Titre : Désirée Fe
Auteur : Zoé Valdés
Littérature cubaine
Titre original : La salvaje inocencia
Traducteur : Aymeric Rollet
Editeur : Arthaud
Nombre de pages : 360
Date de parution: 5 septembre 2018

Zoé Valdés est une auteure qui accorde une place importante au corps, au sexe, au désir et voue un amour contrarié pour La Havane. Avec Désirée Fe, sa jeune héroïne, elle nous entraîne vers les ébats sexuels d’une adolescente, dans le plaisir charnel, dernier espace de liberté dans un pays aux nombreuses interdictions.

Ma lecture actuelle ( La femme et le sacrifice d’Anne Dufourmantelle) rappelle que les pères sont pour beaucoup dans les provocations, les volontés sacrificielles de leur fille. Désirée Fe doit sa naissance aux torrides ébats sexuels de ses parents. Quand elle suit un père pèlerin imaginaire, elle est sous le choc de l’arrestation de son père.

« Parce que tu es une petite fille qui a besoin d’être mise en garde et tenue à l’écart des tentations. »

Adolescente, elle cherche la liberté auprès de Roman, son petit ami de dix-sept ans. Deux par deux, garçons et filles dansent sur les terrasses au son d’une musique interdite, fument, frottent leur corps sans jamais aller jusqu’au bout car chacun tient à respecter la virginité des filles.

Désirée Fe voudrait bien pourtant aller plus loin, elle aime Roman. 

«  Germaine de Staël avait raison : «  l’amour est l’histoire de la vie des femmes, c’est un épisode dans la vie des hommes. »

C’est avec Otto, un étudiant en génie civil dont le père est exilé aux Etats-Unis, qu’elle va aller plus loin dans la découverte des corps. 

Avec ces jeunes filles en fleur pas si innocentes que ça et ces garçons débordant de testostérone, le récit de cette jeunesse est souvent torride. Âme pudibonde s’abstenir. 

« J’ai besoin de la mer pour faire tomber la crasse, la saleté de mon corps et celle du « corps social » ».

Mais la sexualité débordante de cette jeune fille s’affiche comme un dernier espace de liberté dans un pays où tout est ennemi, tout est interdit. Et c’est avec une Désirée Fe tiraillée entre amour et plaisir, attachée à son pays, celui qui retient son père, une jeune fille touchante et attachante que nous découvrons toutes les aberrations d’un régime politique. Les deux facettes s’imbriquent parfaitement pour donner un roman charnel et politique. L’environnement prend une place importante, justifiant les actes des uns et des autres. 

Un très bon roman que je recommande à condition d’accepter les nombreuses scènes érotiques ( mais jamais vulgaires me semble-t-il) d’une jeunesse qui veut vivre pleinement en toute liberté. 

Je remercie la librairie Dialogues pour cette excellente lecture.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

17 décembre 2018 à 13 h 11 min

Je n’ai encore jamais lu cette écrivain. Elle a notamment été publiée par plusieurs maisons d’édition dont Actes Sud et Gallimard. Il faudra que je penche sur cette auteure cubaine un jour. Je sais que tu aimes comme moi les littératures du monde entier, entre autres, car tes goûts sont éclectiques. J’aime suivre ton blog régulièrement, repartager tes chroniques sur twitter notamment.



    17 décembre 2018 à 13 h 16 min

    Merci pour ta fidélité et le partage.
    Zoé Valdés est une auteure que j’aime beaucoup lire. Sensuelle mais aussi très engagée , elle n’hésite pas à dénoncer les abus de la dictature tout en gardant un amour profond pour son pays. Une culture qui transpire dans tous ses romans.



17 décembre 2018 à 13 h 55 min

Une lecture qui ne me tente pas plus que cela, malgré ton billet tentateur.



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