zupanTitre : Les arpenteurs
Auteur : Kim Zupan
Littérature américaine
Titre original : The Ploughmen
Traducteur : Laura Derajinski
Éditeur : Gallmeister
Nombre de pages : 280
Date de parution : 31 décembre 2014

Auteur :
Kim Zupan est originaire du Montana. Il a grandi aux alentours de Great Falls, dans la région qui tient lieu de décor à son roman.  Durant vingt-cinq ans, il a gagné sa vie grâce à son métier de charpentier et a continué d’écrire en parallèle. Il a été tour à tour fondeur, professionnel de rodéo, pêcheur de saumon en Alaska, réparateur d’avion à réaction. Il enseigne aujourd’hui la menuiserie à l’université de Missoula.

Présentation de l’éditeur :
Nuit après nuit, dans une prison du Montana, le jeune Val Millimaki s’assied face aux barreaux qui le séparent de John Gload, 77 ans, en attente de son procès. Astreint aux pires heures de garde, l’adjoint du shérif se retrouve à écouter le criminel qui, d’instinct, est prêt à lui révéler en partie son passé. Petit à petit, Millimaki se surprend à parler, lui aussi, et à chercher conseil auprès de l’assassin. En dépit des codes du devoir et de la morale, une troublante amitié commence à se tisser entre les deux hommes. Dans un subtil jeu d’échos, entre non-dits, manipulations et sombres confessions, le jeune shérif cherche des réponses à ses propres tourments et, chaque matin, il tente vainement de reprendre pied dans la réalité. Mais sa vie, comme son mariage, lui échappe chaque jour un peu plus.
Premier roman hypnotique et crépusculaire, Les Arpenteurs met en scène deux personnages poursuivis par leur conscience et hantés par la mélancolie d’un paysage qui les a faits tous deux à son image.

Mon avis :
Les voies de l’amitié ou de l’amour sont parfois impénétrables. Racines communes, imprégnation de la mort dès la jeunesse, vision d’un avenir ou rappel d’une jeunesse sont autant de facteurs qui poussent deux êtres différents l’un vers l’autre.
John Gload est à la fin de sa vie, il est derrière les barreaux d’une prison, il donne la mort de manière sauvage.
Val Millimaki est jeune, il est adjoint au shérif et il passe son temps avec son chien Tom à tenter de sauver de la mort des personnes signalées disparues.
 » Et je ne sais pas où tu es Val. Avec tous ces morts que tu retrouves dehors, j’imagine. Ils sont plus simples. Tu n’es pas obligé de leur parler. Tu ramènes à la maison leurs foutues photos comme s’ils faisaient partie de la famille, ou comme si c’était une amante secrète. »
Mais, pour l’un comme pour l’autre, la mort fait partie de leur vie depuis leur enfance. Cette obsession met en péril leur couple, ajoutant de la noirceur à une vie difficile dans un milieu aride.
 » Il se demanda ce qui pouvait susciter une telle cruauté dans un si beau paysage. Comme si le vent qui balayait les flancs depuis les escarpements gelés et mornes apportait avec lui l’appétit des loups et des ours, pareil à un microbe contaminant le sang. »
Dans cette région, il est difficile de vivre seul. Entre le vieux tueur sanguinaire isolé dans sa prison et le jeune policier abandonné par sa femme, de conversations nocturnes en confidences, des liens involontaires se resserrent.
Une amitié, qui, même si elle n’est pas avouée réciproque, me heurte face à la description des activités de John Gload, homme qui ne mérite pas la pitié.
«  Pour le reste d’entre nous, pense Millimaki, la distance entre la raison et la folie est infime, une frontière fine comme du parchemin et tout aussi fragile pour contenir le monstre. »
La vieillesse de ce monstre, l’attrait d’une terre et de ses pommiers peuvent-ils expliquer ce rapprochement? Même vieux, John Gload est un homme dangereux que l’on imagine pas sortir seul avec un policier dans la nature.
Si ces petites réserves m’empêchent de ressentir avec force la relation entre les deux hommes et de prôner l’excellence, je reconnais que Les arpenteurs est un premier roman bien maîtrisé, sensible qui fait honneur à la collection de Nature Writing.

Retrouvez l’avis de lecteurs enthousiastes : Virginie, Léa Touch Book

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

15 avril 2015 à 17 h 06 min

Depuis le temps que j’en entends parler, il me tarde de le lire aussi.



15 avril 2015 à 20 h 21 min

Un titre que je ne connaissais pas mais qui m’intrigue d’après ta critique.



15 avril 2015 à 21 h 18 min

Il attend sagement sur ma pile … mais comme je viens de finir un Ron Rash, je vais quitter un peu les Etats-Unis (enfin littérairement parlant) avant de le commencer !



flyingelectra
17 avril 2015 à 11 h 19 min

Je l’ai repéré il y a fort longtemps, j’ai lu ton avis en zig zag pour ne pas trop en découvrir…



17 avril 2015 à 11 h 23 min

Je l’avais repéré chez Clara. J’espérais lire un avis enthousiaste aussi chez toi.



    17 avril 2015 à 11 h 53 min

    Pas un coup de coeur pour moi, mais c’est un bon roman.
    J’ai simplement eu du mal à ressentir ce lien d’amitié parce que je ne m’imagine pas ressentir de pitié pour un tel meurtrier.
    Et pourtant, parfois c’est faisable. Je repense à Avenue des géants de Marc Dugain…



18 avril 2015 à 12 h 26 min

Ce livre est vraiment magnifique 🙂 Cela a été ma première lecture 2015 : un bon début 🙂 (merci pour le partage de chronique) ^^



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