Titre : Des pierres dans ma poche
Auteur : Kaouther Adimi
Éditeur : Seuil
Nombre de pages : 176
Date de parution: 3 mars 2016, Paru aux Éditions Barzach en 2015

 » Je suis une barre médiane: bien au milieu, pas devant, pas derrière, pas laide, pas magnifique. Coincée entre Alger et Paris, entre l’acharnement de ma mère à me faire revenir à la maison pour me marier et ma douillette vie parisienne. »

La narratrice a quitté Alger pour aller travailler là-bas, à Paris. Elle est responsable iconographique dans une maison d’édition d’un magazine pour enfants, vit dans un petit appartement, rue des Martyrs. A part, Clothilde, une vieille SDF avec laquelle elle discute chaque jour sur un banc, elle a peu d’amis.  » Clothilde, femme de rue, femme d’amour, au fichu rouge, est la lumière de mes matins. »
Lorsque sa mère l’appelle pour lui annoncer les fiançailles de sa jeune sœur, c’est une nouvelle occasion de lui rappeler qu’elle est encore célibataire à trente ans et qu’il faudrait qu’elle rentre au pays. Chaque appel intempestif de sa mère lui rappelle la même chose, comme un tir de missiles.
 » C’est l’histoire d’une barre médiane qui n’arrive pas à trouver une autre barre à laquelle s’accrocher en toute confiance. » Pas facile de se faire des amis à trente ans dans une ville étrangère. Alors, elle traîne des pierres dans la poche, ces souvenirs de son enfance. Quand elle raconte Alger la blanche à ses collègues, elle embellit. Elle tait la misère, les couvre-feu et la peur, oublie ses peines de cœur laissées au pays.
 » On ne quitte pas Alger comme on quitte un autre pays. »
Et si la nostalgie la gagne souvent en pensant au père, aux fourmis rouges, à son amie Amina, elle craint aussi le retour au pays, de peur d’être devenue une autre, de ne plus supporter ces policiers de l’aéroport qui n’aiment pas ceux qui vivent là-bas ou cette idée fixe des filles à vouloir se marier sous la pression des mères.
Ce roman est un peu le journal intime d’une jeune célibataire solitaire avec ces pierres dans la poche comme autant de souvenirs qui alourdissent son quotidien. Son éducation, l’annonce du mariage de sa sœur et de son amie lui rappellent cruellement sa solitude.
Mais c’est aussi avec beaucoup d’humour, d’autodérision que cette jeune femme raconte et finalement espère un jour pouvoir retourner à Alger seule sans que cela soit un drame.

Avec ce second roman, Kaouther Adimi confirme son talent, déjà apprécié avec L’envers des autres.

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Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

30 mars 2016 à 18 h 55 min

Comme toi, j’avais aimé l’envers des autres. Je note celui-ci



30 mars 2016 à 21 h 25 min

Rhooo je note, il a tout pour me plaire !



31 mars 2016 à 13 h 03 min

Pourquoi pas, il a tout pour me plaire.



2 avril 2016 à 13 h 39 min

J’avais bien aimé L’envers des autres même si je n’en ai pas gardé un grand souvenir. Les livres s’effacent de plus en plus vite de ma mémoire. Heureusement que j’ai le blog !



    2 avril 2016 à 18 h 33 min

    C’est un peu le souci quand on lit beaucoup. C’est justement en ayant de bons souvenirs, des mémoires de certaines scènes ou impressions que l’on mesure notre attachement à un roman.



19 avril 2016 à 12 h 28 min

Je suis heureuse de voir débarqué une revue (positive qui plus est !) sur Livraddict concernant ce livre que j’ai beaucoup aimé (tout comme L’envers des autres, bien qu’il soit très différents) 🙂





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