Titre : L’invention de nos vies
Auteur : Karine Tuil
Éditeur : Grasset
Nombre de pages : 504
Date de parution : août 2013
Auteur:
Karine Tuil, née le 3 mai 1972 à Paris, est un écrivain français.Après des études de droit et un diplôme de l’Université Paris II, Karine Tuil est l’auteur de neuf romans, d’une pièce de théâtre et de plusieurs scénarios.(source Wikipédia)
Présentation de l’éditeur :
Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »… Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c’était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c’est la déflagration…
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu’illustre ce roman d’une puissance et d’une habileté hors du commun, où la petite histoire d’un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.
Mon avis :
Le roman de Karine Tuil fut une très belle expérience de lecture.
Sur les soixante premières pages, j’ai senti l’agacement face à ce style syncopé, brutal qui utilise les associations de synonymes séparés par des slashs, abuse des parenthèses, qui se veut exhaustif en ajoutant des notes en bas de page pour identifier le moindre personnage rencontré, qui hurle en majuscules, précise en italiques.
Ensuite avec les 200 pages suivantes, je cerne les personnages et la problématique. Samir Tahar, né musulman d’un mariage arrangé, veut absolument réussir. Il devient avocat, est confronté à la discrimination à l’embauche et accepte une méprise d’un célèbre avocat parisien juif qui lui fait confiance. Il devient Sam ou plus exactement Samuel. S’en suivent le succès, l’installation aux États-Unis, le mariage avec Ruth Berg, la fille d’un richissime juif new-yorkais.
Face à lui, son ami Samuel Baron, vrai juif qui a pourtant renié cette appartenance suite à l’excès de son père adoptif,est éducateur social en banlieue. Il vit avec la belle et sensuelle Nina, un peu contrainte et forcée par la tentative de suicide de Samuel pour la garder suite à l’amour passionnel né entre Samir et Nina pendant qu’il était à Jérusalem pour l’enterrement de son père.
L’un vit dans le mensonge mais a le pouvoir et l’argent. L’autre n’a qu’une richesse, la beauté de Nina et il va pourtant dangereusement la pousser à revoir cet ancien ami pour vérifier qu’elle ne l’aime plus.
Et à ce moment, je me demande comment l’auteur va faire pour tenir encore 300 pages avec cette intrigue.
C’était sans compter sur le talent de Karine Tuil à jouer avec ses personnages, à disséquer les différents rapports de force entre les intervenants, à créer des histoires connexes. Elle attise ainsi le suspense mais aussi et surtout suscite la réflexion sur des sujets actuels, variés et souvent sulfureux.
Voilà comment l’auteur nous tient en haleine pendant encore trois cent pages. En traitant les sujets de la détermination à la naissance, la discrimination sociale, la vie des banlieues, l’endoctrinement, le terrorisme, les difficultés de la création littéraire, le puritanisme américain, le rôle des femmes, et j’en oublie sûrement.
Mais ne croyez pas que c’est un roman fourre-tout car tout cela est parfaitement intégré dans l’intrigue.
Et, je dois dire que Karine Tuil a su me surprendre jusqu’au dénouement avec une fin inattendue, cohérente et rédemptrice.
Un roman à ne pas manquer.
J’ai lu ce roman en tant que juré du .
Commentaires
Je l’ai dans ma LAL celui ci il m’intriguai beaucoup et ta critique me donne encore plus envie (pas sur le deubt cela dit 😉 ) mais meme si je suis parfois impatiente, je sais passer outre surtout quand je suis prevenue que le livre en vaut la peine.
Je rédige rarement mes chroniques de cette façon mais ma volonté était bien de témoigner sur le fait qu’il fallait vraiment entrer dans ce roman parce qu’il vaut le coup.
Mimi qui le lisait en même temps que moi a failli abandonner et finalement elle l’a noté 5/5.
Le style vif est finalement tout à fait adapté et le roman est passionnant.
il est dans ma liste d’envies, j’attends de le trouver en bibli!
J’espère que tu le trouveras.
Il m’attend…
Il ne doit pas être tout seul. Bonne lecture
Je crois que je l’ai noté.
Sinon, tu n’as plus qu’à le faire
Je le note de suite
Je pense qu’il sera sûrement en bibliothèque. C’est un roman phare de la dernière rentrée
J’ai entendu du positif et du négatif sur ce roman. J’en ai lu les premières phrases pour voir si j’allais accrocher. J’avoue que le style me semble bien trop original pour que ça me plaise.
Comme je l’ai dit dans ma chronique, il faut pouvoir dépasser cette première approche. Parce que c’est Une grande et belle histoire.
Pour ma part, j’ai bien aimé ce style syncopé et cette utilisation des notes de bas de page. Plus que l’histoire du triangle amoureux, je crois que c’est mon étonnement devant cette écriture qui m’a poussée à découvrir la suite.
J’avoue que ces notes en bas de page sont originales. Je n’aime pas quand il y a trop de renvois en bas de pages mais là c’est un clin d’oeil marrant.