Titre : Sarah Thornhill
Auteur : Kate Grenville
Littérature australienne
Traducteur : Mireille Vignol
Éditeur : Métailié
Nombre de pages : 256
Date de parution : 2 mai 2014
Auteur :
Kate Grenville est née en 1950 à Sydney. Ses romans sont des best-sellers dans tous les pays anglo-saxons. Ils ont remporté de nombreux prix, dont l’Orange Prize et le Commonwealth Writers’ Prize et sont traduits dans le monde entier.
Son roman Le Fleuve secret s’est vendu à plus de 270 000 exemplaires et a été sélectionné pour le Man Booker Prize.
Présentation de l’éditeur :
Sarah Thornhill est la fille cadette de William Thornhill, ancien bagnard devenu propriétaire terrien le long du fleuve Hawkesbury, des terres hantées par le souvenir de leurs anciens occupants aborigènes méprisés et massacrés. À la mort de sa mère, son père s’est remarié avec une femme ambitieuse et bornée. Mais Sarah mène une vie heureuse près de ce père qu’elle aime. Elle est amoureuse du beau Jack qui l’aime aussi. Pourquoi donc tous s’obstinent-ils à empêcher cet amour ? Quel secret peut bien cacher son père par ailleurs si généreux et attentif ?
Elle devra chercher des réponses dans un passé que tous s’appliqueront à dissimuler et par-delà les mers, en Nouvelle-Zélande, où son frère a disparu en laissant une fillette à demi maorie que William Thornhill est bien décidé à considérer comme faisant partie de la famille, au grand dam de sa femme.
Kate Grenville crée des personnages attachants et des histoires passionnantes, elle sait aussi que les vérités les plus fortes peuvent avoir besoin de détours pour se manifester au grand jour.
Pour son roman Sarah Thornhill, Kate Grenville s’est inspirée de l’histoire de sa famille.
Mon avis :
Kate Grenville nous transporte en Nouvelle Galles du Sud (Sud est de l’Australie), pays immense où la nature est sauvage, les distances énormes et les habitants de multiples horizons. Nous sommes au XIXe siècle, à l’époque où les bannis installés sur l’île ont fini par créer de riches exploitations, où les colons irlandais s’installent délogés en leur pays par les Anglais et où les natifs, vulgairement appelés les Noirs ou les Naturels sont relégués dans des zones de pauvreté.
Sarah est la seconde fille d’un banni remarié avec Meg, une acariâtre belle-mère pour les cinq enfants vivant sous le toit de Pa Thornhill. Dans cette famille, l’éducation n’a pas d’importance. Mieux vaut être illettré mais avoir un domaine, une richesse. Un banni reste toujours un peu paria mais ses origines se font oublier quand il a fait fortune. Par contre, un Noir ou un fils d’un colon et d’une naturelle seront à jamais la cible de violences et d’ostracisme.
En grandissant, Sarah, jeune fille avide de liberté et d’indépendance, perçoit dans la réserve de son père et dans son attitude face à la misère des Noirs un passé caché aux enfants. Lorsqu’elle apprend qu’un quatrième fils a quitté le toit familial avant sa naissance, elle tente d’en comprendre les raisons. Cette ambiguïté face aux naturels se marque alors davantage quand son ami Jack ramène la fille que son frère Will, décédé en mer, a eu avec une indigène de Nouvelle Zélande. Quand sa belle-mère lui interdit de partir avec Jack, ce noiraud dont elle est amoureuse, son monde vacille et elle ne peut que s’enfuir.
« Quand on se fait seul, on veut en faire profiter les enfants. On ne veut pas les voir tout jeter et retourner là d’où on vient. »
Alors Sarah va grandir, trouver un moyen de fuir cette affreuse belle-mère et vivre une vie certes difficile mais indépendante dans un lieu un peu désert mais propice aux rêveries. Elle découvre l’isolement mais aussi l’amitié et peut-être l’amour. Mais où qu’elle soit, elle garde une étrange attraction pour ces Noirs obligés de quémander auprès des Blancs.
Kate Grenville nous offre le beau récit de cette jeune fille qui doit grandir avec les erreurs du passé de ses ancêtres, trouver sa place sur cette terre rude où se côtoient autochtones, bannis et colons. L’auteur (ou le traducteur) a souhaité rester dans l’authenticité du pays et de l’époque en utilisant un style peu littéraire avec des expressions lourdes et répétitives ( « que j’ai dit », « que je lui ai répondu », « j’ai pas ») ce qui casse un peu le rythme et la sensibilité du récit.
Ce roman m’a un peu fait penser à Une terre d’ombre de Ron Rash. Alors si vous l’avez aimé, celui-ci peut aussi vous plaire.
Commentaires
Je devrais le découvrir sous peu… Très tentée par cette ambiance moi… Je te dirai ! 😉
Je viendrai lire ton avis. A bientôt
Oh oh ! la comparaison avec le Ron Rash me donne très envie de découvrir ce roman !
Préférence tout de même pour Une terre d’ombre, qui n’était pas mon meilleur roman de Ron Rash. Mais il y a quelque chose dans l’ambiance, l’environnement, l’histoire.
j’ai lu le premier : le fleuve secret qui m’avait modérément plu mais je note celui là pour un jour de disette
Je ne connaissais pas du tout l’auteur. C’est une bonne lecture mais je ne vais pas non plus devenir fan.
Je me laisserai bien tenter par ce dépaysement.
Dans un tout autre genre, j’ai enchaîné avec un autre australien.
Une auteure que j’ai envie de découvrir… d’autant plus si tu évoques Ron Rash !
Ron Rash a sûrement plus de rondeur et de maîtrise de l’intrigue, en tout cas dans les deux premiers romans que j’ai lus.
Mais il y a ici aussi une histoire de famille qui perturbe les destins, la puissance d’une terre et de son histoire, des personnages sensibles et rudes. Bon, tu verras bien si tu le lis.
Tu ne sembles pas si enthousiaste que ça, je laisse tomber ce livre
Zazy sait lire entre mes lignes…en fait, j’aime aussi qu’un livre me surprenne. C’est une belle histoire mais un peu classique.
C’est tout à fait le genre de roman historique que j’aime, je note !
Assez classique mais attachante.
J’avais nettement préféré « Le fleuve secret », plus prenant et plus intéressant au niveau de l’arrivée de bannis et des colons.
J’essaierais bien Ron Rash que je ne connais pas…
Je note donc ce titre pour plus tard. Merci
Ceci explique cela, je n’aime pas Ron Rash et du coup, je n’ia pas aimé celui-ci… J’ai trouvé le style déplaisant notamment.. Mais il semble faire l’unanimité chez les blogueurs…
Mon association n’est donc pas mauvaise. Et ce n’est donc pas un genre pour toi.