Titre : L’exception
Auteur : Auður Ava Ólafsdóttir
Littérature islandaise
Traducteur : Catherine Eyjólfsson
Nombre de pages : 352
Date de parution : 3 avril 2014
Auteur :
Auður Ava Ólafsdóttir est née en 1958. Elle a fait des études d’histoire de l’art à Paris et a longtemps été maître-assistante d’histoire de l’art à l’Université d’Islande. Directrice du Musée de l’Université d’Islande, elle est très active dans la promotion de l’art. À ce titre, elle a donné de nombreuses conférences et organisé plusieurs expositions d’artistes.
Auður Ava Ólafsdóttir vit à Reykjavík. Elle parle parfaitement le français.
Présentation de l’éditeur :
« Tu seras toujours la femme de ma vie. »
Dans le vacarme d’un réveillon de nouvel an, María n’entend pas ce que Floki, son mari, lui annonce : il la quitte pour son collègue, spécialiste comme lui de la théorie du chaos.
Heureusement, dans la nuit de l’hiver polaire, Perla est là, charitable voisine d’à peine un mètre vingt, co-auteur de romans policiers et conseillère conjugale, qui surgit à tout moment de son appartement de l’entresol pour secourir fort à propos la belle délaissée…
Ni Perla la naine surdouée, ni María l’épouse idéale démunie devant une orientation sexuelle désormais incompatible, ni les autres acteurs de cette comédie dramatique à l’islandaise – adorables bambins, belles-familles consternées ou complices, père génétique inattendu – ne détournent le lecteur d’une alerte cocasserie de ton, d’une sorte d’enjouement tendre, de brio ininterrompu qui font de l’Exception un grand roman de la déconstruction et de la reconstruction narcissique à la portée du commun des mortels.
Mon avis :
Je me sens toujours curieusement bien dans les romans d’Audur Ava Olafsdottir. Est-ce à cause des paysages islandais où les nuits sont longues, le climat rude, la mer noire et les champs de lave fantomatiques. Est-ce à cause de ses personnages très ouverts, parfois un peu fous mais toujours d’un grand naturel ? Est-ce pour cette omniprésence de la nourriture, des animaux et surtout des enfants aussi jeunes et mignons ?
Il me semble que c’est un tout qui crée une atmosphère à la fois naturelle et un peu exceptionnelle.
Un mari qui fait son coming-out ( ou qui sort du placard comme on dit chez eux) le jour du réveillon de la nouvelle année après onze ans de mariage, une voisine naine, bien souvent martyrisée dans sa jeunesse qui ne se libère que par l’écriture, un père biologique jamais rencontré qui surgit brusquement, de faux jumeaux adorables, une demande d’adoption vieille de six ans qui donne enfin une réponse positive, cela fait beaucoup de choses pour Maria qui tout d’abord étonnée, déboussolée prend ensuite chaque évènement avec calme et sérénité puis envie de changement.
» On sait ce que c’est le désordre des sentiments, quand on cherche sans fin où poser son âme, quand on ne se sent nulle part chez soi, en proie à un spleen chronique... »
Elle tombe des nues face à la révélation de son mari, elle ne s’est aperçu de rien en onze ans de mariage alors que ses souvenirs sont plein d’éléments flagrants de l’inconstance de son mari. Parce que Maria est une rêveuse, une femme qui travaille dans l’humanitaire toujours prête à écouter les autres.
» – Tu me donnes trop dit-il. Aucun homme n’en vaut la peine.
C’est vrai, je n’irais pas offrir à mon mari une pauvre fleur brisée sous cellophane, mais je déverserais sur lui une pluie de roses multicolores, des centaines de roses dont chacune serait une nuance de mon amour, infini, inconditionnel. »
Malgré les bouleversements de la vie affective de Maria, il émane de ce roman une grande légèreté, une étonnante douceur. L’humour de la naine Perla qui écrit en même temps un roman sur le bonheur matrimonial n’y est pas étranger.
» Si un romancier introduit un nid, c’est qu’il doit y avoir un symbole. Un nouveau départ, une nouvelle vie, comme un oisillon ou un enfant, sans aller chercher plus loin. »
N’est-ce pas Perla ?
J’avais adoré Rosa Candida, j’avais beaucoup aimé L’embellie (notamment dans sa dernière partie), j’ai aimé celui-ci…
L’embellie, le précédent roman d’Audur Ava Olafsdottir paraîtra au mois de mai en format poche aux Éditions Points.
Auður Ava Ólafsdóttir sera présente :
au Festival Littérature & Journalisme de Metz du 11 au 13 avril.
à Paris du 14 au 17 avril.
à la Comédie du Livre de Montpellier du 23 au 25 mai.
Commentaires
J’ai l’Embellie dans ma PAL et, à la lecture de ta chronique, je note également celui-ci
Encore une PAL qui s’alourdit
Moi aussi j’ai beaucoup aimé ses deux précédents, alors évidemment, je ne peux que vouloir à tout prix lire celui-ci !!!
Je n’ai jamais lu cette auteure, mais ces romans sont dans ma PAL depuis un petit moment maintenant !
A découvrir. J’espère que tu aimeras.
Comme toi, j’aime beaucoup cette auteure et l’atmosphère qui se dégage de ses romans. Je lirai celui-ci aussi, c’est certain.
Oui, c’est davantage une question d’atmosphère. Ici, quoique le sujet soit original et bien traité, je ne peux pas dire que ce soit d’une grande profondeur mais il y a cette ambiance indéfinissable qui m’a accrochée à l’histoire et au personnage de Maria.
Je n’ai lu que Rosa Candida d’elle. Comme tu dis j’ai vraiment ressenti une atmosphère spéciale à la lecture de ce livre. Apparemment d’après ce que tu dis ici c’est sa marque de fabrique.
Cela doit être l’atmosphère islandaise. On y retrouve la grande ouverture d’esprit et la sérénité des nordiques. Et je suis très réceptive en ce qui concerne les romans de cette auteure.
C’est cette atmosphère un peu exceptionnelle qui m’a gêné à la lecture de son premier roman.
Alors, passe ton chemin. Il y a tant d’autres routes.
Je n’ai lu que Rosa Candida mais je t’avoue que l’ambiance m’a beaucoup gênée, du coup je pense que ce livre a de grandes chances de ne pas me plaire !
Selon moi, Rosa Candida est le roman le plus réussi. Si tu n’as pas aimé l’ambiance, c’est sans doute que l’auteur n’est pas pour toi. Elle a un univers assez marqué.
Lu et aimé : http://claraetlesmots.blogspot.fr/2014/04/audur-ava-olafsdottir-lexception.html
Je vais vite aller te lire. Merci
Je suis en train de lire. j’aime beaucoup moi aussi cette atmosphère mais je pense que ce ne sera pas le coup de cœur que j’ai eu avec Rosa candida.
Même réaction. Il me manque le parfum des roses mais j’aime beaucoup l’ambiance que l’auteur parvient toujours à créer