Titre : De rage et de lumière 
Auteur : Jeanne Pham Tran
Editeur : Mercure de France
Nombre de pages : 216
Date de parution : 5 janvier 2023

 

De Paris

Jeanne est en Chine depuis quatre ans, fuyant les luttes de ses parents, quand elle apprend que sa mère a un cancer. Alors que ses deux soeurs sont engagées dans l’humanitaire en Roumanie et en Inde, Jeanne rentre à Paris pour accompagner sa mère dans cette épreuve.
Mais en voyant un reportage sur Docteur Jack, elle sait qu’elle doit rencontrer cet homme qui exerce la street médecine à Calcutta. Fuit-elle la mort imminente de sa mère? Recherche-t-elle un père absent?
Cherche-t-elle un sujet d’écriture qui lui permette d’effleurer une intimité qu’elle n’ose aborder frontalement?
Sur une intuition profonde, elle part à Calcutta rencontrer Jack.

À Calcutta

An number 10, dans un quartier douteux, elle force la porte d’une école où elle rencontre Jack. Elle découvre un vieil homme de quatre-vingt-sept ans, taiseux et acariâtre. Persuadée que sa mère guérira si elle réussit à le faire parler, elle s’acharne à le  suivre, à le questionner pour comprendre son parcours.
Un parcours hors norme puisque cet enfant juif qui voulait être rabbin sera fermier au Pays de Galles avant d’entreprendre des études de médecine à trente-quatre ans.  Pendant quarante ans, il se consacre à sauver des vies en Inde, délaissant ses propres enfants. Tel Don Quichotte ou guidé par une voix spirituelle comme Jeanne d’Arc, il met son énergie fantasque à réparer les injustices du monde.
Petit à petit, elle gagne sa confiance et développe auprès de cet homme un autre regard.

Les gens normaux s’arrêtent aux limites du réel, s’en tiennent aux barrières qui nous entravent de tous côtés. Jack voit les choses autrement.

Trouver la beauté

Sur son lit de mort, sa mère lui fait promettre de rester unie avec ses soeurs et de prendre soin de la beauté.

Prendre soin de la beauté. De quelle beauté parlait-elle ? Comment peut-on encore employer ce terme alors que nous sommes témoins des injustices, de la violence, de l’enlaidissement du monde ? Comment peut-elle penser à la beauté dans cet état de souffrance et  d’épuisement ?

En fouillant dans le passé de Jack, Jeanne affronte ses doutes, ses manques, ses peurs. Et c’est grâce à lui qu’elle trouve force et beauté, rage et lumière.

Avec ce premier roman, Jeanne Pham Tran prouve son talent d’écrivaine. Ses descriptions font appel aux sens. Avec les bruits,  odeurs, scènes de rue, lieux d’enfance ou du passé, elle donne vie aux lieux qu’elle parcourt.
Mais son errance physique et mentale donne un récit déstructuré. Elle nous embarque d’un souvenir ou d’un lieu à l’autre, sans réelle unité.
Dommage pour ce premier roman mais c’est sans aucun doute une auteure à suivre.

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

23 mai 2023 à 17 h 16 min

Dommage pour le manque d’unité.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *