Titre : Le détroit du loup
Auteur : Olivier Truc
Éditeur : Métailié
Nombre de pages : 416
Date de parution : 4 septembre 2014
Auteur :
Journaliste depuis 1986, Olivier Truc vit à Stockholm depuis 1994 où il est le correspondant du Monde et du Point, après avoir travaillé à Libération. Spécialiste des pays nordiques et baltes, il est aussi documentariste pour la télévision. Il est l’auteur de la biographie d’un rescapé français du goulag, L’Imposteur (Calmann-Lévy).
Présentation de l’éditeur :
Le printemps dans le Grand Nord, une lumière qui obsède, une ombre qui ne vous lâche plus. À Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique, tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance… Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent.
En ville les héros sont les plongeurs de l’industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, d’origine sami.
Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina une autre quête se joue, plus intime, plus dramatique. Elle l’entraîne à la recherche de ce père disparu dans son enfance. Une histoire sombre va émerger, dévoilant les contours d’une vengeance tissée au nom d’un code d’honneur implacable.
Après Le Dernier Lapon qui mettait pour la première fois en scène la police des rennes, Le Détroit du Loup, deuxième roman d’Olivier Truc, confirme ses talents de raconteur d’histoires et sa capacité à nous emmener sur des terrains insoupçonnés.
Mon avis :
L’auteur a reçu en 2013 pour Le dernier lapon une quinzaine de prix littéraires. J’avais trouvé ce « roman noir passionnant par sa quête aux indices, intéressant pour la découverte d’une civilisation, fascinant pour son atmosphère dans un climat rude, humain pour l’intimité cachée de ces bergers un peu rustres, moderne pour les rivalités politiques et économiques« .
On ne change pas une bonne recette et Olivier Truc se lance dans une nouvelle enquête de la brigade des rennes avec le même duo mixte, Klemet Nango et Nina Nansen. Si dans le précédent roman, l’auteur partait de l’histoire de Klemet, sami dont le grand-père avait été exclu du métier d’éleveur de rennes, on découvre ici le passé du père de Nina, ancien plongeur dans les années 80. Car les rivalités économiques sont ici entre les compagnies du pétrole et du gaz, avides de profit sur les nouveaux gisements de la mer de Barents et les bergers samis. Markko Tikkanen utilise tous les moyens de chantage pour récupérer des terrains utilisés par les bergers au profit des sociétés d’exploitation.
L’intrigue commence avec la mort d’un jeune berger, Erik Steggo. Surveillant la traversée des rennes dans le détroit du loup, il se noie en tentant de sauver les rennes du troupeau étrangement paniqués. C’est son ami de jeunesse, Nils Sormi, sami devenu plongeur pour une compagnie pétrolière qui repêche le corps. De jeunes hommes, samis ou pêcheurs sont de plus en plus attirés par les salaires offerts aux plongeurs oubliant parfois les risques d’un tel métier. Les disparitions s’enchaînent autour de ce conflit entre sociétés pétrolières et samis.
L’auteur excelle à raconter et parvient à nous transporter au cœur d’un autre mode de vie. Il maîtrise parfaitement son intrigue et nous délivre petit à petit les ficelles de son scénario complexe. Les adeptes de romans noirs dépaysants qui n’auraient pas lu Le dernier lapon seront, je pense, ravis. Car, même si nous approchons mieux les personnages en ayant connaissance de la première enquête, les deux romans sont indépendants. Mais, personnellement, ayant surtout apprécié la découverte d’une civilisation avec le premier roman, j’ai retrouvé ici une trop grande similitude.
Même problématique (rivalités entre économie et patrimoine), même reprise d’un jeu de piste autour du sacré, la longueur des jours remplacent celle des nuits et même relation entre Klemet et Nina.
Le détroit du loup est une très bon roman noir mais j’ai perdu le côté novateur et fascinant du premier roman Le dernier lapon.
Commentaires
Je n’ai pas été emballée non plus…
J’avais aimé son premier thriller, je pense tenter cette deuxième aventure 🙂
Oui, il est aussi bien fait.
Je n’ai toujours pas lu le premier, j’attendrais donc un peu pour le second tome.
Lire avant Le dernier lapon permet de se familiariser avec les personnages et l’univers mais celui-ci paraît alors moins novateur.
Le roman précédent est toujours sur mon étagère en attente de lecture. Je ne sais plus comment les classer, ; par ordre d’urgence ou alpha, rien n’y fait, je ne vois pas la pile diminuer
Normal, tu es toujours tentée. Je te conseille une pioche les yeux fermés…ou un classement par humeur.
Quand tu auras besoin de froid et de dépaysement, prends Le dernier lapon.
J’ai aimé l’ambiance, moins l’intrigue.
Oui, mais l’ambiance c’était surtout la belle découverte du premier roman. Donc, là, il me manque quelque chose. Mais il me semble avoir lu que l’auteur « partirait » au Moyen Orient par la suite. Autre albiance