Titre : L’homme qui ment
Auteur : Marc Lavoine
Éditeur : Fayard
Nombre de pages : 192
Date de parution : 14 janvier 2015
Auteur :
Artiste bien connu du grand public, Marc Lavoine est auteur compositeur interprète et comédien. Il a signé un premier livre chez Fayard, Toi et moi, on s’appelle par nos prénoms, une anthologie d’une revue écrite par un collectif de jeunes autistes. L’Homme qui ment marque son entrée en littérature.
Présentation de l’éditeur :
Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l’aurions suivi au bout du monde en trimballant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Évidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l’achat d’une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l’érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d’esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L’éruption était inévitable.
Mon avis :
J’ai longuement hésité avant de lire ce roman. Toutes ces célébrités qui ont besoin de se confier par la plume pour faire leur thérapie ne m’inspirent pas. Heureusement pour eux , la curiosité du public remplace avantageusement l’attrait de la qualité littéraire. N’y voyez pas une critique puisque je viens de céder à cette curiosité mal placée. Ce n’est pas que j’avais envie de connaître des détails croustillants d’une vie intime mais plutôt que je voulais lire comment se débrouillait un compositeur qui, je dois dire aime dans ses chansons jouer avec le mots.
Je regrette d’être tombée dans la thérapie personnelle qui n’a d’intérêt que pour l’auteur. J’aurais aimé y trouver davantage de nostalgie d’une époque qui est aussi la mienne mais à part quelques effets de la seconde guerre et de la guerre d’Algérie sur la carrière et le moral du père de Marc Lavoine, et le plaisir familial des vacances lors des congés payés avec les premières voitures, je n’ai pas vraiment senti l’influence de l’environnement sur ce « drame familial ».
» Tu es revenu vivant, mais quelque chose en toi était mort, resté là-bas avec tes camarades, tes compatriotes dont pour certains tu n’aimais pas les idées, et les Algériens, ces ennemis dont tu pensais qu’ils avaient raison de se battre pour leur liberté et pour qui tu éprouvais des sentiments fraternels. »
N’en reste pas moins la vie d’une famille de la banlieue parisienne des années 60 à 80 avec un couple à la dérive. Il faut dire que Lulu ( Lucien Lavoine, père de Marc) est un phénomène. Intelligent, il aurait fait médecine si la guerre n’avait brisé son ambition, il se retrouve ouvrier aux PTT et militant communiste. Bon, ce n’est pas une tare. Mais « il milite » surtout dans l’adultère et l’alcool.
» on n’en finit pas de s’en jeter un derrière la cravate…l’alcool qui faisait pourtant de nous, peuple de travailleurs, des gens meilleurs peut-être, quand il nous unifiait dans un rêve qui ne durait que le temps des pastis et du rouge. »
Et si Michou, bien que dépressive, ne se rend pas vraiment compte des frasques de son mari, les enfants, Francis et Marc, sont souvent les témoins des écarts de conduite du père, soit en actes ou en paroles.
» La vie de Lulu devenait trop étroite et surtout trop chargée, comme ces barques qui finissent par se retourner avant de sombrer. »
Marc, déjà rejeté à la naissance parce que sa mère souhaitait une fille, va vivre avec le poids d’un père fanfaron qui se vante de ses exploits sans se soucier de la peine qu’il cause. Et pourtant, blessés par le personnage, Marc et sa mère gardent un amour profond pour cet homme.
» elle t’aimait comme nous, en toute connaissance du spécimen que tu étais. »
Ce texte met en évidence le naturel, la sincérité et la réserve du chanteur. Je n’y ai pas retrouvé le jeu des mots du compositeur parce qu’il s’agit ici davantage d’une confession. Le langage est parfois argotique, symbole des banlieues des années 70 ( les meules, les bagnoles). Je sais maintenant que l’on ne s’improvise pas écrivain mais ce n’était sûrement pas l’objectif du chanteur. » Sauf que… » de nombreux fans auront plaisir à en savoir davantage sur la jeunesse de l’artiste, sur » les toiles brûlées » du frère, « les illusions perdues » de la mère « et les ambitions brisées de Lulu« , ce père « phénomène » qui marque irrémédiablement une enfance.
A réserver aux curieux et aux fans.
Commentaires
Je passe….
La curiosité est un défaut mais l’honnêteté est une valeur
Comme Clara je passe mon tour.
Le personnage du père semblait intéressant mais vu ce que tu en dis, je ne pense pas que ça me suffira. Je passe aussi !
Nul doute, c’est un phénomène.
Quelle idée !! Je ne suis pas du tout attirée par ce roman. Si j’avais été fan de Marc Lavoine pourquoi pas mais ce n’est pas le cas.
Merci d’avoir tenté l’expérience pour nous.
Les expériences, c’est important dans la vie.Surtout que ce n’était pas trop risqué.
Oui tu as l’air en pleine forme 🙂
Voilà pourquoi j’évite en général ce genre de livres, je suis curieuse mais…pas trop non plus ! J’aime bien Marc Lavoine mais pas à ce point là ! 😆
Je me doutais que je prenais un risque mais parfois on a des surprises.
Tu as raison, encore une artiste qui publie un livre, pfffft…..
Au moins, il ne règle pas ses comptes comme certains. On perçoit beaucoup d’amour pour son père malgré tout.
Je ne suis pas très curieuse non plus,ni trop fan de la vie privée des stars,bien que j’aime bien Marc Lavoine en tant qu’artiste,je salue celui qui chante de belles chansons avec des beaux textes,mais pas assez pour me pencher sur ce genre de livre,donc merci de nous avoir éclairé!
Oui, les textes de ses chansons même si ils ne sont pas très profonds, jouent bien avec les mots. C’est un peu pour cela que j’ai tenté.
et bien j’étais comme toi un peu hésitante mais c’est très bien passé et j’ai même été touchée par ce récit.
Je suis contente pour ce livre. Je suis toujours frustrée de rédiger un avis plutôt négatif. Je vais mettre un lien vers ta chronique.