Titre : La valse des arbres et du ciel
Auteur : Jean-Michel Guenassia
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 300
Date de parution :17  août 2016

Jean-Michel Guenassia imagine la rencontre amoureuse de Vincent Van Gogh et de la fille du docteur Gachet à Auvers-sur-Oise. Un amour qui pourrait permettre de voir le suicide du peintre d’une autre manière. 

Marguerite Gachet a dix-neuf ans en 1890. Elle obtient son baccalauréat, rêve de devenir peintre. Mais à cette époque, les Beaux Arts sont interdits aux femmes. De plus son père, médecin avare qui vient d’essuyer une perte financière avec la liquidation de la Compagnie de Panama, rêve de la marier avec Georges, le fils du pharmacien. Georges et Marguerite sont amisn depuis l’enfance mais ni l’un ni l’autre ne souhaite ce mariage.

Lors d’une exposition, Pissaro demande au docteur Gachet de s’occuper d’un peintre, actuellement soigné à l’hôpital de Saint Rémy de Provence. Toujours avide de récupérer des œuvres d’art à moindre frais, le docteur reçoit Vincent Van Gogh. 

Marguerite découvre cet homme « au chapeau de feutre enfoncé sur l’arrière de son crâne » et tombe immédiatement en pâmoison devant sa façon de peindre, puis devant l’homme de seize ans son aîné.

«  C’était un spectacle, il considérait à peine son sujet, touillant nerveusement sa palette et peignant par touches sèches et répétées, sans hésiter, à croire qu’il savait à l’avance ce qu’il fallait peindre et qu’il ne faisait qu’accomplir son œuvre, il travaillait vite, comme s’il essayait d’attraper l’instant présent et se dépêchait de le fixer sur la toile. »

L’auteur décrit un peintre passionné, bourreau de travail, un instinctif qui peint davantage ce qu’il ressent que ce qu’il voit. Si il lui arrive de piquer des coups de colère, notamment quand le docteur Gachet le fait trop boire lors de ses dîners gargantuesques, l’homme est plutôt calme, ouvert et dynamique.

Si il refuse de donner des cours à Marguerite, il l’accompagne à Paris aux cours Julian, le seul à accepter de faire payer les femmes pour assouvir leur « passe-temps » pour l’art. Car il est impensable pour une femme de faire carrière dans la peinture. Sans argent, Marguerite doit y renoncer.

La valse des arbres et du ciel montre une facette beaucoup plus sereine du peintre à l’oreille coupée. C’est aussi un homme qui aime profondément la nature et entretient par l’écriture de bonnes relations avec son frère ou d’autres peintres. De courtes missives viennent aérer le récit de cette retraite dans l’Oise. Tout comme, ces coupures de journaux, en général La lanterne, qui proposent des informations parfois insolites sur l’époque.

En toile de fond de cette passion amoureuse, l’auteur dresse le portrait d’une époque avec un antisémitisme grandissant et une exclusion des femmes soumises aux règles de vie de leur père ou de leur mari. 

La nature omniprésente, inspiratrice illumine les tableaux du maître et donne une douceur particulière au premier amour de Marguerite. Même si finalement, le froid de la désillusion figera à jamais le souvenir et le secret du « petit tournesol » de Van Gogh.

«  Il y a dix jours, nous étions au bord de l’Oise, c’est un lieu qu’il affectionne particulièrement. A cette époque, cet endroit ressemblait au paradis terrestre, le grand saccage commençait à peine, nous n’avions pas conscience que l’homme était en train de tout défigurer. Nous sommes un peu préservés ici, mais quand on voit les bords de Seine tels que les ont peints les impressionnistes et ce qu’ils sont devenus, nous ne pouvons qu’être atterrés de la destruction systématique de ce qui était si beau. »

Un roman de fiction  qui ne propose qu’une théorie mais bien agréable à lire. Découvrez l’avis d’Edyta qui m’a accompagnée pour cette lecture.

Auteur

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Commentaires

30 avril 2018 à 9 h 35 min

J’aime beaucoup les livres qui parlent d’art et surtout ceux sur Van Gogh, j’ai noté plusieurs références ces derniers mois. Dont celui-là ! J’espère le trouver très vite en poche.







30 avril 2018 à 10 h 32 min

Je l’ai bien aimé mais j’ai préféré Vincent qu’on assassine de Marianne Jaéglé, je ne sais pas si tu l’as lu.



30 avril 2018 à 11 h 13 min

Je l’ai lu il y a quelques mois. J’ai trouvé ce roman très joliment et très justement écrit. L’auteur propose une théorie à laquelle il m’a donné envie de croire.



30 avril 2018 à 11 h 14 min

Un très beau roman écrit de façon à ce que j’ai envie de croire à la théorie de l’auteur.



30 avril 2018 à 12 h 03 min

Une lecture sympathique. J’avais bien aimé la thèse de l’auteur.



30 avril 2018 à 12 h 42 min

J’avais beaucoup aimé ce roman aussi !



30 avril 2018 à 22 h 02 min

Je n’avais pas accroché à ce livre



1 mai 2018 à 12 h 24 min

C’était une belle découverte pour moi aussi. Merci de m’avoir attendue et motivée à écrire mon billet 😉



1 mai 2018 à 14 h 55 min

C’est la première fois, suite à vos deux billets, que je suis tentée par la lecture de ce livre.



13 mai 2018 à 15 h 04 min

Tu m’as donné envie de lire ce livre. Je lis de temps en temps des livres sur l’art et celui-ci semble intéressant et brosser un aspect du portrait du peintre peu connu.



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