Titre : La révolte
Auteur : Clara Dupont-Monod
Éditeur : Stock
Nombre de pages : 240
Date de parution : 22 août 2018

Aliénor d’Aquitaine vaut bien plus d’un roman. Après Le roi disait que j’étais diable qui opposait  le besoin de puissance de la jeune Aliénor à la douceur et la piété de son mari, le roi Louis VII, Clara Dupont-Monod continue le récit avec celle qui fut ensuite reine d’Angleterre.

«  Aliénor, la femme qui voulut être roi, échoua et devint bien plus encore. »

C’est ici davantage Richard Cœur de Lion, son fils qui prend la parole, évoquant tout ce dont il prendra la charge pour l’amour de sa mère. Mais la voix et la force d’Aliénor marquent aussi le récit.

Aliénor quitte le roi de France pour rentrer sur ses terres d’Aquitaine. Elle espère bien séduire le jeune et puissant roi d’Angleterre. Si son mariage avec le roi français fut stérile, elle aura huit enfants avec Henri Plantagenet. 

Le roman commence au moment où Aliénor demande à trois de ses fils, Henri, Geoffroy et Richard de s’allier au roi de France pour renverser leur père. Aliénor ne supporte plus l’ingérence de Plantagenet en Aquitaine, ses combats pour annexer le Languedoc et surtout son amour pour Rosemonde Clifford. 

Avec le repli de Louis VII, Plantagenet gagne l’allégeance de ses fils et enferme Aliénor dans la tour de Salisbury, privée de ses enfants pendant plusieurs années. Les rumeurs du monde lui parviennent assourdies mais elle suit les trahisons, les guerres de ses fils pour posséder l’Aquitaine et les alliances, notamment par le mariage de sa fille de onze ans au roi de Sicile.

Mère sans effusion de sentiments, elle n’en reste pas moins marquée par la mort de ses enfants. Depuis la mort du petit Guillaume à l’âge de trois ans, elle garde le cœur sec.

«  N’aime jamais. Admire, dévore, enchante mais n’aime jamais, où tu seras dépouillé. »

A la mort de Plantagenet, Richard prend sa place et part délivrer l’Orient du jihad de Saladin. Aux côtés du valeureux Mercadier, Richard prend Saint-Jean d’Acre et affronte son ennemi aux portes de Jérusalem.

De l’Histoire, l’auteure garde les épopées mais dégage de ses personnages des sentiments universels, intemporels. Elle y puise aussi des éléments pour éclairer le présent. 

«  Voilà, Richard, pourquoi j’estime la foi et déteste la religion. La première grandit l’homme, la seconde l’affole. »

Clara Dupont-Monod fait d’Aliénor une visionnaire des futures dérives du jihad.

«  En règle générale, la folie ne naît jamais d’un texte, mais de celui qui le lit. Or Saladin et ses hommes savent lire. Que se passera-t-il avec les autres? »

Outre l’excellence du style, la facilité de narration, l’auteure décortique les sentiments, analyse les situations pour tirer des leçons d’histoire des enseignements contemporains et universels. Et avec Aliénor, Clara Dupont-Monod tient une personnage de femme hors du commun qu’elle sait particulièrement bien mettre en valeur.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

30 août 2018 à 10 h 08 min

j’ai bcp apprécié cette lecture aussi



30 août 2018 à 13 h 44 min

Tellement hâte de le lire celui-là (aussi !)…



1 septembre 2018 à 11 h 12 min

J’ai Le roi disait que j’étais diable, je vais essayer de me dépêcher de le lire pour me procurer celui-ci. J’aime bien cette dame, je l’ai vu plusieurs fois dans Secrets d’histoire, surtout dans l’émission consacrée à Aliénor, évidemment.



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