barryTitre : Du côté de Canaan
Auteur : Sébastian Barry
Editeur : Joëlle Losfeld
Nombre de pages : 274
Date de parution : 30 août 2012

Auteur :
Sebastian Barry, écrivain et dramaturge, né à Dublin en 1955, est considéré comme l’un des écrivains irlandais les plus doués de sa génération. Ses romans Annie Dunne (2005), Un long long chemin (2006) et Le testament caché [20091 qui a obtenu le Costa Book of the Year et le James Tait Black Memorial Prize, sont traduits aux éditions Joëlle Losfeld.

Présentation de l’éditeur :
Obligée autrefois de fuir l’Irlande et les siens avec son fiancé pour de mystérieuses raisons, Lilly Bere, à quatre-vingt-neuf ans, revit le chemin parcouru depuis son arrivée dans le Nouveau Monde, le « côté de Canaan », au rythme des hommes de sa vie. D’une traversée clandestine à leur installation précaire à Chicago, le jeune couple n’aspire qu’à une vie normale. Mais c’est sans compter avec la menace sourde qui pèse sur eux, et qui va pousser Lilly, désormais seule au monde, à s’enfuir à Cleveland. Devenue employée de maison grâce à son amie Cassie, elle y est témoin des injustices et du racisme de la société américaine. Quand elle rencontre le séduisant et énigmatique Joe, elle croit enfin toucher le bonheur du doigt, jusqu’à une explosion pendant laquelle Joe disparaît… Ce n’est là qu’un des nombreux mystères de la vie de Lilly, racontée comme un thriller, et imprégnée d’une infinie douceur.

Mon avis :
 » Les souvenirs provoquent parfois beaucoup de chagrin, mais une fois qu’ils ont été réveillés vient ensuite une sérénité
très étrange. Parce qu’on a planté son drapeau au sommet du chagrin. On l’a escaladé
.
Et je remarque une nouvelle fois en écrivant cette confession que l’expression  » il y a longtemps » n’existe pas finalement.
Quand on évoque les souvenirs, tout se passe dans le présent, purement et simplement. De sorte que, à mon grand étonnement, les gens que j’ai aimés retrouvent une nouvelle vie. J’ignore ce qui leur permet de le faire. J’ai été heureuse de temps en temps au cours des deux dernières semaines, le bonheur particulier qui est offert de la main du chagrin.
 »
Lilly Bere, irlandaise, vient de perdre son petit fils, Bill. Elle a quatre-vingt-neuf ans et il y a trop de morts dans son histoire. Avant de quitter cette vie, elle tente d’écrire ses souvenirs.
Fille de James Patrick Dunne, chef de la police royale municipale de Dublin, elle épouse Tadg Bere, un Tan (ancien militaire engagé pour lutter contre l’IRA). Menacés de mort par l’IRA, ils s’enfuient en Amérique, terre promise (pays de Canaan) pour beaucoup d’immigrés. Les souvenirs de Lilly sont ainsi une histoire romanesque marquée par les victimes des différentes guerres (guerre d’indépendance irlandaise, première guerre mondiale où elle perd son frère Willie, guerre du Vietnam à laquelle participe son fils Ed, puis la guerre du Koweit pour Bill son petit-fils).
Lilly semble condamnée à perdre tous les hommes de sa vie mais elle est par contre toujours aidée par son entourage. Elle découvre le racisme avec son amie Cassie, une jeune noire avec laquelle elle travaille chez Mme Bellow puis la solidarité irlandaise auprès de sa nouvelle patronne, Mme Wolohan.
Le style narratif qui mêle présent et passé peut gêner certains lecteurs, surtout que se mêlent les errances de pensée d’une vieille dame mais personnellement j’ai apprécié cette façon de redécouvrir une vie.
 » Ce matin ma tête est comme un poney indompté qui cabriole. »
Le personnage de Lilly est remarquable car même si elle traverse beaucoup de souffrances et de terreurs, elle conserve « une bonté lumineuse », une grâce, une délicatesse qui en font un être attachant, admirable.
J’avais déjà beaucoup apprécié l’auteur dans un précédent roman (Le testament caché) qui lui aussi raconte la confession d’une vieille dame. J’ai retrouvé ici cette atmosphère de destin tragique avec cette réelle compassion et grandeur du personnage principal.
L’auteur bâtit une fresque romanesque passionnante, basée sur l’histoire réelle de sa famille, avec l’arrière-plan d’une époque tragique, l’émotion d’un personnage authentique et un dénouement inattendu qui ajoute une note supplémentaire à cette passion qui m’a tenue jusqu’au bout du roman.
Ce livre est pour moi un coup de cœur parce qu’il correspond à ma sensibilité et que je tiens à le défendre dans cette rentrée littéraire qui en parle peu.
Je remercie vivement les Éditions Joëlle Losfeld pour cette très belle lecture et je ne raterai plus un seul roman de cet auteur.

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Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

6 juin 2013 à 15 h 33 min

Je suis touchée par la présentation de cette histoire, je l’inscrit pour mes prochaines lecture.



6 juin 2013 à 17 h 34 min

Deuxième livre de l’auteur donc.



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