Titre : Bug
Auteur : Enki Bilal
Éditeur : Casterman
Nombre de pages : 88
Date de parution : 22 novembre 2017
Enki Bilal revient à la bande-dessinée avec Bug, une série dystopique.
Nous sommes en 2041. Dans un immeuble des bords de Seine, Gemma alerte sa mère d’un problème de connexion sur son smartphone. Le problème est mondial. Dans ces sociétés toutes numériques, « un flash d’énergie aspirante de type vampire » vient de vider tous les contenus des serveurs informatiques.
En même temps, tous les cosmonautes d’une mission spatiale sur Mars sont retrouvés morts, un trou au niveau du cou. Enfin, tous sauf un! Kameron Obb, le père de Gemma est vivant. Il a lui aussi ce trou au niveau du cou et une tache bleue au-dessus de l’œil gauche. Curieusement, son cerveau est devenu un véritable ordinateur. Il a tous les savoirs, connaît tous les codes et défile le curriculum vitae de chaque personne qu’il rencontre.
Dans cette crise mondiale, un tel phénomène est bien évidemment très convoité. Mais, Kameron n’a qu’une idée en tête, retrouver sa fille Gemma.
Avec un regard ironique sur notre société actuelle, Enki Bilal donne du rythme à son scénario en alternant histoire de famille, dystopie et thriller. Les dystopies cristallisent les travers de notre société en les poussant à leur extrême. Il est amusant de constater sous la plume de l’auteur que les journalistes ne peuvent plus écrire un seul mot sans faute d’orthographe, que les riches tournent en lévitation après défaillance de leur gadget hyper luxueux, que les anciennes générations, seules à pouvoir encore réfléchir et agir sans ordinateur sont appelées à la rescousse.
Si cet univers n’est pas celui qui me fait rêver, je ne peux que constater la perfection des illustrations, le rythme et l’agencement des planches. Les dessins sont travaillés, minutieux, réalistes.
Enki Bilal semble avoir encore amélioré son art après son expérience dans le monde du cinéma.
Je remercie Price Minister pour la découverte de cette bande dessinée dans le cadre de l’opération annuelle La BD fait son festival.