Titre : Le cercueil de Job
Auteur : Lance Weller
Littérature américaine
Tire original : Job’s coffin
Traducteur : François Happe
Editeur : Gallmeister 
Nombre de pages : 470
Date de parution : 2 septembre 2021

 

En pleine guerre de Sécession

Les romans de Lance Weller sont ancrés dans l’histoire de l’Amérique. Tout comme son premier roman (inoubliable) Wilderness, nous sommes ici en pleine guerre de Sécession. La bataille de Shiloh en avril 1862, l’attaque de Fort Pillow en avril 1864 sont particulièrement vivantes et détaillées avec d’ailleurs toute l’horreur des combats. L’horrible Forrest, incarnation même de la guerre, s’acharne à anéantir de peur et de malheur les soldats unionistes et soldats noirs de Fort Pillow. Le racisme est bien sûr au coeur de tous les combats et les parcours de vie.

Deux personnages en fuite

Et nous allons particulièrement suivre deux parcours, deux fuites des personnages principaux. Bell Hood est une jeune esclave en fuite. Jones Hoke, le propriétaire de Locust Hall vient de pendre son père. Elle-même a subi des tortures. Ses joues sont marquées au fer rouge et Jones Hokes a troué une de ses dents d’une étoile.

Joe Hoke, le fils de Jones, fuit la méchanceté de son père. Il garde en mémoire la peur de la jeune Bell Hood qui n’avait pour objectif que de rejoindre l’endroit dont lui parlait son père, le pays de l’heure bleue. Pour cela il faut suivre les étoiles, le cercueil de Job.

Sur les routes de poussière

Joe Hoke est engagé dans l’armée du Mississippi et se bat aux côtés de son ami, Charlie King contre l’armée de l’Union. Leurs conceptions sont pourtant bien différentes. Charlie est raciste alors que Joe reste marqué par les actes violents de son père contre les esclaves. Blessé aux mains lors de la bataille de Shiloh, Joe se lance sur les chemins. Peut-être aurait-il pu continuer à se battre mais il déserte. Accueilli dans la ferme de Groff, des américains pro-union, il tente de se reconstruire.

Après la bataille de Shiloh et après les Groff, la vie de Hoke se réduisit à une errance sur les routes et à travers bois, sans véritable destination ni but précis pour éclaircir un tant soit peu le noir charbon qui l’habitait.

De son côté, Bell Hood trace la route aux côtés de Dexter puis, plus tard de January June. Chacun porte une histoire lourde d’asservissement et de sévices. Les bonnes rencontres sont rares. June avait eu la chance d’être racheté par un daguerréotypiste anti-esclavagiste. Mais le malheur l’a vite rattrapé. Sur leur chemin, ils croisent les champs de bataille et se retrouvent finalement en même temps que Hoke à Fort Pillow.

Les marches de l’Amérique

Avec cette histoire à la fois historique et romanesque, Lance Weller nous rappelle toute l’horreur de la guerre de Sécession. Elle permit toutefois d’abolir l’esclavage. Sans pour autant mettre fin au racisme qui gangrène encore le pays.

Épopée, humanisme et lyrisme

Le cercueil de Job est un grand roman. C’est à la fois un témoignage historique précis et documenté et une histoire humaine où les personnages sont pétris de peur, de doute, de culpabilité et d’espérance.
L’auteur nous emporte aussi sur les routes, dans les forêts, la campagne. Son style est très lyrique ( parfois un peu trop « Le ciel avait pris la délicate couleur des pétales de rose qui se fanent et le goût de ce jour en train n’éclore ne promettait que du soleil. ») mais n’est-ce pas nécessaire pour trancher avec la noirceur des combats.

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

20 décembre 2021 à 14 h 43 min

Eh bine, ce roman fait pour l’instant une belle unanimité. Ceci dit, venant de l’auteur du formidable « Wilderness », je ne suis pas très étonnée…



22 décembre 2021 à 13 h 22 min

Trop lu sur la guerre de Sécession ces derniers mois. Mais cette lecture t’a passionnée.



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