Titre : Dostoïevski, le soleil noir
Auteur : Chantal Van den Heuvel
Illustrateur : Henrik Rehr
Edition : Futuropolis
Nombre de pages : 136
Date de parution : 11 janvier 2023

 

Monstre sacré de la littérature russe

Après la biographie de Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr s’attaquent à un autre génie de la littérature russe, Fiodor Dostoïevski. Et c’est une belle réussite. J’ai découvert un homme sensible au destin des paysans depuis l’enfance, un révolutionnaire humain, un ècrivain exigeant, un frère et un beau-père généreux mais exploité, un joueur invétéré, un homme impétueux capable de douceur pour Anna, la femme qu’il aime. Un personnage hors norme particulièrement bien mis en scène par l’auteur et l’illustrateur.

Superbe mise en scène

Tout commence à Saint-Petersbourg en 1849. Fiodor et ses amis, sortis du bagne, avancent vers le peloton d’exécution. Paysages de neige, violence des soldats, inquiétude des condamnés s’expriment avec des illustrations en noir et blanc.

Puis les dessins à dominante verte ou orangée marquent le passage vers les souvenirs de Fiodor. Des épisodes de son enfance présagent de son futur engagement politique. En 1843, Fiodor commence son premier roman. Ces souvenirs s’égrènent jusqu’au retour sur le lieu d’exécution.
Le récit se poursuit alors en 1866 quand Fiodor engage Anna comme sténographe afin de mettre en page son nouveau roman. Même mise en scène. Présent et souvenirs se mêlent toujours distingués par des codes couleur.
Le récit non linéaire est rythmé et passionnant. Les auteurs nous submergent avec les doutes, les espoirs, les addictions, les douleurs de l’écrivain.

Le bien et le mal

L’engagement de Fiodor Dostoïevski est parfaitement exprimé. L’auteur russe s’est forgé avec les ressentis de son enfance, la violence de ses années de bagne, la douleur de ses crises d’épilepsie. Dostoïevski reste torturé par les notions du Bien et du Mal et la question du libre arbitre.

C’est la liberté qui rend l’homme capable du meilleur et du pire. Sans ce libre arbitre, Dieu seul serait responsable.

Dans ses romans, l’auteur s’attache à montrer les convulsions de l’âme humaine et de la Russie. Lors de l’inauguration du monument Pouchkine, Dostoïevski fait un discours qui rend hommage à la volonté du poète de rassembler les peuples.

Pouchkine est le héraut de la mission glorieuse que la Russie est amenée à accomplir pour le compte de l’humanité! Être pleinement russe, c’est être le frère de tous les hommes, être citoyen du monde!

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

6 février 2023 à 14 h 47 min

Très tentant ! A voir au niveau graphisme…



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