Titre : Aux frontières de la soif
Auteur : Kettly Mars
Éditeur : Mercure de France
Nombre de pages : 170
Date de parution : janvier 2013

Auteur :
Kettly Mars est née en 1958 à Port-au-Prince, Haïti, où elle vit toujours. Elle est l’auteur de cinq romans dont Saisons sauvages.

Présentation de l’éditeur :
Haïti, janvier 2011. Fito Belmar est architecte-urbaniste et écrivain. Après le succès de son premier livre, il vit aujourd’hui de ses rentes et mène une existence rythmée par les soirées bien arrosées avec ses amis… Mais il cache aussi un lourd secret : certaines nuits, il se faufile dans le camp de Canaan et approche de toutes jeunes filles que la misère vend au plus offrant. Gigantesque camp de réfugiés créé juste après le séisme de janvier 2010, Canaan est devenu depuis un immense bidonville regroupant quelque 80 000 personnes vivant dans la précarité, la violence et le dénuement.
Lorsqu’il accueille Tatsumi, une journaliste japonaise avec laquelle il n’a communiqué que par messagerie électronique, Fito doit jouer l’hôte parfait. Il n’est pas insensible au charme gracile de la Japonaise et un rapprochement amoureux semble possible… Tatsumi saura-t-elle ramener Fito vers une existence plus lumineuse ?

Mon avis :
Il faut beaucoup de détachement pour tenter de comprendre le mal qui pousse Fito, architecte et écrivain dans les entrailles de Canaan.
Canaan, ce nom biblique, est plutôt un camp de l’horreur où s’entassent les réfugiés depuis le séisme de Port au Prince en 2010.
 » C’est un autre monde, là-bas, Tatsumi, un pays perdu aux frontières de la soif. On y trouve des estropiés, des vieillards à la limite de la déshydratation, des adolescents qui tuent pour du crack, des gens qui prient à longueur de journée, des escrocs qui revendent la même terre spoliée. On vend des enfants à Canaan…le corps de petites filles…pour une bouchée de pain. »
Fito a vu périr son associé, sa femme et ses enfants lors du tremblement de terre. Marié et divorcé deux fois, il laisse tomber sa dernière amie et accueille une journaliste japonaise avec laquelle il échangeait sur Internet depuis son succès littéraire.
Quel est donc le tourment qui le fait sombrer dans l’horreur, qui le pousse à chercher une jeunesse perdue en ces corps de fillettes dont il abuse chaque vendredi. « Il avait le diable dans les reins« .
L’auteur donne aussi la parole à ces pauvres gamines contraintes d’aller sous la tente avec des papis pour sauver leur famille.
Et malgré le style très narratif de l’auteur, il m’a fallu lutter contre la répulsion que cet homme m’inspirait.
L »auteur souhaite montrer qu’au-delà des catastrophes qui tuent et meurtrissent les hommes dans leur corps et leur âme, des profiteurs s’enrichissent sur cette misère, aggravant encore et toujours le mal.
Toutefois, j’aurais aimé comprendre quel démon poussait Fito à agir de la sorte, « quel pouvait être la cause secrète et sombre du tourment qui le rongeait? ». Et je regrette que l’auteur en fasse parfois un être sensible et irresponsable.
De plus, sa rédemption passe par le corps de Tatsumi, certes majeure mais au corps trop enfantin, une alternative qui entérine les pulsions malsaines de cet écrivain en panne d’inspiration et d’amour.
L’auteur a un style agréable et un grand talent narratif qui sert son pays et dénonce des situations inacceptables. J’aurais toutefois aimé que Fito soit un peu plus diabolisé et les fillettes écoutées.

J’ai lu ce roman en tant que jurée du prixocéans

 

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 avril 2014 à 17 h 35 min

Presque certaine ne pas aimer ce livre..
Une sélection que je vis comme un véritable chemin de croix.



24 avril 2014 à 10 h 32 min

Oh la la le sujet et la façon dont il est traité me paraissent très difficiles !!!





24 avril 2014 à 15 h 57 min

Lu plusieurs bouquins sur Haïti et je préfère arrêter avant le trop-plein



24 avril 2014 à 16 h 14 min

j’ai lu un livre de cette auteure et il m’avait mise mal à l’aise…



alexmotamots
25 avril 2014 à 11 h 42 min

Un roman qui permet de découvrir l’envers du décor.



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