Titre : Bloody Miami
Auteur : Tom Wolfe
Traducteur : Odile Demange
Littérature américaine
Éditeur : Robert Laffont
Nombre de pages : 616
Date de parution : mars 2013

Auteur :
Fondateur du « nouveau journalisme » dans les années 1960-1970, auteur d’une quinzaine de livres, immense romancier depuis le succès planétaire du Bûcher des vanités, Tom Wolfe est une grande voix de la littérature contemporaine, qui ne cesse de s’amuser de son rôle de « poil à gratter du monde littéraire américain ». En France, ses romans, dont Un homme, un vrai et Moi, Charlotte Simmons, sont publiés chez Robert Laffont, dans la collection « Pavillons ».
Présentation de l’éditeur :
Portée par une prose électrique, cette grande fresque en 3D de la vie à Miami est un miroir de l’Amérique des années 2010, comme le fut pour les années 1990 le New York du Bûcher des vanités.
Brillant, culotté, à l’humour corrosif : un Tom Wolfe très grand cru.

Mon avis :
Vous ne connaissez pas Miami, vous allez entrer dans sa « réalité réelle » avec ses quartiers riches et démentiels où règnent des oligarques, des milliardaires, où des fêtes gigantesques de débauche et de pornographie attirent les vieux riches et les blondes gringas. Mais il ne faut pas oublier que Miami a une population hétéroclite avec « cinquante pour cent d’immigrants récents, arrivés au cours des cinquante dernières années« .
Nestor Camacho, jeune policier cubain semble déclencher à lui seul toutes les émeutes raciales. Lorsqu’il arrête un cubain cherchant à trouver refuge sur la terre ferme, Nestor devient la honte de sa famille et de tout le quartier de Hialeh, ghetto de cubains. En arrêtant un  dealer, il ranime les tensions entre cubains, ayant raflé toutes les autorités politiques et afro-américains. Et il s’attaque même aux riches oligarques russes qui alimentent le faux marché de l’art.
Avec les personnages croisés par Nestor et son ex-petite amie Magdalena, l’auteur nous entraîne des ghettos cubains, des repères de délinquants porto-ricains aux quartiers huppés de Star Island ou du quartier des Arts. L’auteur nous guide dans toutes les coins de Miami. De Hialeh, quartier cubain où les mères arrosent le béton, de Wynwood, repère de délinquants porto-ricains, de l’île privée où la Régate du Columbus Day devient une  orgie de sexe, dans le monde de l’art où l’on croise Michael Du Glasse et Caroline Peyton-Soames ou Léon Decapito, Tom Wolfe décrit sans tabous toutes les facettes de cette société.
Dans un style teinté de l’expérience journalistique de l’auteur, j’ai tout à la fois lu et écouté ce roman. Car l’écrivain use et abuse des onomatopées, double les consonnes ou voyelles à l’infini pour donner le ton aux mots. Je dois avouer qu’au départ, cela a compliqué et perturbé ma lecture. Mais humour, ironie, style et action se mêlent pour donner une vision complète de la vive Miami.
Je préfère sans nul doute le précédent roman, Moi, Charlotte Simmons où l’auteur disséquait les mœurs dans une université américaine. Mais je ne regrette pas cette lecture qui, sous un scénario dynamique et un peu loufoque, illustre dans le détail cette société aux multiples visages, ses diverses origines ethniques, raciales et sociales sans oublier le pouvoir de l’argent, tout ce qui façonne les relations entre les protagonistes.

« Buee-no, muy bueee-no »

Je remercie les Éditions Robert Laffont pour cette nouvelle découverte de l’univers de Tom Wolfe.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

alexmotamots
10 juin 2013 à 14 h 38 min

J’avais beaucoup aimé son précédent (long) roman.



12 juin 2013 à 5 h 16 min

Très intéressant ton avis. Je pense le lire dans l’été. Maintenant, je sais à quoi m’attendre ! Je me prépare pour les onomatopées 🙂



26 juin 2013 à 18 h 05 min

Je me rappelle de Moi, Charlotte Simons qui m’avait emballée du haut de mes 16 ans. Mais bizarrement je n’ai jamais retenté l’aventure Wolff et c’est sans doute dommage. Merci de m’y faire repenser ! 🙂



    26 juin 2013 à 18 h 28 min

    Même chose, j’avais beaucoup aimé Moi, Charlotte Simmons et c’est ce qui m’a poussée à lire celui-ci. L’univers m’a moins intéressée mais c’est très bien construit. Juste assez d’ironie, un peu trop d’onomatopées mais c’est l’extravagance de Miami. J’avais lu aussi un petit bouquin Embuscade à Fort Bragg, très bien sur les dérives de l’armée et des médias. Un ton fort et percutant.



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