Titre : Le grand feu
Auteur : Leonor de Recondo
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 224
Date de parution : 16 août 2023

 

Venise au XVIIIe siècle

Ilaria naît le 31 mai 1699. Elle est la sixième enfant d’un couple de tisserands. Peu avant son accouchement, la mère avait assisté à une messe chantée à la Piéta, célèbre institution vénitienne . Ayant déjà eu trois enfants mort-nés, elle promet de donner sa fille à la Piéta si tout se passe bien.
Ilaria entre dans cette institution pour jeunes orphelines dès son troisième mois. Elle est prise en charge par Bianca, la cousine de sa mère.
A six ans, Ilaria devient l’élève d’Antonio Vivaldi. Elle ne sort de la piéta que le jour de Noël pour rendre visite à ses parents et ses soeurs. Elle ne s’y sent pas chez elle.
Très vite, elle envie Prudenza Leoni, la fille d’une riche famille vénitienne, autorisée à prendre des cours de chant avec l’inaccessible Maria . Prudenza, en élève occasionnelle, ne porte pas l’uniforme blanc des orphelines. Pourtant bien différentes, les deux filles se lient d’amitié. Invitée par les parents de Prudenza, Ilaria fera sa première sortie hors de la Piéta. Elle découvre ainsi la beauté des canaux de Venise, le silence et la magie de cette ville.

Musique et Amour

Abandonnée de tous, Ilaria vit dans la musique. Lors de son premier concert, elle joue « pour donner chair »

Parfois, en répétitions, quand son corps parfaitement aligné avec son âme, sans aucune tension, dans une joie profonde, parvient à jouer, quand l’onde circule lentement, elle se dit, j’y suis. Je deviens la respiration du monde.

Lors d’un concert donné chez Prudenza, Ilaria prend littéralement feu. Un feu dévorant qu’elle éteindra en plongeant dans le canal.
C’est à cet instant que Paolo, le frère de Prudenza tombe amoureux de la jeune violoniste. Paolo est lui aussi un être incandescent. Il rêve de s’engager dans la guerre, de reprendre aux Ottomans les terres qui appartenaient à la Sérénissime.
Alors que les deux jeunes gens vivent une passion amoureuse, Paolo part à Tinos, sur les traces d’un père qui lui a inculqué de mauvais rêves.

La musique, même si elle veut s’en convaincre, est-elle réellement une compensation à l’amour manquant ?

Inspiration Violon

Leonor de Recondo est elle aussi un être frémissant. Violoniste, elle sait comment la musique prend possession des corps et des âmes. Cette incandescence se manifeste aussi dans son écriture.
Avec un style musical qui monte en puissance dans les moments incandescents puis se fait lyrique sur les canaux de Venise, elle rythme ce roman d’apprentissage pétri de passions.

Elle se demande si Venise est une ville d’eau parce que justement tout s’y enflamme.

C’est une joie de retrouver la ville de Venise en ce siècle où la musique, les carnavals primaient sur le tourisme. Un bel écrin pour mêler l’eau et le feu de ces destins romanesques.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



4 septembre 2023 à 18 h 19 min

Ca fait longtemps que je n’ai pas lu cette autrice. J’ai bien envie de lire ce roman et de renouer avec sa plume !





5 septembre 2023 à 7 h 23 min

Amours m’avait beaucoup déçue, et j’ai lu une critique de celui-ci lui reprochant sa briévete et sa tendance à survoler son histoire… j’hésite 🙂



    5 septembre 2023 à 8 h 19 min

    C’est toujours un roman court mais je n’ai pas l’impression qu’elle survole son histoire. Au contraire, celle-ci est bien concrète et elle est emportée par la plume et la musicalité de l’auteure. Je pense que tu peux tenter



5 septembre 2023 à 17 h 12 min

Une rentrée littéraire très italienne.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *