Titre : Rita sauvée des eaux
Auteur : Sophie Legoubin-Caupeil
Illustrateur : Alice Charbin
Editeur : Delcourt
Nombre de pages : 176
Date de parution : 10 juin 2020

 

 

En 2017, Sophie et sa famille sont invitées à un mariage à Mumbai. C’est l’occasion de retrouver Rita, la mère du marié.

Les deux femmes se sont rencontrées à Pondichéry en 2015 mais leurs routes s’étaient croisées vingt-huit ans plus tôt. Sophie avait quinze ans lorsqu’en voyage avec ses parents et son frère en Inde, son père perd la vie en sauvant une jeune femme de la noyade. Trois ans plus tard, sa mère se suicide. Son frère garde des troubles psychologiques qui l’ont contraint à faire plusieurs séjours en psychiatrie.

Aujourd’hui mère de famille, Sophie a besoin de rencontrer celle que son père a sauvée au prix de sa propre vie pour refaire surface. Elle retourne sur la plage du Tamul Nadu, rencontre le surveillant de plage de l’époque, fouille dans les archives. Celle qui a bouleversé sa vie a maintenant un nom, Rita. Mais, pas encore un visage.

Grâce aux réseaux sociaux, Sophie retrouve sa trace et ose enfin lui envoyer un texto. C’est le début d’une conversation. L’une trouve le moyen de transformer son histoire, l’autre un espoir de pardon.

Cette histoire vraie est un très beau parcours de résilience, illustré par son amie, Alice Charbin. J’ai beaucoup aimé ses illustrations esquissées d’une plume légère, soulignées de couleurs pastels. Et notamment cette façon stylisée d’insérer des silhouettes bleues fantomatiques de ceux qui sont loin mais se matérialisent lorsque l’on pense à eux.

Cette belle histoire laisse aussi une place aux paysages, aux rythmes de vie et coutumes indiennes, avec notamment un immense respect pour les morts.

Un joli conte autobiographique entre journal intime et carnet de voyage. La douceur des traits et des couleurs donnent de l’apaisement à un souvenir douloureux. Histoire personnelle et découverte de l’Inde sont intimement mêlées, donnant une double richesse à ce joli album.

Chaque chapitre est introduit par une citation et j’aime beaucoup celle d’Andrée Chedid qui illustre parfaitement ce récit.

Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche
Ou te frayant un chemin.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *