Titre : Mon mari
Auteur : Maud Ventura
Editeur : L’Iconoclaste
Nombre de pages : 355
Date de parution : 19 août 2021
Une vie de couple
La narratrice est mariée depuis quinze ans avec celui qu’elle n’appellera jamais que sous le terme possessif de « mon mari ». Ses seuls problèmes sont quelques démangeaisons et une passion amoureuse intacte pour l’homme qu’elle a épousé.
Si je pouvais lui parler, je dirais à Phèdre qu’il est plus douloureux encore d’aimer celui qu’on possède déjà.
Ils ont deux enfants mais elle l’avoue franchement, elle leur préfère son époux. Si je devais la qualifier par trois adjectifs ( un de ses jeux préférés), je dirais qu’elle est obsessionnelle, excessive, contradictoire.
Pas de doute, entre Aimer ou Être aimé, elle choisit d’aimer. Mais en fait, elle veut les deux et ne supporte pas ce qu’elle interprète comme de l’indifférence chez son mari.
Il n’y a pas d’amour heureux
Films ou romans investissent sur les drames conjugaux. Les couples sans histoires n’intéressent personne. Maud Ventura prend le parti de corser une histoire de couple heureux. Et pour cela, elle campe une épouse qui pousse l’analyse à son paroxysme. Maniaque au point de catégoriser chaque jour de la semaine, de lui associer une couleur, cette femme est aussi une adepte des carnets.
Tenir des carnets me rassure et m’aide à garder le contrôle.
Elle note tout, décortique chaque attitude, chaque mot de son mari, guettant surtout les gestes d’indifférence. Bien évidemment, elle fouille dans ses affaires, à la recherche de la faille.
Excessive, elle est même infidèle par amour pour son mari. Que ne ferait-elle pas pour qu’il la remarque?
Elle rêve de gravité et de profusion quand son mari se contente de sobriété.
Une obsession lassante
Je suis entrée dans ce roman amusée par le comportement pétillant de la narratrice. Ses petits rituels sont étonnants, amusants, colorés. Et puis, je suis curieuse de voir comment l’auteur va corser cette histoire de couple parfait. D’autant plus, qu’elle glisse négligemment quelques mystères.
En prenant le parti de centrer tout le récit sur les obsessions de la narratrice, je frôle toutefois l’exaspération. Voire la lassitude si l’auteur ne parvenait pas souvent à mettre un peu de piquant et d’humour.
Mon mari est un premier roman original. On ne rencontre pas souvent un tel personnage, ni cette vision du couple. Le style reste basique mais fluide. J’ai beaucoup aimé la fin qui évite in extremis de tomber dans l’évidence ou la lassitude.
Commentaires
Je note, c’est le genre de choses qui me plaisent !
Je pense que cette épouse va t’amuser.
Je crois que c’est la fin qui m’a le plus plu.
Oui moi aussi. J’attendais cette prise de parole. Et elle ne m’a pas déçue
J’avais envie de lire ce livre, mais, quelques petites réticences
Malgré mes quelques bémols, je ne regrette pas de l’avoir lu. Il peut en être de même pour toi.
J’hésitais, je crois que tu as réussi à me convaincre !
J’en suis ravie!