Titre : Dites-lui que je l’aime
Auteur : Clémentine Autain
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 162
Date de parution : 6 mars 2019

Les lecteurs de ma génération se souviennent certainement de cette actrice à la moue boudeuse que fut Dominique Laffin.

Nominée aux Césars pour son rôle dans La femme qui pleure de Jacques Doillon, Dominique Laffin, à la fois sensible et forte ne semblait pas faite pour le monde réel. elle est retrouvée morte dans sa baignoire à l’âge de trente-trois ans. Crise cardiaque, assassinat, suicide? Sa fille, Clémentine Autain, qui n’avait que douze ans à la mort de l’actrice, ne le saura jamais. D’ailleurs, elle ne veut pas savoir. Elle a tout fait pour oublier.
Ce n’est qu’à l’enterrement d’une vieille dame, trente ans plus tard, qu’elle se souvient de sa mère.

Clémentine évoque sa jeunesse aux côtés de cette artiste bohème, qui sombre très vite dans l’alcool après quelques succès éphémères au cinéma,dont son premier rôle dans un film de Claude Miller, Dites-lui que je l’aime aux côtés de Gérard Depardieu.

Lors de sa séparation avec le chanteur Yvan Dautain, Dominique garde sa fille de deux ans. Souvent, l’enfant reste seule dans l’appartement. A moins de dix ans, Clémentine doit souvent prendre en charge sa mère qui titube sous l’effet de l’alcool. Yvan finit par retirer la garde de Clémentine à sa femme.

Peut-on refuser à jamais de penser à sa mère, peut-on la cacher à ses propres enfants? Peut-on définitivement oublier celle qui n’a pas su vous apporter l’attention nécessaire, sans chercher à comprendre?
Au milieu de l’ouvrage, Clémentine Autain semble changer d’attitude. Elle se trouve des points communs avec cette mère, qui, physiquement lui ressemblait si peu. Toutes deux ont porté leur intérêt sur le Mouvement de Libération de la Femme.

 » La liberté, l’émancipation des femmes, la remise en cause des normes établies, c’est mon affaire politique. Toi, c’est ton fil et ton profil… « 

En rencontrant Leonor ou Eva, d’anciennes amies de sa mère qui lui confient combien Dominique a souffert de l’éloignement de sa fille, la partie immergée des souvenirs de Clémentine se réveille. Elle convoque plus facilement les jours heureux partagés avec sa mère.

 » Mon rapport à toi a changé. Il s’est ouvert, adouci, apaisé. »

Ce genre de récit profite davantage à l’auteur qu’au lecteur. Mais j’ai apprécié de repenser à cette actrice. femme, elle n’a peut-être pas eu le succès posthume d’un Patrick Dewaere. Et pourtant, il y a une grande ressemblance entre leurs parcours.

Dites-lui que je l’aime, titre du roman, est aussi celui du film qui révéla Dominique Laffin. Mais c’est surtout une phrase que l’actrice a répété à ses amis en pensant à sa fille. Clémentine Autain l’a enfin entendue.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

17 avril 2019 à 15 h 06 min

Oui, je pense aussi que ce genre de livre profite plus à celui ou celle qui l’écrit.



18 avril 2019 à 9 h 54 min

Du même avis que toi…. Je ne suis pas fan de ce genre de récit…… 🙂







21 avril 2019 à 23 h 25 min

Ce livre se lit vite, j’ai préféré la seconde partie où l’auteur a une écriture moins agressive. Elle trouve des points communs avec sa mère car elle les occultait dans la première partie de ce récit. Je ne regrette pas d’avoir lu ce livre, mais il ne sera pas dans mes préférés 2019.



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