solignyTitre : Je suis mort il y a vingt-cinq ans
Auteur : Jérôme Soligny
Éditeur : La Table Ronde
Nombre de pages : 128
Date de parution : Chez Naïve en 2011, aux Éditions de la Table ronde (collection La petite vermillon) en 2014

Auteur :
Musicien, journaliste et biographe, Jérôme Soligny est également conseiller de la rédaction de Rock&Folk. Paru chez Naïve en 2011, Je suis mort il y a vingt-cinq ans est son premier roman.

Présentation de l’éditeur :
«Je suis mort il y a vingt-cinq ans. À vingt-cinq ans. D’une mort pas belle. D’abord tombé, le bec dans le sable, sur la plage de Coney Island. Désolé, Mr. Reed, même avec la meilleure volonté du monde, je n’aurais pas pu « jouer au football pour le coach » ce jour-là. Mal allongé, j’ai failli en rire

Mon avis :
Début des années 80, c’est l’époque des rêves et de l’insouciance pour cette bande de jeunes du Havre. Christophe est fan de Bowie et rêve de devenir une rock star. Contrairement au narrateur, il vient d’un milieu « friqué » et peut se permettre de rêver. Lui n’a plus que sa mère et Gwen, sa petite amie depuis que son père s’est tiré le lendemain d’un de ses premiers Noël d’enfant. Alors ses amis représentent tout son univers affectif. Ce ne sont encore que des enfants qui aiment les ballades à Deauville, les soirées parisiennes chez Jean-Claude, la musique, la folie et la liberté.
Depuis sa tombe vingt cinq ans plus tard, alors que le SIDA est toujours une maladie fatale, il se souvient qu’il fut pourtant l’une des premières victimes de cette maladie alors inconnue des médecins français.
 » Finalement, mourir jeune d’une maladie chopée en faisant l’amour avec une gamine en Afrique restera le coup d’éclat de ma vie. »
Depuis ce malaise sur la plage de Coney Island, le narrateur nous décrit l’incompréhension, les balbutiements de la médecine, les traitements lourds et destructeurs, la peur, la douleur face à ce mal. L’apaisement dû à la morphine l’entraîne dans un paysage d’enfance, proche d’un père absent.
Dans ce récit grave, l’auteur utilise l’humour « gris » incidemment (« un sida ment ») de ce personnage si généreux pour dédramatiser un sujet toujours sensible.
Jérôme Soligny écrit un très beau texte en hommage à son ami Thierry, mort vraisemblablement du Sida en 1985. Ce lien d’amitié toujours vivant se retrouve dans la générosité entre le narrateur et Christophe.
«  Ses récits sont toujours ponctués de titres de chanson et de noms de musiciens. » ce qui donne une ambiance et une nostalgie de cette époque d’inconscience et de liberté où la jeunesse se pensait immortelle.
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ou vingt ans. Et ce court roman devrait être lu par les jeunes imprudents qui pensent aussi: « on ne meurt pas à mon âge. » Car, même si ce roman ne se veut pas moraliste, il rappelle encore que l’insouciance ou l’inconscience peut être fatale.
« Faut être fou, non? Ou jeune, ce qui va de pair quand on a de la chance. »

A noter, pour cette édition, la très jolie préface de Valérie Tong Cuong.
« … Que l’on ne s’y trompe pas : Je suis mort il y a vingt-cinq ans n’est pas un livre sombre. Au-delà de la nostalgie et des regrets, au-delà des chagrins intimes qui nous étranglent par moments à la lecture, c’est un roman plein d’énergie et de lumière – crue, certes. Un roman dont on sort avant tout avec le sentiment puissant d’être vivant.
Et une sacrée bande-son dans les oreilles.
Chapeau bas, Monsieur Soligny. »

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

8 avril 2014 à 12 h 42 min

Très beau billet, tout est bien vu !



8 avril 2014 à 20 h 16 min

Merci pour cette découverte! =)



alexmotamots
10 avril 2014 à 10 h 06 min

Difficile sujet.



13 avril 2014 à 13 h 34 min

Un thème difficile. Mais j’ai bien envie de le lire, ne serait-ce que pour le chroniquer sur mon blog et peut-être ouvrir les yeux à certains jeunes, car malheureusement le SIDA est toujours là et certaines personnes ont tendance à l’oublier.





Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *