Titre : Bel abîme
Auteur : Yamen Manai
Littérature tunisisienne
Editeur : Elyzad
Nombre de pages : 112
Date de parution : 2 septembre 2021

 

La rage d’un enfant meurtri

Face à l’avocat commis d’office, le narrateur, un jeune garçon de quinze ans, crie sa rage. Il est accusé d’avoir tiré sur son père, sur Monsieur le Maire et le Ministre de l’Environnement. Comment en est-il arrivé là?
Il clame son histoire avec force et violence devant l’avocat ou le psychiatre. Assurément, il n’a aucun regret.  Lui, l’enfant de la banlieue sud de Tunis, élevé par un père violent et une mère soumise, n’a connu que les coups, les humiliations, la violence des parents, professeurs et camarades.
Seule Bella, une chienne trouvée sur un chantier lui a permis de découvrir l’amour. Alors, pour la garder, il était capable de tout. Même d’affronter son père.
Mais la méchanceté du père attendait le moment opportun pour briser son fils. Il n’y a rien de plus abject que la violence gratuite envers un animal. La société tunisienne extermine chats et chiens errants sans se poser de questions.

La violence omniprésente

A travers cette histoire forte et touchante, Yamen Manai montre la violence de la société tunisienne. L’enfant élevé dans un quartier pourri de Tunis la supportait comme une normalité. Même lui l’exerçait parfois contre les mouches. Mais lorsque la famille et la société s’en prennent à ce qu’il a de plus cher, l’adolescent bascule dans une spirale de vengeance. Toutefois, il n’est pas un terroriste aveugle. Chaque fois, il pose la question « pourquoi vous tuez les chiens? »

Pour que la rage ne se propage pas dans le peuple. Mais le peuple a déjà la rage, vous ne le saviez pas?

Avec ce titre, l’auteur montre que son beau pays est au bord de l’abîme, « un bel abîme dans lequel les rêves se sont échoués… »

L’adolescent ne redoute pas la prison tant qu’il a les souvenirs de ses trois ans passés avec Bella. Tout ce qu’il demande, c’est de la lecture. Les choses les plus importantes, «  un livre, une étreinte, et l’amour, l’amour ne serait-ce que celui d’un chien » ne coûtent rien. Mais elles élèvent les âmes alors que la violence familiale, urbaine les détruit.

Un roman émouvant et humain

Un court roman émouvant, plein d’humanité qui marque par son style et la force rageuse du discours. Yamen Manai a reçu le Prix Orange du Livre en Afrique 2022 pour ce roman

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

24 juillet 2022 à 14 h 25 min

Il est dans ma PAL, je le lirai bientôt.



24 juillet 2022 à 17 h 59 min

Comme Alex, je vais le lire bientôt (dans la mesure du possible !)



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