charlyTitre : Charly 9
Auteur : Jean Teulé
Éditeur : Julliard
Nombre de pages : 200
Date de parution : mars 2011, parution chez Pocket en mars 2012

Résumé de l’Editeur :
Charles IX fut de tous nos rois de France l un des plus calamiteux.

A 22 ans, pour faire plaisir à sa mère, il ordonna le massacre de la Saint Barthélemy qui épouvanta l Europe entière. Abasourdi par l énormité de son crime, il sombra dans la folie. Courant le lapin et le cerf dans les salles du Louvre, fabriquant de la fausse monnaie pour remplir les caisses désespérément vides du royaume, il accumula les initiatives désastreuses.
Transpirant le sang par tous les pores de son pauvre corps décharné, Charles IX mourut à 23 ans, haï de tous.
Pourtant, il avait un bon fond.

Mon avis :
J’aime beaucoup l’univers de Jean Teulé et j’avais pris beaucoup de plaisir à lire Le magasin des suicides, qui d’ailleurs va sortir au cinéma en mai prochain sur une réalisation de Patrice Leconte.

Ici, il s’attaque à la biographie d’un roi de France, Charles IX, qu’il se permet d’appeler Charly car il nous en donne une version assez attachante.
Rongé par le remords d’avoir ordonné le massacre de la Saint Barthélémy, sur les conseils de sa mère et de son jeune frère, Charles va progressivement sombré dans la folie. Et cette descente aux enfers est superbement décrite avec les cauchemars, l’omniprésence du sang et les actes fous de notre roi.
Jean Teulé en profite aussi pour nous rappeler de petites anecdotes historiques, et c’est surtout cela que j’aime dans de tels romans. Par exemple, il cite l’édit du Roussillon qui établit désormais la date du nouvel an au premier janvier, explique la tradition des poissons et des blagues du premier avril.
Ses personnages sont surtout décrits par leurs travers, ce qui leur donne une densité particulière. Bien sûr, il insiste sur la méchanceté de la sanguinaire Catherine de Médicis ou sur le côté efféminé du jeune frère, mais les particularités de Ronsard ou de la comtesse d’Arenberg, traductrice de la reine sont exploitées
au maximum pour amuser le lecteur.

C’est tout l’art de Teulé que de savoir associer une période sanglante et difficile de l’histoire avec l’humour, d’allier la poésie, le vieux français et les injures, les blasphèmes. Car le langage est souvent vulgaire, et je lui reproche un peu car, autant cela se justifiait peut-être dans Darling, autant ici j’en aurais apprécié un peu moins. 
C’est peut-être ce qui m’a légèrement agacée et lassée dans ce récit, puisqu’ à la fin j’en avais un peu assez de toutes ces folies et ces turpitudes. Si certaines choses sont drôles comme l’empoisonnement du peuple avec des brins de muguet offerts ou la confection de fausses pièces de monnaies par le roi, les épisodes de chasse en chambre ou les exécutions gratuites d’animaux m’ont lassée. Bon, il fallait bien montrer la folie grandissante de Charly.
Donc, en résumé, c’est une performance d’auteur mais personnellement ce n’est ni mon meilleur roman de Teulé, ni mon meilleur roman historique.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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