helgaTitre : La lettre à Helga
Auteur : Bergsveinn Birgisson
Littérature finlandaise
Traducteur : Catherine Eyjólfsson
Nombre de pages : 144
Date de parution : 22 août 2013

Auteur:
Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d’un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même fermier et pêcheur dans le nord-ouest de l’Islande.
Immense succès dans les pays scandinaves ainsi qu’en Allemagne, la Lettre à Helga est enfin traduit en français.

Présentation de l’éditeur :
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.
Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage.
Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Mon avis :
 » L’amour le plus ardent
Est l’amour impossible
Mieux vaut donc n’aimer personne
. »
Bjarni Gislason écrit une longue lettre à Helga, cette femme pulpeuse de la ferme voisine qu’il a tant désirée. Difficile de dire « aimée » à la façon très animale dont il en parle.
 » Tu vois comme ma pensée rase les mottes, chère Helga : te comparer, toi, jeune et nue…à un tracteur! »
 » tes beaux yeux de génisse »
Mais il faut dire que Bjarni est né à la ferme et il a une passion pour ses moutons et pour les animaux en général. Cet environnement l’aide à survivre. Aucun amour n’aurait pu lui faire quitter la campagne pour aller vivre à Reykjavik.
Il est de l’ancienne école, Bjarni, celle ou l’on fabrique ses objets parce que contrairement à ceux qui débordent des usines, ils ont une âme. Le bonheur est dans la simplicité de la nature et non dans la possibilité de s’acheter tout ce que les magasins de la ville vous propose.
Et il en parle bien de la nature, de la mer, des forêts et des vallons et des anecdotes du passé. Il prend autant de plaisir à palper les brebis que les formes d’Helga.
Mais, à la veille de la mort alors que sa femme stérile et acariâtre s’en est allée, il a besoin d’écrire cette déclaration à sa maîtresse, Helga. Elle reste le bonheur et le regret de sa vie.
C’est une lettre étonnante, aux accents d’antan, au parler cru des gens de la terre qui se veut à la fois une réflexion sur les choix de vie, sur l’opposition de la campagne et de la ville et du progrès et des traditions. Mais c’est aussi une confession un peu égoïste qui ne laisse entrevoir que les regrets de cet homme qui pourtant a eu la lâcheté de refuser le bonheur tout en rejetant la faute sur sa compagne.
 » il n’a jamais été question de choix pour moi.
C’est à toi qu’il appartenait.
Et tu n’as pas voulu de moi
 »
Même si je suis loin de comprendre le narrateur ou d’adhérer à la vision de la femme de Bjorni, je reconnais que le texte est d’une beauté sauvage qui reflète à la fois les sentiments d’un homme et la nature islandaise. En lisant cette lettre qui laisse transparaître la douleur d’un homme qui n’a pas su choisir, on parviendrait presque à s’émouvoir.
 » Peut-être en est-il ainsi, que l’attirance sans cesse refoulée dans le coeur d’un homme éclate au grand jour, face à la mort. »

Je remercie les Editions Zulma pour la lecture de ce roman.

RL2013 Challengedelete

 

Auteur

contact@surlaroutedejostein.fr

Commentaires

30 août 2013 à 14 h 44 min

J’ai bien aimé ce roman, à deux doigts d’être un coup de cœur…



    30 août 2013 à 15 h 44 min

    A deux doigts, comme tu dis. C’est peut-être parce que je suis une femme que certaines expressions m’ont dérangée. Mais c’est franc, honnête et bien écrit



      Adorelire9
      1 septembre 2013 à 13 h 51 min

      Moi aussi j’ai bien aimé ce livre mais ce qui m’a le plus déranger pour le considérer comme un coup de cœur, c’est le personnage de Bergsveinn Birgisson, trop possessif, trop égoïste… Certes il a eu des sentiments pour Helga mais je doute que ce le soit autant qui le prétende. Après qu’on n’aime ou pas Berg, j’ai trouvé que c’était bien écrit et la réflexion sur les choix de vie m’ont particulièrement plus.



      1 septembre 2013 à 19 h 29 min

      Nous avons le même ressenti à la fois sur le personnage et la qualité de l’écriture



30 août 2013 à 15 h 09 min

Plus je lis de chroniques sur ce roman, plus il me fait de l’œil… sans être toutefois vraiment tentée. Merci pour cette chronique !



30 août 2013 à 15 h 16 min

Je dois le recevoir prochainement….



30 août 2013 à 16 h 52 min

J’aime beaucoup les extraits que tu as choisi !



30 août 2013 à 18 h 24 min

J’ai adoré. Il a des regrets, c’est évident mais il y a aussi dans le ton de sa lettre une lucidité et une autodérision qui m’ont séduit au plus haut point.



30 août 2013 à 20 h 32 min

Je devrais le lire très bientôt



15 septembre 2013 à 8 h 43 min

J’avoue que je ne suis pas très tentée.



19 septembre 2013 à 20 h 35 min

D’une beauté sauvage… Rien que ça ça me donne envie de le lire !



25 septembre 2013 à 9 h 06 min

Je l’ai commandé pour le boulot ! J’ai hâte de le lire ! 🙂



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *