Titre : Les marches de l’Amérique
Auteur : Lance Weller
Littérature américaine
Traducteur: François Happe
Titre original : American marchlands
Editeur : Gallmeister
Nombre de pages : 355
Date de parution : mars 2017

 

Que sont certains états des Etats-Unis au XIXe siècle?
 » rien d’autre que des marches frontières, rien d’autre qu’un territoire sauvage situé entre deux pays, où les hommes pouvaient aller mais où la loi ne les suivait pas. »
La construction de l’Amérique s’est faite par le feu, le fer et le sang. C’est bien ce que nous rappelle ce roman de Lance Weller.
Dans un chariot tiré par trois mules se tient le cercueil de Gouverneur recouvert de sel. Flora, une mulâtre instruite de toute beauté l’emmène au Mexique auprès de son père. Elle est escortée par Tom Hawkins, un homme séduisant et ténébreux qui devient sanguinaire lors de maux de tête insoutenables et Pigsmeat Spence, brave mais assez laid.
«  leurs zones d’espoir et de bienveillance étaient rabougries, tandis que le siège de la bienveillance chez l’un dépassait de beaucoup mes attentes et que, chez l’autre, les valeurs concernant la fermeté et la recherche d’un idéal étaient franchement étonnantes. »
Tom Hawkins est né en 1815 de John et Rachel Hawkins des migrants vers l’Ouest. Ils ont atterri près du Bois de la Haine. Tom, enfant peu bavard, révèle son caractère lors de la venue d’un groupe d’indiens sur leur terre. L’enfant de huit ans tient tête au chef indien du bout du fusil de son père, parle d’une voix douce et ferme mais son discours est celui d’un adulte. Le personnage hors du commun est bien planté dans ce décor de western. C’est après avoir tué son père devenu violent et alcoolique que Tom part sur les chemins sans réel but.
Il y retrouvera son ancien voisin, de deux ans son aîné, Pigsmeat. Un homme brave qui avait rejoint la milice créée pour combattre les Indiens dans le pays de la Rock River. A son retour, la mort de sa chère et tendre Mazy-Mae lui est insupportable.
Est-ce ainsi que naît la violence? Sans nul objectif que de suivre leur chemin, les deux hommes, enfin surtout Tom ( Pigsmeat se contentant de regarder son ami) tuent tous ceux qui agressent sans raison. Contrairement à l’affreux Kirker qui collectionne les scalps et tue sauvagement tous les habitants des villages, hommes, femmes et enfants pour le compte de l’Etat mexicain du Chihuahua. Nous sommes en pleine guerre du Mexique, le président James Polk souhaitant annexer le Texas.

Flora devient pour Tom et Pigsmeat le but ultime de cette errance dans une Amérique sauvage.
Dans le Tennessee, Flora était l’esclave sexuelle de Boss. Il l’a éduquée pour ne point trop s’avilir. Lorsque ruiné, Boss part en éclaireur au Mexique, c’est son fils, Gouverneur qui utilise Flora en la prostituant. Ce voyage est le seul moyen de reprendre sa vie et sa liberté en main. Elle sera la madone de nos deux desperados.

Au-delà de ce trio assez déconcertant, Lance Weller réserve quelques belles rencontres avec des personnages hors du commun comme le vieux shérif, Parker l’épicier ou le vieux Gaspar qui attend pour traverser la rivière. Toutefois, avec une construction non linéaire, une ambiance sauvage, quelques traits d’humour bien ancrés dans l’univers du western, ce roman, témoignage fiction d’une Amérique en construction dans le sang et la barbarie reste une lecture exigeante.
Wilderness, parfois aussi sauvage avec les horreurs de la guerre de Sécession, m’avait davantage séduit grâce à l’humanité des personnages. Ici, les personnages principaux et le décor naturel ne sont pas parvenus à susciter autant d’émotion.

Retrouvez l’avis de Mimi qui m’a accompagnée dans cette lecture.

Auteur

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Commentaires

7 mai 2017 à 8 h 57 min

Je l’ai mais je ne me suis pas encore lancé. Wilderness m’avait ébloui et je craignais que ce second roman ne sois pas aussi bon. Tu sembles le confirmer malheureusement.



    7 mai 2017 à 15 h 00 min

    Mimi a aussi un avis mitigé mais c’était un coup de coeur pour Léa(Touch Book). Je pense qu’il peut te plaire mais tu n’y trouveras pas ( je pense) cette dimension humaine et émotionnelle si bien infiltrée dans Wilderness.



7 mai 2017 à 10 h 40 min

Cette période m’a toujours fascinée, je vais me le prendre pour voir.



Laure Micmelo
7 mai 2017 à 18 h 47 min

Tu n’es pas assez enthousiaste pour me motiver …



9 mai 2017 à 14 h 54 min

Je préfère donc rester sur ma bonne impression de Wildeness.



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