BergTitre : Zone de non-droit
Auteur : Alex Berg
Littérature allemande
Titre original : Machtlos
Traducteur : Justine Coquel
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 352
Date de parution : janvier 2013, septembre 2014 en Babel noir

Auteur :
Alex Berg est le pseudonyme de Stefanie Baumm. Née en 1963 à Pforzheim, elle est d’abord journaliste avant de devenir écrivain. Dès son premier thriller, Zone de non-droit, elle crée le personnage d’une jeune et brillante avocate, Valerie Weymann, que ses contacts professionnels et personnels avec le Moyen-Orient vont précipiter dans le monde des services secrets allemands, de la CIA et du terrorisme international.

Présentation de l’éditeur :
Ça peut nous arriver chaque jour, partout. Il suffit d’un malheureux hasard. Comme de se trouver sur une photo avec une amie iranienne alors qu’une bombe terroriste vient d’exploser. C’est l’histoire terrifiante de Valérie Weymann, une avocate de Hambourg qui, alors qu’elle prend un avion pour Londres, est arrêtée à l’aéroport et voit sa vie de femme accomplie basculer dans l’horreur.

Mon avis :
Le hasard fait parfois mal les choses. Quand j’ai commencé cette lecture, l’écœurement devant le contexte a failli me faire renoncer. Sans l’engagement de rédiger un avis sur ce roman sous un mois pour Babelio, je serais passée à autre chose.
On commence fort avec cette citation de Benjamin Franklin
 » Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté essentielle pour obtenir temporairement un peu de sécurité ne méritent ni la liberté ni la sécurité. »
Nous sommes à Hambourg, un mois avant le sommet international sur le climat et le désarmement devant réunir de nombreux chefs d’état. Les agents de la CIA et du Service Fédéral de renseignement (BND) allemand sont sur des charbons ardents, prêts à tout pour arrêter les complices présumés du récent attenta de Copenhague.
Valérie Weyman, avocate, se fait arrêter à l’aéroport car elle était présente sur une photo avec Noor al-Almawi, sa meilleure amie, Mahir Barakat et Safwan Abidi, soupçonnés d’être des proches des auteurs de l’attentat.
Elle est interrogée par Burroughs, agent du CIA plein de haine depuis la mort de sa famille le 11 septembre et Eric Mayer, agent du BND.
Lorsqu’une bombe explose dans la gare de Dammtor alors que Safwan Abidi est repéré sur une caméra de surveillance, Valérie Weyman est emmenée sur un site américain en Roumanie, là, où loin de l’État de droit, les interrogatoires peuvent devenir violents.
Le scénario est parfaitement ficelé, tenant le lecteur dans le doute et le suspense.
Chaque personnage a sa part de mystère. Valérie connaissait parfaitement Noor et Safwan mais quelles étaient au juste leurs relations? Que cache Burroughs pour être aussi véhément contre Valérie ? Marc, le mari de Valérie, n’ayant aucune nouvelle de sa femme, parviendra-t-il à lui garder sa confiance et à trouver les bons interlocuteurs pour se faire aider ? Comment expliquer à ses deux petites filles que maman ne sera pas là pour les fêtes de fin d’année?
Bien sûr, il y a la violence de l’ambiance du terrorisme particulièrement difficile à supporter en ce moment mais ce roman est particulièrement bien construit avec sa dose de peur, d’incompréhension, de rebondissements. L’analyse psychologique des personnages est parfaite. J’ai ressenti la peur de Valérie, la folie de Burroughs, l’humanité de Mayer, la ténacité de Marc.
Zone de non-droit est un très bon roman noir qui résonne toutefois un peu durement avec l’actualité.
 » Tout le monde espérait que le rapprochement européen avec les USA débouche sur une collaboration avec les USA, pour faire de la Syrie un Etat-clé, et faire du règne d’Assad un intermédiaire avec l’Iran, le Hamas et le Hezbollah. Il fallait trouver une ligne commune contre l’extrémisme islamique. »
 » Ce qu’il y a de bien dans la vie, c’est qu’elle continue sans se soucier de toutes les horreurs qui nous entourent, et qu’elle nous pousse à continuer. Et rien que le simple fait d’avancer guérit les blessures. »
C’est un peu plus facile à dire qu’à vivre.

Je remercie Babelio, la SNCF et Actes Sud pour cette lecture dans le cadre du partenariat pour le Prix SNCF du Polar 2016.

 

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Auteur

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Commentaires

25 novembre 2015 à 15 h 33 min

Effectivement il y a de l’écho ! La phrase de B. Franklin est très juste…



25 novembre 2015 à 16 h 55 min

Pas sûre que je parviendrai à le lire en ce moment.



25 novembre 2015 à 23 h 22 min

Effectivement dans le contexte actuel ce n’est pas une lecture facile.



26 novembre 2015 à 11 h 01 min

Effectivement, tu es « mal » tombée avec ce roman… Un sommet sur le climat, en plus !
J’ai choisi pour cette opération (et pas encore commenté) Black-out, et d’être à Londres sous les bombes allemandes m’a fait réaliser la force des peuples qu’on essaye d’écraser, et la capacité de résilience des mêmes peuples. C’était plutôt rassurant, finalement, cette leçon venue du passé.



26 novembre 2015 à 14 h 51 min

A lire loin des feux de l’actualité, donc.



27 novembre 2015 à 15 h 44 min

Oui, en effet, une très grande résonance. Je crois que, si je lis ce livre, ce ne sera pas avant plusieurs mois



8 décembre 2015 à 19 h 52 min

Eh ben ça pour une coïncidence ! Ton avis est très intéressant, même si je peux comprendre que ta lecture fût difficile au vu du contexte. Tu m’as donné envie de le lire, mais ça ne sera pas pour tout de suite 😉



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