Titre : Détails d’Opalka
Auteur : Claudie Gallay
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 224Date de parution : avril 2014
Auteur :
Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L’Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d’encre et prix du Salon d’Ambronay), Dans l’or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008, Grand Prix des lectrices de Elle). Aux éditions Actes Sud : L’amour est une île (2010) et Une part de ciel (2013).
Présentation de l’éditeur :
Évocation subjective et captivante de la vie, de l’œuvre et de l’engagement si singuliers du peintre Roman Opalka, le sculpteur du temps, qui éclaire de façon inattendue la création romanesque de Claudie Gallay, et établit une filiation secrète entre les deux œuvres
Mon avis :
» Opalka a consacré toute sa vie à raconter la fuite du temps, il en a creusé l’idée, l’a développée, ramifiée jusqu’à sa philosophie et complète perfection, pour en faire un programme, une œuvre d’art qui illustre parfaitement l’idée qu’un artiste qui travaille au plus près de sa vie peut rejoindre un universel qui nous concerne tous. »
Opalka, peintre polonais né en 1931 consacre son oeuvre à la sculpture du temps. De 1965 à sa mort, il écrit en peinture blanche sur un fond noir les nombres de 1 à son infini atteint lors de sa mort. Enfermé dans le noir d’un camp de concentration, élevé dans l’attente, sa vie influence son oeuvre. Le fond noir de ses toiles sera atténué de tableau en tableau avec 1 pour cent de blanc jusqu’à devenir « ce mur blanc » vers lequel nous avançons. Très vite, il associe à ses tableaux, une photo de son visage vieillissant toujours dans la même exposition et la même tenue. Puis la voix de l’artiste égrenant cette succession de nombres peints rythmera la monotonie de l’épreuve.
Claudie Gallay a aussi ce rapport au temps dans ses romans. Dans Seule Venise, la narratrice se photographie chaque mois et dans Une part de ciel, Carole photographie chaque jour une même scène. L’intérêt de l’auteur pour ce peintre de l’infini ne pouvait donner qu’une belle rencontre.
Dans ce court récit, Claudie Gallay m’a fait découvrir un artiste que je ne connaissais pas, m’a intéressée à son analyse de l’oeuvre grâce à une réflexion pertinente sur le passage du temps, sur l’art conceptuel, sur le sens de la vie d’un artiste.
» Chaque homme se construit à partir du sens qu’il donne au temps. »
» C’est seulement quand on tourne le dos à ce que l’on doit faire qu’on se perd. »
» L’art doit rendre heureux. Être questionnée, interpellée, émue, émerveillée, c’est ce que je recherche dans une œuvre. »
» Je n’écris pas pour laisser ma trace mais pour donner de l’épaisseur au temps que j’ai à vivre. »
» L’œuvre d’Opalka, c’est de la vie, il ne revient pas en arrière, il ne recommence rien, il avance avec ses erreurs et il continue. »
Et l’excellence de l’auteur est de savoir communiquer sa passion pour un artiste qu’elle n’a jamais osé rencontrer mais qui guide son oeuvre, de parvenir à insuffler un rythme et même un suspense dans ce récit de la vie d’Opalka en décrivant » l’allant tenace d’un homme qui s’avance vers la mort. »
Un peu déçue par le dernier roman de Claudie Gallay, Une part de ciel, je retrouve ici une auteur qui sait communiquer ses passions, provoquer le questionnement du lecteur, émouvoir par ses doutes et son acharnement à comprendre.
» J’aime l’art quand il me raconte une histoire, qu’il m’égare, m’enivre, me trouble ou me dérange, pas quand il va dans le mur en une surenchère qui frise la supercherie. »
Si je remplace « l’art » par « un livre« , vous comprendrez pourquoi j’ai vraiment aimé cette lecture.
Vous trouverez sur le site officiel de Roman Opalka sa biographie complète et les photos de son œuvre.
Roman Opałka (né le 27 août 1931 en France, mort le 6 août 2011 à Chieti en Italie) est un peintre franco-polonais.
De 1965 à sa mort, il se consacre à l’œuvre de sa vie dont le but est d’inscrire une trace d’un temps irréversible. Ses moyens d’expressions sont majoritairement ses « Détails » (ces fameuses suites de nombres peintes sur toile), des autoportraits photographiques, des enregistrements.
Commentaires
Je n’avais pas connaissance de Claudie Gallay avait écrit sur cet artiste, intéressant je note pour une prochaine lecture.
Je peux te le déposer si tu veux
Oui, merci de ta proposition. Si ça t’arranges, je suis chez moi vendredi matin.
Je ne connais pas l’artiste… et toujours pas l’auteure ! Mais j’ai un de ses romans dans ma PAL…!
Je ne connaissais pas ce peintre non plus. Et Claudie Gallay m’en a donné une belle approche.
Elle en parlait l’autre jour au Carnet d’or… c’était tentant !
Ça pourrait te plaire, je pense
Merci pour la visite sur mon blog. Si vous aimez l’art, je vous recommande aussi ce roman très fort de Philippe le Guillou, prix Médicis 1997;c’est une autre approche très intéressante de la création.
Je vous remercie pour ce conseil. Je note
une auteure que j’apprécie bcp, alors je me laisserai surement tenter par ce livre!
Une belle découverte
Le thème ne me tente pas..
Dommage!
Cela fait longtemps que je n’ai pas lu Claudie Gallay. Et cette vie d’homme me tente bien.
Il y a aussi des destins d’homme et Claudie Gallay parvient â nous attacher à celui d’Opalka. A lire
J’ai lu un article sur cet artiste. J’aime l’écriture de Claudie Gallay, même si je n’ai pas lu son précédent (pas envie). Par contre, je note vraiment celui-ci. Très envie de le lire
Je n’avais pas trop accroché au dernier roman mais là ce fut une très belle lecture.
Une sacré recherche du temps perdu….. Un artiste découvert par hasard et qui me pose encore question.
Dédier toute sa vie à compter le temps qui passe. Etrange façon de le perdre. En tout cas, Claudie Gallay en parle bien.
Merci pour ce bel éclairage sur ce texte qui m’intriguait.
Un éclairage sur Opalka et sur Claudie Gallay en même temps.
Une découverte pour ce roman, que je ne regrette pas, Je te le rapporte aujourd hui.
Contente que tu l’ais apprécié.