Titre : Les vaisseaux frères
Auteur : Tahmima Anam
Lettres du Bangladesh
Titre original : The bones of Grace
Traducteur : Sophie Bastide-Foltz
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 384
Date de parution : 11 octobre 2017

Zubaïda, la narratrice de ce roman, fait partie de la jeune génération du Bangladesh. Celle comme l’auteur d’une double culture avec le coeur dans leur pays de naissance et la culture d’un pays d’adoption ( les Etats-Unis pour la narratrice et Londres pour Tahmima Anam).

A la veille de repartir pour une expédition au Pakistan à la recherche de fossiles d’une baleine à pattes, cette jeune paléontologue promise à Rachid, son amour bangladais de jeunesse, rencontre Elijah, un jeune américain doctorant d’Harvard.
Pour la jeune femme, adoptée et élevée par une famille aisée du Bangladesh, cette rencontre amoureuse remet en cause son équilibre.
«  chaque fois que je repense à mes parents m’annonçant que j’ai été adoptée, j’éprouve une sensation de mort. Comme si la personne que j’ai été toute ma vie se révélait être un imposteur, un fantôme. »
Doit-elle suivre son avenir tracé, équilibré auprès de Rachid qu’elle connaît et aime depuis l’enfance, par respect envers sa famille d’adoption à laquelle elle doit tout et qui s’est battue pour un pays qu’elle est «  forcée d’aimer » ou succomber à la passion amoureuse pour un étranger?
« Quitter Rachid aurait été comme laisser mon enfance derrière moi. »

Les fouilles au Pakistan et surtout son engagement auprès d’une chercheuse britannique pour un reportage sur la conditions des ouvriers dans un chantier de démantèlement de navires à Chittagong ( port du Bangladesh) vont plonger Zubaïda dans un questionnement intime la confrontant à ses origines et à la misère de ses compatriotes.

Le roman est une longue lettre à Elijah dans laquelle Zubaïda confie ses hésitations, ses renoncements, la quête de ses origines. Tiraillée entre son engagement, son devoir envers ceux auxquels elle doit tout et son amour viscéral pour Elijah, Zubaïda se perd, se trompe. Elle reste une personne incomplète. Seule la quête de ses origines pourra l’aider à trouver son chemin.

Après Une vie de choix ( Editions Lew Deux Terre, 2011) et Un bon musulman, les deux premiers volumes de cette trilogie ( que je n’avais malheureusement pas lus) apparemment plus ancrés dans l’Histoire du Bangladesh, Tahmima Anam construit ici un récit romanesque sur l’identité et l’amour . Le chantier de démantèlement des navires nous montre les conditions particulièrement difficiles des ouvriers exploités sans le moindre souci de leur sécurité, le travail des enfants, l’exil nécessaire des hommes pour subvenir aux besoins de leur famille. Mais l’essentiel reste pour moi trop axé sur cette douleur amoureuse, cet amour rendu impossible par la différence de culture entre une jeune femme liée intimement à son enfance et cet américain libre et patient.

L’avis d’Atasi et de Quatre sans quatre.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

11 décembre 2017 à 13 h 11 min

Je ne te sens pas pleinement convaincu.



    11 décembre 2017 à 13 h 50 min

    Je pense que les deux premiers volets sur l’histoire du pays m’auraient davantage intéressée. De bonnes choses dans celui-ci mais j’ai toujours du mal avec ces femmes qui comprennent leurs sentiments mais tergiversent sans fin. Bon, j’imagine que son éducation la bride beaucoup.



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