Titre : Printemps
Auteur : Ali Smith
Littérature écossaise
Titre original : Spring
Traducteur : Laetitia Devaux
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 320
Date de parution : 13 avril 2022

 

Le quatuor des saisons

Au lendemain du Brexit, Ali Smith a initié son quatuor des saisons. Cette oeuvre poétique porte un regard politique sur notre société, et notamment celle du Royaume Uni. La parution des traductions françaises coïncide avec les saisons. Après Automne puis Hiver, laissons-nous porter par le Printemps, la saison de l’éclosion avec les  jours qui s’étirent et la vie qui renaît.

Les plantes qui se relèvent au milieu des déchets et du plastique, tôt ou tard, surgissent quoi qu’il arrive.

Des personnages qui se croisent

En cet automne 2018, Richard Lease, un réalisateur sexagénaire profondément accablé, souhaite en finir avec sa vie. Là, sur le quai de gare d’une ville paumée au pied des montagnes. Sa femme l’a quitté vingt ans plus tôt, en emmenant sa fille. Depuis, il converse avec une enfant imaginaire. La mort récente de Paddy, sa grande amie scénariste, le plonge dans une profonde tristesse.
Bretagne Hall est surveillante dans un centre de rétention pour migrants. Les conditions de vie y sont pires que dans la plus horrible des prisons. Mais, Florence, une étrange fillette entrée comme par magie dans le bureau du directeur, parvient à exiger le nettoyage des lieux et des sanitaires. Bretagne la rencontre à la gare et, intriguée, la suit dans le train en direction des Highlands.
Là, ils rencontrent Alda Lyons, une bibliothécaire vivant dans une camionnette à café. Elle les emmène tous les trois à Inverness.

La reconstruction

Richard et Bretagne sont des personnages perdus dans la brutalité du monde actuel. Florence est la magicienne qui les emmène vers le renouveau.

La fillette est quelqu’un ou quelque chose en provenance d’une légende ou d’une histoire, le genre d’histoire qui à la fois ne parle pas de la vraie vie, mais qui est en fait la seule façon de comprendre quelque chose sur la vraie vie.

Les frontières ne sont plus des murs mais des lieux qui unissent. Richard Lease ne peut accepter la niaiserie d’une adaptation sur la rencontre supposée de Katherine Mansfield et Rilke dans un hôtel suisse. Son talent peut le projeter sur une reconstitution historique de la bataille de Culloden. Bret, la machine, ouvre les yeux et devient plus humaine.

Cette fillette contraint les gens à se comporter comme ils devraient, ou comme s’ils vivaient dans un monde meilleur.

Pourquoi ce roman est un coup de coeur

Chaque partie commence par un focus sur notre monde. Un monde sous la cacophonie de la communication, un monde connecté qui brise toute vie privée, un monde où certains sont insignifiants  en raison de leur âge ou de leur couleur de peau, un monde sous le joug du dérèglement climatique.
Ali Smith porte un regard éclairé sur notre environnement et elle y glisse la piste de l’optimisme par la magie et l’optimisme d’un personnage.
Au printemps, tous les espoirs de renaissance et de lumière sont possibles. Florence, enfant légendaire, est le guide vers un monde où tout devient possible. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir les autres et les lieux chargés d’histoire.

parce que regarder, c’est juste le début de la compréhension

Une plume poétique, une pointe de mystère, des personnages qui se révèlent, des lieux lumineux créent une mosaïque pleine de charme et d’intelligence.

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

9 mai 2022 à 13 h 13 min

Il a l’air magnifique. Merci pour ce conseil.



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