gaudeTitre : Pour seul cortège
Auteur : Laurent Gaudé
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages : 192
Date de parution :22 août 2012

Présentation de l’éditeur :
En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.

Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège  d’emporter sa dépouille.
Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau auprès de l’homme qui a vaincu son père…
Le devoir et l’ambition, l’amour et la fidélité, le deuil et l’errance mènent les personnages vers l’ivresse d’une dernière chevauchée.
Porté par une écriture au souffle épique, Pour seul cortège les accompagne dans cet ultime voyage qui les affranchit de l’Histoire, leur ouvrant l’infini de la légende.

Mon avis :
Le talent de conteur de Laurent Gaudé n’est plus à prouver et quand il choisit un thème comme l’agonie
d’Alexandre Le Grand, le roman ne peut être que grandiose.
Le récit commence par le mélange de trois voix, celle d’Alexandre terrassé par une fièvre subite, celle d’Ericléops envoyé comme messager en Inde et celle de Dryptéis, la vaincue perse retirée du monde avec son fils.
On envoie chercher Dryptéis et la vieille Sisygambis pour connaître les chances de survie de l’agonisant puis très vite les rivalités des compagnons se déchaînent pour la succession.
« Tout se fissure dans l’Empire. Les reines meurent dans la fange, les nouveau-nés sont étouffés. On déchire les alliances et
aiguise les fers
. »
Olympias, la mère d’Auguste lui avait demandé « À qui appartiens-tu Alexandre? » et cette question le hantait. Lors de son cortège funéraire, nombreux sont ceux qui voudront son corps : sa mère en Macédoine, Ptolémée comme enjeu politique en Basse Égypte, Dryptéis fidèle  au désir d’Alexandre veut l’emmener vers l’Est ou encore sur les champs de bataille de l’Inde où plane toujours une odeur de défaite.
En mêlant systématiquement les voix, celles des vivants et des âmes, l’auteur évoque la passion de la conquête, le courage et la dévotion de certains de ses compagnons, la fidélité des vaincus comme celle de Dryptéis, le risque du pouvoir.
Toutes les scènes sont spectaculaires comme celles du défilé devant l’agonisant, le trajet du cortège funéraire avec les trente pleureuses des sept empires d’Alexandre ou la dernière chevauchée vers les armées de l’Inde.
« Le Gange…On dit que les hommes ici le vénèrent au point de vouloir mourir dans ses eaux pour flotter lentement dans l’éternité. »
Les personnages sont fascinants avec la noblesse de Dryptéis, le courage d’Ericléops ou la sagesse finale d’Alexandre ou de Tarkilias.
Pendant toute la lecture, je fus emportée dans un autre siècle, un autre monde grâce à la richesse de cette histoire contée dans un style magique si particulier à l’auteur.

J’ai lu ce livre en tant que Lecteur VIP entree livre

 rentrée 2012

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

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