Auteur : Davide Enia
Littérature italienne
Titre original : Cosi in terra
Traducteur : Françoise Brun
Éditeur: Albin Michel
Nombre de pages : 416
Date de parution : 17 août 2016

Davidù, neuf ans, orphelin de père s’entraîne sur un ring de boxe dans la salle de son oncle, Umbertino. Nous sommes à Palerme dans les années 80.
 » Dans la rue derrière la place, des cris, des ambulances et des sirènes de police. La bande son de Palerme. »
Si sa grand-mère, ancienne maîtresse d’école, lui a appris le latin, c’est avec son oncle et les gamins du quartier que Davidù apprend les dangers de la rue.
 » A Palerme, le quartio, la perception du danger, est un art, on est doué ou pas. »
Son grand-père, Rosario, lui, parle peu. Il fut prisonnier en Afrique dans les années 40.
Mais quand il parle ou agit, « on soupèse chaque gramme de ses paroles » ou de ses actions. Il fera de son fils, Francesco et de son petit-fils, des boxeurs, un hommage à d’Arpa, cet homme rencontré en Afrique.
 » La boxe ce n’est pas juste donner des coups de poing et en recevoir, c’est une discipline qui apprend le respect et le sacrifice. »
En mêlant les histoires de Rosario, d’Umbertino, de Francesco, l’auteur incarne le personnage de Davidù. Dans ce roman d’initiation, ce sont les histoires des hommes de la famille qui font grandir le jeune garçon. Lorsqu’à dix-neuf ans, Davidù monte sur le ring pour son combat contre le sarde Ceresa pour le titre de champion national, la pression est forte. Les finales sont mauvaises pour la famille. Umbertino l’avait perdue et son père est mort juste avant ce combat.
Davidù n’est pas dans un climat serein pour affronter cette étape. Son meilleur ami vient de perdre sa mère et Nina, la seule fille qu’il aime ne veut plus lui parler.
La fin de ce roman est particulièrement prenante avec un rythme qui s’accélère et une fin en apothéose qui s’inscrit sur une très belle dernière phrase.
Mais le chemin est ardu pour arriver à cette maîtrise.
«  Les personnages qui se perdent dans une histoire, Poète, c’est ceux-là que j’aime. »
On peut dire que le personnage de Davidù se perd dans les histoires de ses ascendants. Mais c’est l’histoire de sa famille, celle qui le construit.
Toutefois, le lecteur peut aussi s’y perdre. L’auteur passe d’un tableau à un autre, de la vie de Rosario en Afrique au présent de Davidù, d’un paragraphe à l’autre.
Par contre, les descriptions sont chaque fois intenses. Le récit de la vie de Rosario dans un camp de prisonniers en Afrique est d’une grande force. Les vies se superposent, les rencontres se font et l’histoire se construit avec beaucoup d’intensité.
Le contexte de Palerme, tant dans les années 40 que 80, est présent en toile de fond, accentuant encore les ambiances masculines des personnages principaux.
 » Il y a la même atmosphère de misère que dans ma jeunesse. Mais en ce temps-là le monde entier était en guerre, alors que là le monde fait comme si de rien n’était, pendant qu’en ville on se tue entre frères. La Mafia a apporté le meurtre à l’intérieur des familles. »
En conclusion, c’est un très bon premier roman qui prend sa force avec le recul. Davantage de fluidité et de linéarité en auraient fait un excellent roman, voire un coup de cœur.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires



26 août 2016 à 17 h 05 min

pour moi, un gros gros coup de coeur, ma chronique le 1er septembre



    26 août 2016 à 17 h 25 min

    Je viendrai te lire.
    Je ne suis apparemment pas toujours en phase avec la littérature italienne. Contrairement à de nombreux lecteurs, je n’ai pas accroché au premier roman de la trilogie d’Elena Ferrante.





27 août 2016 à 9 h 25 min

En cours chez moi ! je ne lis donc pas ton avis, je reviendrai ;o)



27 août 2016 à 21 h 46 min

Encore un manque de fluidité, alors je passe, j’ai eu ma dose en une seule fois 😉



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