yoonTitre : Autrefois le rivage
Auteur : Paul Yoon
Littérature américaine /coréenne
Traducteur : Marina Boraso
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 276
Date de parution : avril 2014

Auteur :
Né en 1980, Paul Yoon est un jeune écrivain américain d’origine coréenne. Il a été remarqué par ce livre, le premier, sélectionné par le New York Times comme l’un des meilleurs ouvrages de l’année 2010. La même année, il est le lauréat de l’Asian American Literary Award.
Paul Yoon vit actuellement à New York, il est également l’auteur du roman Snow Hunters, qui vient de paraître aux États-Unis et sera prochainement publié chez Albin Michel.

Présentation de l’éditeur :
Une petite île au large de la Corée du Sud, autrefois fréquentée par les pêcheurs, aujourd’hui envahie par les touristes. C’est le décor qu’a choisi le jeune écrivain américain d’origine coréenne Paul Yoon pour situer son premier livre, qui se déploie sur plus d’un demi-siècle, de la guerre de Corée à nos jours.
À l’image de la nouvelle qui donne son titre au recueil et raconte l’amitié improbable entre une vieille dame, la veuve d’un soldat américain, et un jeune serveur coréen bouleversé par la mort accidentelle de son frère, l’écriture lumineuse et mélancolique de Paul Yoon sait exprimer secrets et silences. Ces instants où le chagrin ouvre à la réconciliation, lorsque les non-dits, aussi assourdissants que l’écho des armes, s’évanouissent enfin.

Mon avis :
Autrefois le rivage est un recueil de huit nouvelles, toutes ancrées sur l’île imaginaire de Solla en Corée du Sud. Dans chaque nouvelle, l’auteur décrit ce même paysage avec le mont Tamra puis les forêts, les cascades, les clairières et enfin le rivage avec les grottes. L’île est marquée aussi par la domination japonaise jusqu’à la seconde guerre mondiale où elle passe sous administration américaine.
Ces précisions géographiques et historiques sont importantes pour comprendre le caractère très secret des personnages. Les hommes ont souvent été enrôlés à contre cœur dans l’armée japonaise. Les fils ont subi les bombardements américains. Et les femmes sont souvent plongeuses (dans l’océan) toute leur vie pour subsister. Les enfants ont parfois des séquelles physiques et morales à cause d’un incendie, d’un requin, d’un tremblement de terre ou de la disparition d’un parent.
Quelque soit la nouvelle, chaque personnage a cette douceur, cette fragilité lié à l’histoire de famille, cette réserve qui les rend touchants. Les sentiments entre les personnages sont à la fois forts et mystérieux.
Jim, ce serveur qui vient de perdre son frère dont le bateau a été pulvérisé par un sous-marin américain n’en éprouve pas moins de la compassion pour cette vieille veuve américaine qui recherche des traces de son amour perdu.
 » L’attente, poursuit-elle. C’est comme une fièvre. Et lui je l’ai attendu. Mais celui qui est rentré, ce n’est pas l’homme que j’avais connu. »
Ahrim, la vieille plongeuse s’émeut pour cet enfant manchot battu par ses camarades.
L’amour de Miya, orpheline et volontaire dans un hôpital pendant la seconde guerre mondiale, pour le jeune Junpei disparu à la guerre est d’un force gémellaire la conduisant aux limites de la folie.
Ma nouvelle préférée, Cherche-moi dans le camphrier est d’une profonde émotion avec la jeune Mihna qui ne peut se résoudre à quitter la maison familiale emplie des traces de sa mère disparue.
Si les nouvelles progressent dans l’échelle temporelle puisque la dernière se passe dans les années 2000, je regrette toutefois que chacune soit dans le même registre émotionnel.
L’auteur possède une belle sensibilité qui lui permet d’équilibrer force et émotion des personnages. Cela donnera sûrement un excellent roman et je note donc Snow Hunters pour une future lecture.

abc

 

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

28 avril 2014 à 15 h 51 min

Je ne suis pas trop fan des nouvelles mais si son roman sort prochainement, je vais donc guetter ce style lumineux et prometteur !



28 avril 2014 à 20 h 01 min

Je pense attendre le roman. Tu nous en parleras sûrement



30 avril 2014 à 20 h 12 min

Probable que je m’intéresse sous peu à la littérature coréenne. Pourquoi pas commencer avec un exilé, je crois que ça passera mieux avec un peu d’américanité dedans…



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *