Titre : Le dernier amour d’Attila Kiss
Auteur : Julia Kerninon
Éditeur : Le Rouergue
Nombre de pages : 128
Date de parution : 6 janvier 2016
Après le succès de son premier roman, Buvard, qui lui a valu le Prix Françoise Sagan 2014, il me tardait de découvrir la plume de Julia Kerninon, cette jeune auteure nantaise avec son nouveau roman au titre prometteur, Le dernier amour d’Attila Kiss.
Le style est fluide, travaillé, agréable à lire et l’auteur ne se contente pas de narrer une simple histoire d’amour. Elle entre dans le sentiment amoureux la difficulté de la différence et le place dans un contexte historique particulier ( une rancœur contre l’Autriche qui m’a rappelé ma lecture récente du roman de Maja Haderlap, L’ange de l’oubli).
Attila Kiss, hongrois a cinquante et un ans lorsqu’il rencontre Théodora, une jeune autrichienne de vingt cinq ans. Elle est riche, intellectuelle, fille unique d’un des plus grands chanteurs de l’opéra de Vienne. Lui, a tout perdu, sa famille, ses enfants illégitimes, son métier et même son pays.
Budapest, lieu splendide intellectuel est aujourd’hui devenu un oasis pour les touristes occidentaux. Il hait les touristes et il garde une rancune profonde envers les Autrichiens. Depuis des décennies, les deux peuples sont des frères ennemis. L’Autriche a refusé la protection de la Hongrie contre les Turcs, a engagé la Hongrie dans la première guerre mondiale et l’a laissée sous le joug des russes après la seconde guerre.
Mais comment résister à cette invitation d’une Théodora lumineuse, solaire en recherche d’une figure de père.
» Un rugissement lourd, douloureux, voilà ce que j’ai entendu malgré moi de l’autre côté de la terrasse, un fleuve d’amour grondant qui m’appelait, qui réclamait une baigneuse téméraire. »
Attila, « homme sanguin, exigeant, sentimental » refusant de vieillir s’engage dans ce dernier amour avec fougue mais aussi avec un pressentiment atavique.
» Tu es entrée dans mon lit comme tes ancêtres dans mon pays. »
Ses hésitations, son comportement en font un homme complexe mais pas vraiment attachant. Et pour moi, l’arrière fond historique m’a semblé plus fort et intéressant que les sentiments des personnages.
Difficile de comprendre l’amour, « c’était ce qui nous échappe toujours au moment où nous le vivons- à quel point le sentiment amoureux est d’abord l’expérience confondante de l’intimité partagée avec l’altérité.«
Voici une façon originale et intelligente de traiter le sentiment amoureux.
Commentaires
Je viens de le commencer !
Bonne lecture
La couverture ne m’attire pas beaucoup, ton commentaire beaucoup plus et c’est le plus important
Oui un peu floue, la couverture. Elle peut prêter à la romance aussi.
CE que l’auteur semble dire du sentiment amoureux me tente.