Titre : Un monde nouveau
Auteur : Anne Akrich
Éditeur : Julliard
Nombre de pages : 176
Date de parution : 7 mars 2019

 

Avec ce quatrième livre, Anne Akrich confirme sa place dans la littérature française. femme moderne, elle porte un regard sarcastique et avisé sur son époque.
Nous propulsant au cœur d’une start-up parisienne, #InFutureWebelieve, elle plante de suite le décor en nous inondant de ce nouveau vocabulaire de l’entreprise.

 » Notre quotidien se conjugue en réU et en work in progress, en target et en B2B, en achievement et en soft skills. »

Rassurez-vous, nous nous arrêterons là pour suivre Pandore, happiness manager, c’est à dire celle qui est chargée de veiller sur le bien-être de ses collaborateurs.
Chaque chapitre est constitué du rapport de l’entretien mené par Pandore avec un collaborateur de l’entreprise suivi d’une histoire qui permet de cerner ce qui le rend plus ou moins heureux.

Sylvothérapie, place des femmes dans le monde du travail, écologie, réseaux sociaux, dépendance de Netflix, fakenews, tweets indésirables, surmenage, selfies, conflits générationnels, nous sommes en plein dans cette époque, ce monde nouveau où chacun aspire à changer de vie, à trouver du sens sans pour autant savoir comment sortir de ce marécage dans lequel il joue depuis des années.

 » Cette Toile. Ce gros marécage où chacun peut dire et faire ce qui lui plaît. Ça a été notre bac à sable, ça, la boue dans laquelle nous avons joué. Ce que nous avons appris très tôt, c’est l’impunité. L’anonymat. La parole sans racine et sans trace. L’absence de conséquences. »

Même si le thème ne me passionne guère, j’ai beaucoup aimé la façon dont il est traité. Trentenaire lucide, concernée, Anne Akrich traite avec beaucoup d’ironie les dérives de notre époque. L’auteure a particulièrement bien harmonisé sa construction. D’un collaborateur à l’autre, les liens se tissent, abordant chacun des sujets. Pandore, celle qui a tous les dons, est le fil rouge, celle qui guide le récit faisant exprimer chacun sur ses propres maux.

Avec une conclusion perspicace, cette génération peut garder l’espoir d’un monde meilleur. Si les maux s’expriment avec des anglicismes, sont-ils si différents de ceux d’autres époques?

«  Les seuls problèmes de cette génération sont ceux qu’ils n’ont pas eu.« 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

8 avril 2019 à 14 h 01 min

Pas un sujet à priori qui me tente, mais pourquoi pas s’il est bien traité 🙂



annie-france belaval
8 avril 2019 à 14 h 44 min

Le thème m’intéresse mais je ne suis pas sure de l’aimer traité en roman; à voir



9 avril 2019 à 12 h 57 min

Une vision de notre époque qui a l’air intéressante.



9 avril 2019 à 19 h 24 min

Ce livre me semble bien troussé, alors, pourquoi pas s’il traverse ma rue !



10 avril 2019 à 10 h 20 min

S’il est bien écrit, pourquoi pas… même si on préfère généralement sortir des préoccupations du quotidien quand on lit…



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