josse2Titre : Nos vies désaccordées
Auteur : Gaëlle Josse
Éditeur : Autrement
Nombre de pages : 142
Date de parution : mars 2012

Présentation de l’éditeur :
« Avec Sophie, j’ai tout reçu, et tout perdu. Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles. Jamais je n’ai été aussi
désarmé qu’aujourd’hui, ni plus serein peut-être. » François Vallier, jeune pianiste célèbre, découvre un jour que Sophie, qu’il a aimée passionnément puis abandonnée dans des circonstances dramatiques, est internée depuis plusieurs années. Il quitte tout pour la retrouver. Confronté à un univers inconnu, il va devoir se dépouiller de son personnage, se regarder en face. Dans ce temps suspendu, il va revivre son histoire avec Sophie, une artiste fragile et imprévisible, jusqu’au basculement. La musique de nos vies parfois nous échappe. Comment la retrouver ?

Mon avis :
Avec Les heures silencieuses, j’ai découvert une auteur intimiste au style épuré et poétique. Dans ce premier roman, l’auteur avait réussi à me faire vibrer sur le destin de cette jeune femme, sur cette histoire inventée à partir d’un tableau de De Witte. Grâce à son style, je me suis retrouvée auprès de cette femme du XVIIe siècle avec ses espoirs et ses déceptions.
Dans Nos vies désaccordées, j’ai retrouvé cette plume alerte et sensible, cette façon de découvrir une vie par touches successives. La mélodie est là, on plonge dans l’univers musical du jeune pianiste, François Vallier, le narrateur.
Mais il m’a manqué quelque chose pour atteindre le charme du premier roman.
Est-ce le caractère égoïste de François, cette façon de tout à coup se souvenir de son premier amour soit disant inoubliable, au détour d’un mail? Est-ce ce trop grand mélange de destins croisés? Celui de Sophie en rupture avec sa famille, celui de Sandro, un ami dont le grand-père fut déporté, celui de Zev, victime en 1941 de la rafle d’Odessa ou même ces regrets de l’enfance de François. N’eut-il pas suffi d’avoir cette liaison miroir avec le couple de Robert et Clara Schumann qui explique tant de choses?
Cette abondance en si peu de pages m’a empêché de vraiment ressentir la douleur de ce couple séparé par les évènements.
Et puis, il y a ces passages en italique, d’un très beau mais peut-être trop grand lyrisme qui viennent heurter le fil du récit.
Jusqu’à la fin, je me suis demandée ce qu’ils représentaient : Des textes griffonnés par Sophie en lien avec son adoration pour Schumann, des lettres de Clara ?
C’est un très beau roman qui laisse un vague à l’âme, une mélodie mais il me manque l’assemblage pour en faire un aussi bon souvenir que celui laissé par Les heures silencieuses. Mais je vous le conseille tout de même pour la beauté de l’écriture et l’émotion. Et parce qu’en général, quand je suis vraiment charmée par un roman, je suis beaucoup plus exigeante avec les écrits suivants du même auteur. Gaëlle Josse reste un de mes futurs auteurs incontournables.

Je remercie Babelio et les Éditions Autrement pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique.

 

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Auteur

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