Titre : Purity
Auteur : Jonathan Franzen
Littérature américaine
Titre original: Purity
Traducteur : Olivier Deparis
Éditeur : Éditions de l’Olivier
Nombre de pages : 744
Date de parution : 6 mai 2016

Voici un pavé lourd à porter, le récit d’initiation d’une jeune américaine, Purity, surnommée Pip, à la recherche de son père. Pas vraiment pour des raisons d’identité mais pour trouver quelqu’un capable de rembourser le prêt contracté pour le financement de ses études.
Sa mère, caissière est une déprimée chronique envahissante; seule Pip trouve grâce à ses yeux.
Dans la colocation où elle vit, elle rencontre Anagret, une allemande qui lui fait miroiter un stage en Bolivie pour un certain Andréas Wolf, fondateur du Sunlight Project, agence d’investigation et lanceur d’alertes qui pourrait l’aider à trouver son père.
J’ai apprécié la construction de ce roman. Faisant de Pip le fil rouge de cette histoire, chaque grande partie vient éclairer une rencontre, un personnage par un subtil retour arrière qui nous donne les clés de compréhension. Non seulement, cette construction entretient un certain suspens mais relance l’intérêt grâce à des histoires personnelles d’une grande richesse.
Nous retrouvons ainsi Andreas Wolf dans sa jeunesse en Allemagne de l’Est. Fils d’apparatchiks, il squatte dans une église et vient en aide aux jeunes. Lui aussi découvre un secret sur sa naissance qui sera source de souffrance et d’un sentiment de désamour permanent. C’est là qu’il rencontre Anagret et Tom Aberant, un américain qu’il retrouvera plus tard dans le monde du journalisme.

Curieusement, Pip travaillera aussi pour Tom Aberant, amant de sa collègue Leila. Le secret torturant de Tom est son mariage avec Anabel, une riche héritière d’un empire de la viande qu’elle rejette avec violence. Anabel est un personnage fantasque, torturé et le couple se disputait en permanence à partir de tout et de rien.

Pip crée le lien entre tous ces personnages mystérieux, hantés par les secrets. Jonathan Franzen construit un récit d’une grande richesse densifiant chaque histoire personnelle au fil d’une actualité liée aux enquêtes journalistiques comparant ainsi le totalitarisme de l’Allemagne de l’Est et celui d’Internet. Chacun a quelque chose à cacher dans le monde des affaires mais aussi dans les sphères privées. Andreas Wolf, en lanceur d’alertes, se confie facilement à l’image du monde d’Internet qui se veut faiseur de lumières, alors que Tom Aberant, en journaliste conventionnel garde le mystère sur ce qu’il n’est pas bon de dévoiler.

Purity trouvera-t-elle sa vérité, la réponse à ses grandes espérances dans ce monde où chacun joue avec ses secrets? Vous le saurez au bout de ces sept cent pages qui réservent de très intéressantes histoires dans un tissu narratif particulièrement bien construit mais qui sont tout de même infiniment longues à lire. C’est un roman que je ne conseille qu’aux lecteurs opiniâtres.

Je remercie Inganmic de m’avoir accompagnée pour cette lecture. Retrouvez son avis ici.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

20 juillet 2017 à 9 h 42 min

J’ai deux de ses romans dans ma PAL, mais pas celui-ci…je dois avouer que cet auteur me fait un peu peur…il faudrait que je rassemble mon courage pour me lancer…et pourtant, j’ai très envie de le découvrir! Merci pour cette critique en tout cas!



20 juillet 2017 à 9 h 49 min

Merci à toi pour cette LC, sans laquelle il est probable que j’aurais traîné à sortir ce titre de ma PAL : suite aux avis mitigés lus à plusieurs reprises à son sujet, il m’effrayait un peu… au final, même si c’est un roman imparfait, il m’a tout de même réservé de bons moments..



20 juillet 2017 à 14 h 44 min

Pas encore découvert cet auteur



21 juillet 2017 à 7 h 09 min

Ça doit aider de faire cette lecture en lecture commune! Un pavé qu’il faut prendre le temps de lire alors.



21 juillet 2017 à 17 h 33 min

Pour les lecteurs opiniâtres ? Merci de nous prévenir.



22 juillet 2017 à 22 h 32 min

Je me suis un peu ennuyée en lisant Freedom, donc je ne renouvellerai pas l’expérience avec cet auteur.



12 septembre 2018 à 10 h 47 min

Bon, j’ai craqué avant les 700 pages mais quand je lis ton billet, je me souviens pourquoi je n’ai pas arrêté avant les 500 pages : car les chapitres construits comme des débuts de romans m’intéressaient assez. Mais il m’a manqué une unité.



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