Titre : Bon voisinage
Auteur : Ruth Rendell
Littérature anglaise
Traducteur : Johan-Frederik Hel Guedj
Éditeur : Les deux Terres
Nombre de pages : 290
Date de parution : février 2014
Auteur :
Ruth Barbara Rendell est un auteur de romans policiers et psychologiques britannique, née le 17 février 1930 à Londres. Elle a également publié sous le pseudonyme de Barbara Vine.
Elle a reçu de nombreuses récompenses dont quatre Golden Dagger de l’Association britannique des auteurs de romans policiers et un Diamond Dagger pour sa contribution exceptionnelle à ce genre littéraire.
Présentation de l’éditeur :
À Hexam Place, rue chic de Londres aux maisons géorgiennes, employeurs et employés vivent en étant persuadés que les petites affaires des uns n’ont aucun secret pour les autres. Dex, le jardinier, doit être un idiot asocial pour vénérer autant son téléphone et les voix qui en sortent. Henry, le chauffeur, se fait de toute évidence exploiter par son employeur qu’il attend des heures dans sa voiture, tout en étant l’amant de la femme et de la fille de ce dernier. Quant à Montserrat, la jeune fille au pair, elle a certainement une aventure avec l’acteur de série qui s’invite chez elle à des heures indues. Mais lorsque ce dernier disparaît, il en va de même des certitudes de tous : à Hexam Place, la mort accidentelle et la folie pathologique se côtoient à tous les étages.
Mon avis :
Si vous n’aimez que les romans noirs angoissants, au suspense insoutenable, passez votre chemin. Par contre, si vous avez une préférence pour l’analyse de comportements face à une situation, ce roman de Ruth Rendell peut vous séduire.
Avec son flegme et sa sensibilité très britanniques, l’auteur décortique les personnalités de cette mini société anglaise de Hexam Place.
Sur une centaine de pages se dévoilent chaque riche propriétaire des demeures de la place ( une soi-disant princesse âgée, un riche banquier, un médecin, un couple d’homosexuels, un lord…) et chaque membre de leur personnel ( chauffeurs, jeunes filles au pair, secrétaires, jardiniers, nourrices…).
Petit quartier privilégié où chacun se connaît sans vraiment s’apprécier. Les riches propriétaires ne peuvent se passer de leurs gens de maison, mais ils les exploitent bien souvent sans sentiment ( sauf le docteur Jefferson qui considère son chauffeur Jimmy comme un ami). Les employés sont en première loge de toutes les frasques de leurs patrons et ont chacun des ambitions et motivations bien différentes.
La mort par accident de Rad Sothern, comédien de série télévisée et amant de Lucy Still, au cœur d’Hexam Place va bouleverser l’équilibre fragile du quartier.
Ruth Rendell construit patiemment son intrigue, en tissant les liens entre les différents personnages, en glissant des détails sur chacun. Rien n’est anodin, chaque petite brique aide à construire l’édifice.
Elle imbrique ainsi une histoire d’accident meurtrier avec une analyse de société. La haute société est peinte avec causticité ( une princesse dépassée par le monde moderne, femmes adultères, enfants relégués vers l’amour des gens de maison). Elle insère dans le quartier les minorités taboues ( Indo-pakistanais, les homosexuels, les roux, les fous meurtriers réinsérés dans la société) et toutes les formes de caractères humains ( arriviste, altruiste, intéressé, dévoué, maternelle, intègre, humain, fou, volage…)
Après avoir intégré l’ensemble des personnages, chose peu aisée car ils sont nombreux, le roman est agréable à lire. Dans cette mini société un peu dépassée et caricaturale, les personnalités sont particulièrement bien utilisées et analysées.
Si dans ce roman, l’auteur n’est pas un maître du suspense, elle est un maître de la construction et de la narration.
Du même auteur, retrouvez mon avis sur La cave à charbon.
Commentaires
Il a l’air pas mal.
Il est bien construit et bien écrit. Mais c’est plutôt un livre « détente » ce qui est toujours agréable à lire.
Il y a bien longtemps que je n’ai pas lu un Ruth Rendell.
Je ne connaissais pas et je viens d’en lire deux en peu de temps. Je pense que cela va me suffire pour quelques temps.
Juste une remarque, aucun lien ne mène chez moi, ni vers l’autre challenge (je te le signale car l’autre challenge m’intéressait et je ne peux pas m’y rendre).
Je ne mets jamais ( ou rarement) de lien sur mes logos en fin d’article. Les liens ( vers mes articles de présentation qui contiennent les liens vers les créateurs des challenge) sont dans la colonne de droite qui liste tous les challenges.
Mais tu as raison, c’est sûrement un manque pour les lecteurs du blog. Je vais y remédier. Dans ce cas, je suppose que tu préfères un lien direct vers l’article du créateur du challenge et non vers mon article de présentation ? Merci pour ta remarque.