pellegrinoTitre : Goliarda Sapienza telle que je l’ai connue
Auteur : Angelo Maria Pellegrino
Littérature italienne
Traducteur : Nathalie Castagné
Éditeur : Le Tripode
Nombre de pages : 64
Date de parution : mars 2015
Auteur :
Angelo Maria Pellegrino a rencontré Goliarda Sapienza en 1975. Il avait 29 ans. Il fut son dernier compagnon et vécut avec elle jusqu’à sa mort en 1996. Lui-même, comédien, écrivain, traducteur et éditeur, il fut le témoin privilégié de la genèse d’une grande partie de son oeuvre et sauva notamment L’art de la joie de l’oubli. Il dirige désormais en Italie l’édition des oeuvres complètes de Goliarda Sapienza, au sein des prestigieuses éditions Einaudi.
Présentation de l’éditeur :
Dans ce texte émouvant, le dernier compagnon de Goliarda Sapienza nous livre un portrait inédit de l’auteur de L’art de la joie, de Moi, Jean Gabin et de L’université de Rebibbia. On y redécouvre les arcanes d’une de personnalités les plus singulières de la littérature contemporaine, depuis l’univers hors norme de son enfance en Sicile à ses errances romaines, ses contradictions et les mouvements d’une vie qui la plongèrent dans les désespoirs les plus profonds comme les joies les plus minérales.
Goliarda Sapienza voulait que la littérature et la vie se rejoignent, ne fassent qu’un. Grâce au témoignage amoureux d’Angelo Maria Pellegrino, il est possible de comprendre à quel point cette exigence la poussa au plus loin de l’existence.
Mon avis :
Angelo Maria Pellegrino reprend dans ce récit les points importants de la vie de Goliarda Sapienza, déjà bien connus de ses lecteurs puisque ses romans comportent une part autobiographique et que l’éditeur français Le Tripode joint couramment en fin de livre une biographie de l’auteur. Mais reprendre ces événements avec quelqu’un qui l’a bien connue et l’a aimée donne une dimension supplémentaire.
Goliarda Sapienza est née dans une famille recomposée avec des parents fort engagés politiquement et férus de théâtre grec ( pour son père) et de littérature politique et philosophique ( pour sa mère) . A 12 ans, elle avait lu tout Dostoïevski et Tolstoï. Sicilienne, l’Etna lui a donné son tempérament volcanique.
Élevée dans les ruelles de Catane, bercée par les récits d’humanité des clients de son père avocat, Goliarda a aussi profité du féminisme et de la liberté religieuse de sa mère.
Son voyage en Russie finira de l’opposer au PCI ( Parti Communiste Italien), rompant ainsi avec son compagnon le cinéaste Francesco Maselli et retrouvant les valeurs de ses parents avec le socialisme anarchiste et humaniste.
Après une courte carrière au théâtre et au vinéma, Goliarda Sapienza tente vainement de faire éditer L’art de la joie, mais la subversivité de son héroïne Modesta déplaît aux éditeurs.
Curieusement cette auteure aujourd’hui reconnue en Italie et publiée par les éditions Einaudi ( équivalent de La Pléiade), peine alors à se faire connaître. C’est peut-être cette indigence (  » un écrivain vole pour faire vivre son œuvre ») qui la poussera à voler des bijoux et à se retrouver à la prison de Rebibbia, lieu qu’elle rêvait tout de même de côtoyer pour se rapprocher du monde de la marginalité. Et cette expérience carcérale sera une révélation et  » marqua sa renaissance« .
Déjà marquée par des soucis de santé et plusieurs crises morales, Goliarda découvre à la quarantaine le tabac et l’alcool, deux abus qui causeront son arrêt cardiaque en 1996.
Même si j’ai appris peu de choses sur la vie de Goliarda Sapienza, j’ai apprécié la vision d’ Angelo Maria Pellegrino et je ne peux que le remercier d’avoir mis tant d’énergie à faire publier les écrits de sa compagne.
Il faut aussi remercier les Éditions Viviane Hamy qui publient en 2005 L’art de la joie. C’est ce succès français qui a permis aux éditeurs italiens de comprendre l’importance de cette auteure talentueuse.
Et maintenant les éditions Le Tripode pour la publication de toute son œuvre.
bac2015

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

29 octobre 2015 à 15 h 42 min

Lire tout Dostoïevski à 12 ans, moi je dis bravo ! Il m’a fallu bien plus de temps 🙂



29 octobre 2015 à 22 h 07 min

Il est dans ma liste. Merci pour ton commentaire



eimelle
30 octobre 2015 à 10 h 29 min

voilà qui doit être très complémentaire à la lecture de ces oeuvres!



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