’obligation à réussir dans notre société moderne peut détruire certaines personnes.

 Je remercie les Éditions Léo Scheer pour l’envoi de ce livre, qui fut une belle découverte littéraire. 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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