Titre : Quand je te frappe
Auteur : Meena Kandasamy
Lettres indiennes
Titre original : When I hit you
Traducteur : Myriam Bellehigue
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 256
Date de parution : 4 mars 2020

 

La narratrice, écrivaine de gauche, a passé une enfance et une adolescence sans heurts à Chennai. Son seul souci était de trouver le grand amour.

Elle le trouve lorsqu’elle est étudiante dans le Kerala auprès d’un homme politique de vingt ans son aîné. En Inde, les hommes politiques aiment se revendiquer célibataires. La jeune femme renonce à un homme qui ne pourra jamais le prendre en compte dans sa vie. Elle retourne à Chennai pour oublier.

Bénévole pour des campagnes en ligne, elle fait la connaissance de son futur mari, un ancien guérillero marxiste. Ils se marient très vite et déménagent à Bangalore. Rapidement, dès la seconde semaine de mariage, son époux lui demande de quitter ses réseaux sociaux. Puis il répond à ses mails et ne lui accorde que trois heures par semaine sur Internet.

« Ma carrière d’écrivaine est foutue

Ce pervers narcissique la cantonne à la cuisine, lui interdit de se faire belle. Vient ensuite la violence physique puis sexuelle.

On se demande toujours ce qui empêche une femme de sortir d’une relation violente. En se confiant à ses parents, la narratrice n’obtient que des incitations à la patience et l’indulgence. De manière plus universelle, elle pense que l’espoir bien plus que la honte, enchaîne les femmes à ce genre de mariage.
Le doute, aussi, peut-être. Son mari la convainc qu’elle n’est qu’une écrivaine bourgeoise féministe. Que son écriture peut le mettre en danger.

« Mon mari est le sorcier de notre couple. Il veut éliminer les démons qui, selon lui, me possèdent. »

En variant les genres, Meena Kandasamy atténue la violence du sujet. En écrivaine, elle jongle avec les formes de narration. Plans de cinéma, lettres à des amants fictifs, compositions orales. C’est une manière de prendre du recul, de voir les choses autrement, de s’offrir de courtes pauses de respiration pendant ces quatre mois de mariage et de souffrance.

« En Inde, une épouse est brûlée toutes les quatre-vingt-dix minutes.» Mais le drame des violences conjugales est universel. Meena Kandasamy le confirme en ajoutant en exergue de ses chapitres des citations d’auteurs de tous les pays.

Avec un regard étranger, dans un pays où les femmes sont particulièrement en danger, l’auteur traite avec originalité d’un drame universel. Un témoignage toujours essentiel littérairement mis en valeur en évitant l’écueil du pathétisme.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

13 mars 2020 à 12 h 08 min

Cela n’a rien à voir avec le contenu du livre, mais c’est perturbant à quel point la jeune femme sur la couverture ressemble à une de mes amies.



13 mars 2020 à 14 h 38 min

une de mes prochaines lectures



15 mars 2020 à 4 h 45 min

Je pense que c’est trop dur pour moi… du moins, ces temps-ci…



17 mars 2020 à 13 h 48 min

Un billet tentateur sur un roman qui ne me tentait pas plus que cela.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *