BenchetritTitre : La nuit avec ma femme
Auteur : Samuel Benchetrit
Éditeur: Plon
Nombre de pages : 135
Date de parution : 25 août 2016

Douze à treize ans après sa mort, le fantôme de la femme revient passer une nuit avec le narrateur. Même si il ne donne pas son nom, cette femme est Marie Trintignant. Samuel était son mari. Elle l’a quitté alors qu’elle jouait dans son premier film.
Samuel garde leur fils depuis qu’elle est partie tourner dans ce pays froid avec l’homme qu’elle aime.  » Tu es une aimante. »
Cette présence surnaturelle attise le souvenir. De cette femme qu’il a aimé profondément, de ce jour où sa beauté et sa vie furent détruites sous les coups, de ce difficile deuil pour lui et son fils de cinq ans, de cette difficulté à vivre normalement quand cette sordide histoire est médiatisée, Samuel nous en parle avec rage et pudeur. La douleur est toujours vibrante. Samuel ne peut prononcer les noms. Celui de sa femme, celui de l’assassin.
 » Parfois notre fils le prononce. Alors je maudis la gravité et tout ce qui me retient. »
Samuel connaissait la violence de cet homme jaloux des contacts que Marie gardait avec celui qui était toujours son mari.
 » Quelqu’un m’a dit un jour que tu étais morte parce que tu étais tombée sur un mec qui n’avait pas d’humour. C’est sûrement vrai. Et les gens sans humour sont les plus dangereux du monde. »
Cette nuit du 26 juillet 2003, où sous les coups,  » ton cerveau avait frappé la paroi de ton crâne« , Samuel était avec une fille. Cet homme, «  celui qui t’a tuée. Celui que tu aimais. » lui a téléphoné, ne sachant que faire.
En tant qu’époux, c’est à Samuel que revient la décision de laisser mourir Marie. En tant que père, il doit aussi annoncer la nouvelle à son fils de cinq ans. «  Ce ne sera plus jamais complètement marrant. » Si le père protège l’enfant, les camarades de classe ne se priveront pas de répéter les sarcasmes de leurs parents.
«  Le contraire de la liberté n’est pas l’enfermement, c’est la violence, toujours la violence physique à la fin. »
La nuit avec ma femme est un témoignage poignant. Le style claquant et poétique de Samuel Benchetrit en fait un vibrant hommage.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 août 2016 à 9 h 29 min

Un livre sublime de sincérité, un très bel hommage oui !





29 août 2016 à 10 h 37 min

Ce roman me fait un peu peur… Peur de ne pas être à ma place…



29 août 2016 à 11 h 11 min

Un très beau, oui tout en pudeur et en vérité. Un beau portrait de père aussi, je trouve.



29 août 2016 à 11 h 12 min

L’histoire de départ est sordide, mais l’auteur a su en tirer quelque chose, on dirait.



29 août 2016 à 14 h 23 min

Ce livre doit être poignant à lire. Je ne pourrais pas l’aborder, pas maintenant. Merci pour ta très belle présentation. 🙂



29 août 2016 à 16 h 40 min

Un livre qui me tente, mais qui me fait peur



Regine
29 août 2016 à 17 h 46 min

Désolée pour la violence de mes propos mais quel est ce milieu pourri où on se fait du fric avec une tragédie?Pour moi ce livre n’a qu’un but:achever Bertrand CANTAT bien que Mr BENCHETRIT s’en défende Tous les protagonistes de ce drame sont quelque part coupables Je ne connaissais pas CANTAT ni sa musique, je l’ai découvert au thèâtre il y a un an.J’ai rencontré un homme discret, pudique, de toute évidence brisé et enfermé dans cette nuit.Il a sans doute des enfants et des parents.A t-on pensé à eux qui n’ont pas demandé à vivre ce drame et dans lequel on les replonge? Hier je n’aurais sûrement pas soutenu CANTAT, aujourd’hui, après la sortie de ce livre et malgré son geste que je n’excuse en rien, c’est à lui et à sa famille que vont ma compassion et mon soutien.



    29 août 2016 à 18 h 54 min

    Vous n’êtes pas la seule à vous indigner et je comprends vos raisons. En tant que passionnée de lecture, je m’intéresse surtout à la qualité de l’écriture et la faculté à véhiculer des émotions. Je n’aurais pas supporter un tel sujet ou tout autre déballage personnel sans cette qualité d’écriture. J’avais eu le même regard sur la Eva de Simon Liberati.



      Regine
      29 août 2016 à 20 h 37 min

      Je suis moi aussi passionnée de lecture, je n’ai pas abordé Eva de la même manière peut-être parce que moins concernée émotionnellement parce que je sais qu’aimer et vouloir être aimé de manière exclusive et fusionnelle est destructeur et que quand cette relation ne devient plus que souffrance elle peut conduire au drame, c’est peut-être ce détachement que je n’arrive pas à avoir qui m’empêche d’approfondir ce livre.



29 août 2016 à 21 h 11 min

L’écriture est magnifique. Une superbe déclaration d’amour !



1 septembre 2016 à 0 h 48 min

Je suis intéressée par la lecture de ce livre.
A-t-il possibilité que tu me le prête ?
Merci



6 septembre 2016 à 17 h 12 min

Je suis contente de lire ton avis positif, j’aime la plume, le regard toujours ironique de Benchetrit et je ne doute pas qu’il en ait fait un livre pudique et émouvant… Je le lirai ! En mémoire de Marie, car AUCUNE femme ne doit subir ce qu’elle a subi, aucune !



valmleslivres
9 octobre 2016 à 21 h 18 min

c’est un bel hommage, une belle relation père fils aussi.



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