Titre : Aristote, mon père
Auteur : Annabel Lyon
Littérature canadienne
Traducteur : David Fauquemberg
Éditeur : La Table ronde
Nombre de pages : 240
Date de parution : 28 août 2014
Présentation de l’éditeur :
Pythias, la fille d’Aristote, a été élevée à l’égal des hommes. Elle fait figure d’exception à Athènes, puis en Macédoine où elle est contrainte de s’exiler : c’est elle, et non son frère cadet, qui assiste Aristote dans ses travaux, provoque les collègues de son père par ses remarques pointues, et se rêve en philosophe, scientifique ou sage-femme. La mort d’Aristote disperse ses biens et sa famille à travers la Macédoine, laissant Phytias seule, en décalage avec cette société qui nie l’existence d’une conscience féminine, et l’oblige à se confronter à la réalité d’un monde dont elle s’était toujours tenue écartée.
Après Le Juste Milieu, qui évoquait la relation entre le jeune Alexandre le Grand et son précepteur Aristote, Annabel Lyon renouvelle le défi ambitieux d’écrire l’Antiquité d’une plume actuelle et spontanée. Aristote, mon père exhale le soufre des temples, le sang des femmes et les larmes de la tragédie.
Mon avis :
« Un enfant est une ligne lancée à l’aveugle dans le futur, déclare-t-il. Comme une idée ou un livre : qui sait où ils retomberont, et ce qui naîtra d’eux ? »
A la mort d’Alexandre, les Athéniens se révoltent contre les Macédoniens. Aristote, installé à Athènes avec sa famille, Herpyllis, Pythias et Nico, y dirige son école avec Théophraste. Ils quittent Athènes pour Chalcis sous le jet de pierres. Sous le joug des armées, la famille s’installe dans une maison gagnée par Myrmex, enfant rebelle recueilli par Aristote.
Dans son testament, Aristote promet sa fille Pythias à son cousin Nicanor, dès qu’il sera rentré de Perse. Si il ne veut pas ou ne revient pas de la guerre, elle devra épouser Théophraste, le disciple d’Aristote qui n’aime pas l’intelligence de Phythias.
A la mort d’Aristote, suite à une expérience entre divertissement et science, la famille éclate. Herpyllis, compagne jamais mariée retourne à Chalcis avec Pyrrhaïos, son serviteur et amant. Nico part rejoindre Théophraste en son école. Pythias reste là avec les serviteurs sous le joug de Thaulos qui lui impose de payer pour cette maison volée à un soldat. Elle va alors se retrouver confrontée aux réalités du quotidien et non plus aux théories livresques enseignées par son père.
En attendant le retour de Nicanor, pour survivre, Pythias vivra de nombreuses expériences, du temple à la maison de passe, avec toujours à ses côtés le discret et fidèle Tychon. Refusant de vivre sous le joug de Théophraste qui la réduira à une femme, attirée par Myrmex, elle se cherche un dieu au temple d’Artémis ou peut-être en la personne d’ Euphranor.
» Mon père disait que les gens s’appuient sur cette idée de dieux bienveillants pour éviter d’avoir à se tenir debout sur leurs propres jambes. »
Annabel Lyon nous retrace ainsi le destin de Pythias, fille d’Aristote. Si Aristote a éduqué Alexandre, roi de Macédoine, il n’en a pas moins élevé sa fille comme un garçon, faisant d’elle une personne intelligente, respectueuse, curieuse et responsable de son destin.
» –Votre histoire, je ne la trouve pas si belle. De penser que nous nous effritons tous, peu à peu, que nos amours deviennent de plus en plus étriquées, jusqu’à ce que nous mourions. Est-ce vraiment ce que vous croyez?
Elle hausse les épaules.
– Je crois au changement. Je crois que l’amour change avec le temps. »
Annabel Lyon, avec une écriture vive et moderne nous passionne avec des passages moins connus et extrapolés de la tragédie antique.
Commentaires
Voilà qui sort de l’ordinaire en cette rentrée !
Sans aucun doute. Annabel Lyon avait déjà connu un beau succès avec Le juste milieu.
Ca donne envie ! Je me le note. Merci pour cette découverte
Et j’espère que vous l’apprécierez.
Je note encore. Merci pour ces découvertes
De rien, je suis ravie d’allonger ta liste…